Education

DPE Ngozi : Le taux de réussite va decrescendo

Les responsables de la province de Ngozi ne sont pas satisfaits des résultats qu’elle enregistre dans les concours nationaux. Pourtant, ils disent que pas mal d’actions sont en train d’être menées pour inverser la tendance

Sur plus de 2800 élèves de l’école post fondamentale qui ont passé l’examen d’Etat au cours de l’année scolaire 2023‐2024 dans la province de Ngozi, seulement 820, soit 28% ont réussi.

«Sur plus de 2800 élèves de l’école post fondamentale qui ont passé l’examen d’Etat au cours de l’année scolaire 2023‐2024 dans la province de Ngozi, seulement 820, soit 28% ont réussi. A l’école fondamentale, plus de 4000 sur plus de 4700 élèves qui ont passé le concours national ont réussi, soit un taux de réussite de plus de 83%», précise Anita Pfunuguru, conseiller à la direction provinciale de l’éducation à Ngozi. Selon elle, ce taux de réussite met la direction provinciale de Ngozi à la 8ème place au niveau national.

Pfunuguru indique que cette faible performance est liée à plusieurs raisons. A titre illustratif, elle déplore le fait qu’actuellement il y a peu d’écoles à système d’internat. Cela fait que la plupart des élèves perdent beaucoup de temps quand ils rentrent chez eux ou quand ils vont à l’école. A cela s’ajoute le manque d’énergie dans les ménages pour revoir la matière apprise en classe.

Un enseignant contacté ajoute que le chômage accru qui s’observe dans les ménages aggrave la situation. La majorité de ceux qui terminent leurs études ne trouvent pas de l’emploi. Ils sont dans la rue. Selon lui, cela décourage les apprenants, car ils voient que même leurs grands frères et grandes sœurs sont dans la rue.

Le pire c’est la pauvreté qui guette les ménages. Selon lui, si l’apprenant n’a pas mangé, il perd automatiquement l’envie de fournir des efforts pour exceller en classe.

Le gouverneur de la province de Ngozi Désiré Minani affirme que le taux de réussite n’est pas satisfaisant dans la circonscription dont la responsabilité lui est confiée comme auparavant.  Il recule d’une année à l’autre.  Il explique que le pire s ’observe dans les écoles post fondamentales.

La plupart des jeunes n’ont pas le courage de continuer les études jusqu’ à l’université. Minani déplore le fait qu’une part non négligeable de ces derniers préfère abandonner les études pour aller chercher de l’argent.

«Vous voyez tous ces jeunes qui exercent les activités de transfert d’argent. La plupart d’entre eux ont des diplômes des humanités générales. Certains ont même réussi à l’examen d’Etat. Pourtant, ils ne veulent pas continuer leurs études », s’inquiète-t-il.

Et d’ajouter que ce qui illustre cela est qu’il y a des diplômes d’Etat qui n’ont pas été retirés à la DPE Ngozi.

Quid des actions en cours pour inverser la tendance?

Selon lui, pas mal d’actions sont en train d’être menées pour inverser la tendance. Les salles de classe sont en train d’être réhabilitées.

11 500 bancs pupitres sur 13 000 dont la DPE Ngozi a besoin sont en train d’être distribuées dans l’objectif de permettre aux apprenants de s’asseoir deux à deux.

« Nous avons aussi organisé des états généraux de l’éducation au niveau de notre province. A l’issue de cette réunion, on s’est convenu de recruter 400 professeurs vacataires que nous allons payer nous-mêmes en dehors du budget de l’Etat», argue-t-il.

De plus, des livres de conjugaison seront achetés pour essayer d’améliorer le niveau du Français des apprenants, car il a été constaté que leur niveau dans ce cours se détériore du jour au jour.

On s’est aussi engagé à mettre en place des homes pour les enseignants dans l’objectif de leur permettre de trouver un logement tout près de leurs milieux de travail, explique-t-il.  Il fait remarquer que tout le monde doit contribuer pour améliorer la qualité de l’enseignement dans les écoles. Sinon, il craint que le pays risque de ne pas trouver des élites performants qui vont diriger le pays dans les jours à venir.

Notons que la situation est autre à la direction provinciale de l’éducation de Karusi. Cette DPE arrache la première place depuis bientôt 4 ans. Les responsables de cette circonscription expliquent que ces bonnes performances ne se sont dues au hasard. Plutôt, elles se cherchent. L’encadrement de proximité effectué par le personnel des établissements scolaires y est à l’honneur pour gagner le pari.  On met aussi en avant le travail en réseau couplé avec l’organisation des évaluations continues aux niveaux communal et provincial.

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A propos de l'auteur

Jean Marie Vianney Niyongabo.

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