Les feuilles de manioc (Isombe) sont une denrée très prisée surtout les week-ends. De nombreuses femmes en profitent pour vendre et piler de grosses quantités d’Isombe. Burundi Eco est allé à la rencontre de ces braves femmes qui vivent du pilon pour subvenir aux besoins de leurs familles. Reportage.

La vente de l’isombe est un travail banalisé dans certains milieux, mais il permet quand même à Mme Ngendakumana de nourrir sa famille.(photo Yaga)
Nous sommes 17h sur le petit marché de Carama tout près de la RN9. Mme Daphrose Ngendakumana, une mère de 53 ans loue une maison à Tenga. Elle vend et pile les feuilles de manioc depuis 2019.
Elle a commencé avec un capital de 10 mille francs mais, aujourd’hui, elle arrive à un capital de 30 mille francs par jour. Elle se réveille à 4 h du matin pour s’approvisionner au marché de Muzinda. Après avoir acheté et emballé les marchandises, elle rejoint son lieu de travail.
Là-bas, elle vend au détail un tas de feuilles de manioc à 500 Fbu. Pour piler, le client doit lui payer 300 Fbu supplémentaires. Un tas d’Isombe qui s’achète à 1 000 Fbu est pilé pour 500 Fbu.
Sa petite fille, écolière à l’école fondamentale de Kinama IV en 5éme année, l’approche tous les jours à 9h pour l’aider à piler et à préparer la nourriture là-bas même avant d’aller à l’école les après-midis.
Un travail fastidieux ….
Mme Ngendakumana affirme que son métier certes lui permet de subvenir aux besoins de sa famille, mais aussi qu’il est exigeant. « Ce travail demande de la persévérance et de la patience. Je peux manquer de clients aujourd’hui et en trouver demain. Je ne m’absente jamais sauf quand il n’y a pas de marchandises. Je passe toute la journée ici pour rentrer à la maison vers 21h », dit-elle.
Elle témoigne qu’au lieu d’aller mendier dans les rues alors que ses bras et ses jambes sont encore valides, elle a préféré de vendre les feuilles de manioc. « Je n’avais pas aussi un capital pour faire tourner une boutique par exemple. Les débuts sont toujours difficiles mais, petit à petit, je me suis habituée. Je ne me plains pas, car je ne peux pas manquer de quoi mettre sous la dent », témoigne cette quadragénaire.
Un travail banalisé au Burundi
La vente de l’isombe est un travail banalisé dans certains milieux, mais il permet quand même à Mme Ngendakumana de nourrir sa famille. « Avec les revenus que je tire de la vente des feuilles de manioc, je parviens à payer le loyer et le minerval pour mon enfant et l’argent gagné en pilant les feuilles de manioc m’aide à couvrir d’autres besoins ». Daphrose Ngendakumana exhorte les autres filles et femmes à ne pas sombrer dans l’oisiveté, car il n’y a pas de sot métier.
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