Développement

Evaluation des coopératives collinaires : La coopérative de la colline Kanyunya, un bon élève

62% de 2911 coopératives collinaires ont pu fructifier le capital de 10 millions de FBu leur octroyé par l’Etat au cours de l’exercice 2019-2020. Celle qui porte le flambeau est la coopérative de la colline Kanyunya de la commune Mukike en province de Bujumbura qui enregistre un chiffre d’affaires de 80 millions de FBu. Le gouvernement s’en réjouit et promet de déployer plus d’efforts pour soutenir les coopératives afin de booster la production

Dr Servelien Nitunga, directeur général du FONIC : « Les résultats des travaux effectués par les coopératives collinaires sur financement de l’Etat exercice 2019-2020 sont satisfaisants ».

Les résultats des travaux effectués par les coopératives collinaires sur financement de l’Etat exercice 2019-2020 sont satisfaisants, indique Dr Servelien Nitunga,  directeur général du Fonds d’Investissement Communal (FONIC) dans un atelier organisé par le ministère de l’Intérieur, du Développement Communautaire et de la Sécurité Publique  à l’ endroit des gouverneurs des provinces, des cadres de la police nationale et du Fonic. Selon lui, dans un rapport d’évaluation de ces coopératives présenté mardi le 17 août 2021 par le Fonic, 62% de ces dernières dépassent actuellement un chiffre d’affaires de 10 millions de FBu que l’Etat leur a accordé pour investir surtout dans le secteur agricole et d’élevage. 30%  ont atteint un chiffre d’affaires estimé entre  5 et 10 millions de FBu.  Seulement 8% de  ces coopératives ont atteint moins de 5 millions de FBu. Selon toujours lui, ces résultats sont satisfaisants. Au regard de ces statistiques, Nitunga conclut que ces coopératives sont donc capables de rembourser le crédit que l’Etat leur a accordé.

La colline Kanyunya porte flambeau avec 80 millions de FBu

A titre illustratif, Fonic fait savoir que la coopérative de la colline Kanyunya, commune Mukike en province de Bujumbura porte le flambeau. Elle atteint un chiffre d’affaires estimé à 80 millions de FBu.  La deuxième est la coopérative de Mirama située dans la commune  Bugendana en province de Gitega. Elle enregistre un chiffre d’affaires de 59 millions de FBu. La troisième est la coopérative Gishikanwa située dans la commune Bugenyuzi en province de Karusi qui enregistre un chiffre d’affaires de plus de 52 millions de FBu. La quatrième est la coopérative de Gasenyi située dans la commune Rusaka en province de Mwaro qui enregistre un chiffre d’affaires de plus de 50 millions de FBu. La cinquième, pour ne citer que celles-là est située dans la commune Gisuru de la province Ruyigi et enregistre un chiffre d’affaires de 49 millions de FBu.

2909 coopératives financées

Dans l’objectif d’augmenter la production, ce cadre de Fonic fait savoir que l’Etat a jugé bon de financer les coopératives collinaires depuis 2020. Au niveau national, chaque colline bénéficie d’un capital de 10 millions de FBu. Au total, 2911 coopératives ont été ciblées pour en bénéficier. Malheureusement, seulement 2909 coopératives ont été servies. Elles ont reçu un montant de 29 milliards 38 millions de FBu contre 29 milliards 110 millions de FBu prévus par l’Etat pour l’exercice 2019-2020.  Le reste du montant a été spolié par une microfinance dénommée CAPEDEBU qui a été par après fermée par la BRB. Au regard des travaux effectués par toutes ces coopératives, Nitunga se réjouit que leur chiffre d’affaires  est passé de 29 milliards de FBu à plus de 33 milliards de FBu à la fin de l’exercice 2019-2020 malgré pas mal de défis auxquels elles ont été confrontées.

62% de 2911 coopératives collinaires ont pu fructifier le capital de 10 millions de FBu leur octroyé par l’Etat au cours de l’exercice 2019-2020.

Quid des défis ?

Nitunga confie que le mauvais management est le défi majeur auxquels la plupart des coopératives ont été confrontées pour tomber en faillite. Par exemple, dans l’enquête que le Fonic a effectué, il a été constaté que seulement 260  sur 2909 coopératives ont un système de comptabilité bien organisé.  Le manque de hangars de stockage et de pesticides, le manque de compétences suffisantes, les aléas climatiques, l’incompréhension entre les administratifs et les gestionnaires des coopératives, etc sont d’autres anomalies qui se sont fait observer. De plus, certaines sociétés coopératives ont eu un problème d’autonomie de gestion, car certains administratifs se sont ingérés dans leur système de gestion.

Celles qui ont enregistré des avancées significatives ont un bon leadership. Les administratifs participent à leur bonne gestion en prodiguant des conseils constructifs aux gestionnaires de ces dernières. Elles ont aussi bénéficié des appuis techniques de Fonic, de l’Anacoop et des bureaux provinciaux respectifs. Et d’ajouter qu’en initiant leurs activités, ces coopératives se sont rappelées de penser aux conséquences liées aux aléas climatiques qui pourraient survenir.

Espoir de pouvoir rembourser le crédit

Au terme de l’enquête de Fonic, il a été constaté que les coopératives sont capables de booster la production. Il suffit qu’elles soient bien gérées.  Selon Fonic, les projets à financer doivent être bancables et cela doit être vérifié par les services habilités. Selon toujours Nitunga, la traçabilité comptable et financière de la coopérative doit être fiable pour éviter d’éventuelles fuites d’argent. Avant 2019, il fait remarquer que le financement transitait directement sur les comptes des coopératives.  Désormais, avec l’intervention du ministère de l’Intérieur, du Développement Communautaire et de la Sécurité Publique, ce financement est viré d’abord sur les comptes communaux pour sa bonne gestion. Après avoir vérifié si tout est en ordre, il est déposé sur les comptes des coopératives.

Martin Ninteretse (à droite), secrétaire permanent au ministère de l’Intérieur, du Développement Communautaire et de la Sécurité Publique : « Le financement du secteur agricole et d’élevage ne date pas de 2020. Avant cette période, l’Etat finançait les communes à hauteur de 500 millions de FBu ».

Que faire pour pérenniser les activités ?

«Dans l’objectif de pérenniser les activités des coopératives, nous allons faciliter le travail en synergie à travers les mécanismes de coordination quitte à ce que  celles qui sont dans des difficultés puissent se relever. Il y aura le renforcement des capacités en leadership. On va aussi identifier les stratégies à mettre en œuvre pour aider les coopératives à être résilientes face aux aléas climatiques. Nous allons identifier les semences et les intrants agricoles adaptés», laisse entendre Nitunga. De surcroît, la régionalisation des cultures et la spécialisation des coopératives sont prévues. A titre d’exemple, il s’inquiète du fait qu’il y a des pertes qui ont été enregistrées, parce que la régionalisation des cultures n’a pas été respectée. Des prébases qui ont été mises en place par l’ISABU à Kayanza devraient être cultivées dans les régions qui ont presque le même climat. Raison pour laquelle les coopératives qui ont planté ces prébases à Gitega n’ont rien récolté.  Elles ont enregistré des pertes colossales. Selon toujours Nitunga, on compte aussi collaborer avec le ministère ayant le commerce dans ses attributions pour identifier les marchés d’écoulement des produits.  Les usines de transformation vont être développées pour valoriser les produits des coopératives.  L’encadrement des coopératives sera aussi renforcé.

Le gouvernement se réjouit du travail abattu par le Fonic. Selon Martin Ninteretse, secrétaire permanent au ministère de l’Intérieur, du Développement Communautaire et de la Sécurité Publique, le financement du secteur agricole et d’élevage  ne date pas de 2020. Avant cette période, l’Etat finançait les communes à hauteur de 500 millions de FBu. Ce montant était utilisé dans l’achat des semences et des intrants agricoles destinés à la population.  Malheureusement, il a fait remarquer qu’un certain manquement a été constaté. Les communes organisaient d’abord la passation des marchés publics. Dans cette activité, une certaine malhonnêteté a été remarquée, car on ne visait pas l’intérêt général. A titre illustratif, des semences certifiées par l’ONSCS ont été mélangées avec d’autres de mauvaise  qualité. Ce qui a suscité des lamentations de la population.  Pour inverser la tendance, l’Etat s’est décidé d’octroyer ce financement sous une autre forme. Raison pour laquelle on finance directement la population regroupée en coopératives. Juste au début, certains ont même politisé cette stratégie de  l’Etat de booster la production. D’autres disaient qu’il s’agissait d’un investissement englouti destiné à une catégorie de gens. Il précise que les portes sont ouvertes à toute personne qui souhaite adhérer aux coopératives afin de combattre la pauvreté au Burundi.

A propos de l'auteur

Jean Marie Vianney Niyongabo.

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