Publireportage

Energies Renouvelables: Un passe-mouton pour les pays africains?

Les pays africains font face à des pressions pour laisser leurs ressources en combustibles fossiles inexploitées en faveur de la transition vers les énergies renouvelables. Bien que cela soit souvent présenté comme suivre les tendances mondiales en abandonnant les combustibles fossiles comme les pays occidentaux, en réalité, pour de nombreux pays africains, il devrait y avoir une période de transition juste pour être mieux informés.

L’Afrique a plus de potentiel d’énergie propre que tout autre continent : environ 39 % du potentiel mondial d’énergie propre.

Les complications de ce processus auront de profondes répercussions sur le développement de l’Afrique. Cela signifie qu’une plus grande attention devrait être accordée à la manière dont les journalistes africains rendent compte des actuels problèmes liés au changement climatique.

L’Afrique a déjà fait d’énormes progrès vers les énergies renouvelables, et elle a le potentiel d’être une future superpuissance de l’énergie verte. L’Afrique a plus de potentiel d’énergie propre que tout autre continent : environ 39 % du potentiel mondial d’énergie propre.

Cependant, raconter cette histoire d’une manière qui résonne parmi les publics des pays africains reste un défi. La plupart des journalistes africains ne comprennent pas pleinement la gravité des problèmes liés au changement climatique et cela devient encore plus compliqué lorsqu’ils racontent des histoires sur la « transition juste », un terme assez nouveau dans les salles de rédaction.

Des pressions plus importantes sont également en jeu. Les nations africaines sont actuellement prises entre la nécessité de fournir de l’énergie à leurs populations en croissance rapide et l’impératif d’éviter l’utilisation des sources d’énergie fossiles pour le faire, alors même que de nombreux pays riches achètent toujours ces mêmes combustibles fossiles. De plus, les dirigeants africains font pression pour exploiter les réserves de combustibles fossiles du continent dont le gaz, afin de lutter contre la pauvreté énergétique sur le continent.

Les journalistes environnementalistes africains sont confrontés à un paysage changeant qui exige parfois des compétences qu’ils n’ont pas.

Le journaliste spécialiste du climat Kimani Chege de Nairobi estime que la transition juste n’est pas très bien comprise. Dans le même souffle, le reportage sur le climat est assez large et les journalistes se retrouvent à faire des reportages sur n’importe quel problème climatique qui leur vient à l’esprit. Il ajoute que peu de journalistes reconnaissent la nécessité d’avoir une discussion sur la répartition équitable des interventions climatiques. Au contraire, ils sont parfois réticents à s’engager pleinement parce que le discours sur le changement climatique peut parfois ressembler à un programme politique.

Dans l’espace du changement climatique, la « transition juste » est le cadre mondialement reconnu pour gérer les impacts sociaux et économiques de l’abandon des combustibles fossiles pour la production d’énergie, qui est la principale cause des émissions de carbone et de gaz à effet de serre, et par conséquent du changement climatique. Avec l’introduction de l’énergie dans l’équation, une transition énergétique juste est celle qui garantit que les avantages du passage à une « économie durable » ou « verte » sont largement partagés, tandis que les pays, régions, industries, communautés et travailleurs qui risquent de perdre économiquement sont suffisamment pris en charge.

Pour l’Afrique, il est essentiel d’intégrer l’adaptation au climat, l’accès à l’énergie et le développement.

Theoriquement, le continent peut utiliser la technologie émergente de l’énergie verte pour surmonter les arriérés de développement enracinés tout en stimulant le développement grâce à de nouvelles économies vertes. Cependant, cela dépendrait de l’élaboration de plans de développement qui considèrent le potentiel d’énergie verte de l’Afrique comme leur pierre angulaire.

En racontant une histoire qui résume l’aspect justice du changement climatique, Aimable Twahirwa, un journaliste scientifique chevronné du Rwanda, note qu’il est important d’adopter des reportages axés sur les solutions pour différents sujets comme la mobilité verte et la lutte contre la pollution plastique. Il ajoute que l’histoire du climat de l’Afrique se raconterait à travers un “Lentille” africaine et s’appuyant sur les expériences et les voix des communautés deja touchées par la crise climatique.

Il ajoute que puisque la plupart des pays africains visent à être entièrement alimentés par des énergies renouvelables, la couverture de sujets axés sur la transition des combustibles fossiles devrait trouver des moyens de refléter les conditions locales afin d’engager directement les auditeurs et lecteurs.

Twahirwa souligne que certains journalistes ne se concentrent pas nécessairement sur la formulation des risques climatiques dans leurs reportages, ce qui les pousse à s’appuyer sur des cadrages occidentaux.

Cela comprendrait des reportages intrépides sur des défis tels que le manque de mécanismes de financement durables en raison des défaillances du système mondial de financement du développement et de la résistance des économies développées à respecter leurs engagements dans le cadre de la CCNUCC (Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques).

Encore une fois, la résistance aux énergies renouvelables parmi les élites africaines en faveur des hydrocarbures, la disponibilité limitée de plans de développement économique complets et mutuellement soutenus qui sont axés sur les énergies renouvelables et partagés entre les pays africains doivent également être examinées pour supprimer les obstacles.

Kimani conseille aux journalistes racontant l’histoire de la transition juste de rester concentrés sur ceux qui sont touchés par le changement climatique et d’explorer également tous les domaines touchés par le changement climatique dans divers segments d’actualités. Cela se passerait par exemple dans l’analyse du  commerce de carbone pour les bureaux des affaires, la justice climatique dans les nouvelles politiques, et comment le climat affecte les sports, et tous les autres rythmes.

Il met également en garde les journalistes qui se contentent d’être des militants pour le climat, au lieu de rechercher des faits climatiques.

 

Par Njenga Hakeenah

A propos de l'auteur

Journal Burundi Eco.

Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur.
La rédaction se réserve le droit de ne pas publier les commentaires enfreignant ces règles et les règles de bonne conduite.

éditorial

Période électorale : la vie continue

Période électorale : la vie continue

L’ouverture solennelle de la campagne électorale des élections de 2025 a eu lieu ce 9 mai 2025 à Gitega, la capitale politique. Evidemment, cette campagne est une période délicate qui attire l’attention de tous, et où on n’a pas droit à l’erreur, surtout en matière de gestion. Normalement, la gestion de la chose publique voire de soi-même doit être continue.

    Abonnez-vous à notre bulletin

    Journal n° 660

    Dossiers Pédagogiques

    Facebook

éditorial

Période électorale : la vie continue

Période électorale : la vie continue

L’ouverture solennelle de la campagne électorale des élections de 2025 a eu lieu ce 9 mai 2025 à Gitega, la capitale politique. Evidemment, cette campagne est une période délicate qui attire l’attention de tous, et où on n’a pas droit à l’erreur, surtout en matière de gestion. Normalement, la gestion de la chose publique voire de soi-même doit être continue.
  • Journal n° 660

  • Dossiers Pédagogiques