Gouvernance

Destitution des hauts cadres pour trahison

Trois hauts cadres de  la présidence de la République du Burundi ont été démis de leurs fonctions. De nombreuses irrégularités graves ont été constatées dans l’application de la grâce présidentielle. Ils ont libéré des prisonniers condamnés pour des crimes graves tels que le viol et l’assassinat une catégorie non concernée par cette mesure de clémence.

La grâce présidentielle a bénéficié à 5 442 prisonniers sur 13 211, tous condamnés pour des crimes mineurs, soit 41 % de la population carcérale du pays (Photo : Ntare House).

Les membres de la Commission de grâce présidentielle ont été destitués de leurs fonctions pour trahison. Ils ont facilité la libération de criminels non-inscrits sur la liste des bénéficiaires de la clémence présidentielle. Cette décision ternit l’image de la plus haute autorité qui leur a mandaté pour l’application de cette mesure, indique le décret présidentiel du jeudi 9 janvier 2025.

Ces hauts cadres à la présidence de la République du Burundi sont accusés d’avoir deliberement libéré des prisonniers des prisons de Bururi et de Rutana poursuivis pour des crimes graves tels que le viol et l’assassinat. Normalement ceux poursuivis pour de tels crimes  ne peuvent pas bénéficier de la grâce présidentielle.

Les cadres sont tombés dans les mailles du filet sont Jean Baptiste Baribonekeza, Chef de Bureau chargé des Affaires Juridiques et de Gouvernance à la présidence, Cyrille Sibomana, Chef du Département de veille juridique et d’élaboration des textes légaux au Bureau des Affaires Juridiques et de Gouvernance et Arcade Harerimana, Conseiller technique chargé du suivi du contentieux de l’Etat au Bureau des Affaires Juridiques et de Gouvernance.

Qui étaient concernés par la grâce présidentielle ?

La grâce présidentielle a concerné 5 442 prisonniers, tous accusés de crimes mineurs. Ce nombre représente 41 % de la population carcérale totale du pays qui comptait 13 211 détenus. En plus des personnes accusées de crimes mineurs, cette grâce s’appliquait également à ceux ayant purgé un quart de leur peine.

Parmi ces 5 442 prisonniers, 477 se trouvaient à la prison de la province de Muramvya. En novembre dernier, lors du désengorgement de cette prison, Evariste Ndayishimiye, le président de la République du Burundi a adressé un message aux détenus les exhortant à adopter un bon comportement afin d’éviter de commettre de nouveaux délits et de revenir en prison.

Le chef de l’Etat a également conseillé aux responsables judiciaires qu’il n’est pas souhaitable d’incarcérer une personne avant même qu’elle ait été jugée pour sa faute ou son crime. Il a insisté sur la nécessité de prendre des décisions équilibrées, respectant les droits de toutes les parties, qu’il s’agisse de celui qui porte plainte ou de l’accusé. « Il faut d’abord chercher à résoudre pacifiquement les différends », a-t-il ajouté.

Pour le président de la République, toute personne ayant causé du tort à autrui doit indemniser la victime. « Nous demandons aux autorités compétentes, notamment les procureurs et les personnes juridiques, de saisir les biens des responsables pour les vendre et indemniser la véritable victime », a-t-il souligné.

En revanche, les prisonniers exclus de cette mesure de clémence sont ceux accusés de crimes graves tels que l’atteiente à la sécurité nationale, le génocide, le viol et l’assassinat.

A propos de l'auteur

Jonathan Nzoyibonera.

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