Le pourcentage de la population burundaise ayant accès à l’énergie électrique reste faible par rapport aux autres pays de la région. Il s’élève à 15,3% seulement. Le ministère ayant l’hydraulique dans ses attributions a entamé un projet d’électrification de 36 localités de l’intérieur du pays, mais l’exécution des travaux ne convainc pas.
L’électrification de 36 localités de l’intérieur du pays conduirait à l’amélioration des conditions socioé-conomiques des populations bénéficiaires du projet.
Depuis le mois de mai 2021, le Ministère de l’Hydraulique, de l’Energie et des Mines en collaboration avec la Régie de Production et de Distribution de l’eau et de l’électricité (REGIDESO) a démarré un projet d’électrification de 36 localités de l’intérieur du pays dont 23 chefs-lieux des communes et 13 centres jugés importants.
Ce projet a été financé par la Banque Africaine de Développement (BAD) avec un budget de plus d’un milliard 700 millions de Francs Burundais. Les communes ciblées sont : Kabezi, Musongati, Nyarusange, Muhuta, Giharo, Bugarama, Ryansoro, Buraza,Vugizo, Kibago, Rutovu, Gitanga, Nyabitsinda, Kinyinya, Bweru, Gisuru, Cendajuru, Gisagara, Shombo, Buhinyuza, Mwakiro, Giteranyi et Butihinda. L’électrification de ces centres conduirait à l’amélioration des conditions socio-économiques des populations bénéficiaires du projet en leur donnant accès à des services énergétiques modernes, propres et moins coûteux.
Où on est-il avec les travaux ?
Dans la séance plénière du 18 juin 2024 à Gitega devant les sénateurs, le ministre de l’Hydraulique, de l’Energie et des Mines a indiqué que ce projet est en cours d’exécution. « Sur les 23 chefs-lieux des communes ciblés, seuls les deux, à savoir : Kabezi et Rutovu sont électrifiés et cela partiellement. C’était avant la signature des contrats entre le ministère en charge de l’hydraulique et les deux sociétés qui ont gagné le marché », dixit Ibrahim Uwizeye. Et d’ajouter : « Dans ces deux communes, nous sommes en train de renouveler le réseau électrique pour servir une grande partie de la population ».
Cependant, pour les 21chefs-lieux des communes restant, Ibrahim Uwizeye a précisé que l’étude d’exécution est déjà faite pour toutes les localités concernées. Quant au piquetage, les travaux sont achevés dans 8 localités et le montage des poteaux est en cours dans 5 localités. Pour les autres 7 chefs-lieux des communes, les travaux vont débuter avec les mois de juillet et août 2024. La clôture des travaux est prévue au mois de février 2025
Pourquoi ce retard ?
Répondant aux questions des sénateurs, le ministre en charge de l’hydraulique a évoqué les défis qui ont fait trainer l’exécution des travaux. « Quelques matériels nécessaires n’ont pas été intégrés à DAO. Nous avons demandé la permission à la Banque Africaine de Développement (BAD) de les acheminer au Burundi. Nous attendons la réponse », a-t-il annoncé.
Une autre raison avancée par M.Uwizeye est la pénurie du carburant qui les a empêchés de déplacer le matériel vers les localités à électrifier.
Actuellement, le taux d’électrification au niveau national est de 15,3%. Pour pallier à cette situation, l’une des solutions envisagées par le Gouvernement du Burundi a été celle d’initier une étude sur la densification du réseau de Bujumbura et le renforcement du réseau MT 30 kV à l’échelle nationale. Avec le projet de loi portant réorganisation du secteur de l’électricité au Burundi qui a été présenté à l’assemblé nationale mercredi le 07 février 2024 par le ministre de l’Hydraulique, de l’Energie et des Mines et adopté à l’unanimité par les sénateurs, le taux d’électrification nationale sera au moins de 70% en 2030.
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