Editorial

La manière forte pour raffermir l’indépendance

A la veille de la célébration du 54ème anniversaire de l’indépendance du Burundi, les préparatifs vont bon train. Dans la ville de Bujumbura, les couleurs du drapeau national embellissent certains endroits du centre-ville comme la Place de l’Indépendance. Les trottoirs des rues sont peints à la chaux. Sur les poteaux, de petits drapeaux flottent. Des aéronefs militaires sillonnent le ciel en larguant des parachutistes qui s’entraînent assidûment en vue de produire un beau spectacle le jour de l’indépendance.

L’ambiance des préparatifs montre bel et bien la joie d’être indépendant. Malheureusement, cette indépendance qui est considérée comme la clé de développement est loin de se concrétiser. Le pays est soumis à la pression d’un nombre croissant de réfugiés et de déplacés, de cas de malnutrition, d’abandons scolaires… Dans la capitale Bujumbura, même les personnes en âge de travailler sont prisonnières de la mendicité. D’autres sont prisonnières des ligalas de toutes sortes. Il faut exercer une certaine pression sur eux pour les libérer.

Le chômage est sans égard. Même ceux qui travaillent n’échappent pas à la précarité. En témoigne les commerçants qui veulent rester dans l’informel pour ne pas payer les impôts et taxes. Pour les formaliser, on recourt à la pression. Pourtant, tout cela se passe sur un sous-sol riche du nickel, d’or, de cassitérite…où les saisons se succèdent sans problèmes majeurs.

Par ailleurs, au 54ème anniversaire de son indépendance, le pays est toujours confrontés à de multiples défis comme les urgences humanitaires, le dialogue inter-burundais sans exclusif sans oublier l’enracinement de la bonne gouvernance. Tout cela moyennant conditionnalités de l’ancien colonisateur et complicité des Burundais qui cherchent leurs propres intérêts. Au juste c’est le néocolonialisme qui succède au colonialisme.

En réalité, les Burundais ne gèrent pas eux-mêmes leur propre destin. Toutefois, le héros de l’indépendance, le prince Louis Rwagasore leur avait recommandé de s’unir dans des coopératives et associations pour participer au développement du pays. Il est vraiment regrettable qu’après plusieurs années, cette idée fait figure de mort-né.

Il est temps donc de concrétiser cette idée, de regrouper les Burundais selon les catégories. Et, après avoir opéré ces regroupements, de mettre à la tête de chaque groupement un expert qui va encadrer ses membres. Enfin, tout le monde est convié à se départir de la recherche de ses propres intérêts et à dire non à toute forme de pression afin de devenir maître du destin de son pays.

A propos de l'auteur

Mélance Maniragaba.

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