Gouvernance

La délimitation de la ville de Bujumbura, une nécessité

Au moment où le maire de la ville de Bujumbura demande la délimitation de la capitale économique, le ministère de l’Intérieur, du Développement Communautaire et de la Sécurité Publique promet de le faire dans le cadre de  la réduction du nombre des communes et des provinces au niveau national

La délimitation de la ville de Bujumbura est une nécessité, estime Jimmy Hatungimana, Maire de la ville de Bujumbura mardi le 17 août 2021. Même point de vue pour Révérien Ndikuriyo, ex-président du Sénat dans une plénière organisée à l’intention des sénateurs ces derniers jours. Selon lui, les frontières séparant la municipalité de Bujumbura et la province de Bujumbura ne sont pas bien tracées.  La mairie a tendance à s’accaparer de certaines infrastructures comme l’aéroport international Melchior Ndadaye. Selon lui, dans les autres pays, les aéroports se trouvent même à plus de 100 km, loin de la capitale.  Cela pourra même arriver pour le cas du palais présidentiel Ntare Rushatsi. On souhaiterait qu’il fasse partie de la municipalité de Bujumbura.

La délimitation de la ville de Bujumbura est une nécessité.

Risque de probables conflits

Selon lui, cette situation risque de causer des conflits entre la province de Bujumbura et la Mairie, car on dirait que cela est lié aux intérêts inavoués des uns et des autres. Si on s’accapare de l’espace où sont installés certains services comme celui de l’aéroport,  c’est-à-dire qu’on va bénéficier de beaucoup de recettes. Selon Ndikuriyo, envahir une localité quelconque réduit la superficie de la commune  dans laquelle se trouvait cette localité. Une attitude qui devrait être changée, poursuit-il. Selon toujours lui, le problème de la délimitation s’observe dans les communes de Muhuta et Bugarama. En principe, ces deux communes devraient être séparées par la rivière Rutunga, mais elles sont séparées par la rivière Nyaruhongoka.

Gervais Ndirakobuca, ministre  de l’Intérieur, du Développement Communautaire et de la Sécurité Publique promet de résoudre cette question. Cela sera fait dans le cadre de la réduction du nombre des communes et des provinces au niveau national. Certaines communes ou provinces pourraient être fusionnées pour différentes raisons.   

Historique de la croissance de la ville de Bujumbura

Suite à une démographie galopante, la ville de Bujumbura s’étire du jour au jour et cela depuis belle lurette.  De nouveaux quartiers naissent comme des champignons. En 1963, le niveau des eaux du lac Tanganyika et de ses affluents a monté. Ce qui a causé le déplacement d’une importante population. Ainsi, la zone de Cibitoke a été créée dans le but de les abriter. Le quartier belge B s’est également agrandi vers la mission Saint Michel et a été dénommé « Rohero II » en 1964.  En 1968, l’Institut National de Sécurité Sociale (INSS) a investi beaucoup de fonds dans la création d’un nouveau quartier : le quartier INSS. Rohero I s’est agrandi pour rencontrer Rohero II.  Mutanga Sud et Kabondo ont vu le jour. Les quartiers administratifs et commerciaux ont été également agrandis. Entre 1962 et 1984, les habitants de Bujumbura ont vu la construction des bureaux de la Radio-Télévision nationale du Burundi (RTNB), du Campus Kamenge, de l’immeuble du ministère des Finances, et de tant d’autres.

A partir de 1980, Bujumbura  s’est agrandi vers Kanyosha au sud et vers Gikoma au Nord. En 1983, les quartiers VI et VII de Ngagara ont été créés. Jabe était en cours de construction. Kinindo et Kinanira (autour de l’Ecole Internationale de Bujumbura) ont été lôtis. Juste après, Mutanga Nord est né et a donné naissance à Gihosha. Au Nord, des milliers de maisons étaient en train d’être construites par la SOCARTI pour donner naissance à un quartier qui aujourd’hui fait partie de la commune urbaine de Kamenge.  Aujourd’hui, la ville de Bujumbura continue à s’agrandir avec de nouveaux quartiers comme Sororezo, Gasekebuye, Nyabugete, Carama et Kiyange. La Mairie est subdivisée en trois communes urbaines à savoir Ntahangwa, Mukaza et Muha. Ces dernières sont subdivisées en 13 zones urbaines, à savoir Zone Rohero, Nyakabiga, Bwiza, Buyenzi pour la commune Mukaza ; Kamenge, Kinama, Cibitoke, Ngagara, Buterere, Gihosha pour la Commune Ntahangwa et  Musaga, Kanyosha et Kinindo pour la commune Muha.

La ville de Bujumbura a aujourd’hui une superficie de 14 500 hectares (d’après la nouvelle délimitation) avec une altitude moyenne de 820 mètres. Estimée à 60 000 habitants en 1962, Bujumbura compte actuellement une population résidente d’un million d’habitants.

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A propos de l'auteur

Jean Marie Vianney Niyongabo.

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