La relation entre la femme et l’économie nourrit un curieux paradoxe. À plusieurs reprises déjà, la relation entre performance économique et égalité des genres a déjà été prouvée. Les Etats ont intérêt à donner plus de place à la femme
Elles sont entrepreneures, commerçantes, juristes, femmes au foyer…Malgré leurs activités diverses, elles restent de grandes contributrices dans l’économie du pays. Bien que la main-d’œuvre féminine ait connu une croissance régulière, les inégalités liées au sexe se sont intensifiées partout dans le monde, notamment du point de vue de la rémunération et des conditions de travail. Des inégalités qui priveraient les économies d’un certain degré de croissance étant donné que la place de la femme dans ces dernières est primordiale.
Un manque à gagner lié aux inégalités des genres
Dans l’étude WomenMatter publiée à l’occasion du Women’s Forum de 2015, le McKinsey Global Institute avait évalué à près de 12.000 milliards de dollars l’augmentation du PIB mondial qui pourrait découler en 2025 d’une amélioration de la situation de 75% des femmes touchées par des inégalités. Les principaux problèmes économiques d’aujourd’hui pourraient, au moins en partie, être résolus par une plus forte intégration des femmes à la vie active.Réduire l’écart du taux de participation au marché du travail entre les hommes et les femmes de 25% en 2025 permettrait à certains pays de bénéficier d’un « dividende de la croissance considérable de l’economie»

Les effets économiques des disparités hommes-femmes sont évalués à 95 milliards USD par an, selon le rapport du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), dans son rapport 2016 sur le développement humain en Afrique.
Les conclusions du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), dans son rapport 2016 sur le développement humain en Afrique, évaluent les effets économiques de ces disparités hommes-femmes à 95 milliards USD par an.
Le management féminin est à l’heure de l’éloge
Elles dirigent 30% des entreprises, mais seulement 5 % des plus grandes sociétés mondiales, selon une étude de l’Organisation Internationale du Travail publié janvier 2015. Pourtant, lorsqu’elles tiennent les rênes, les performances sont meilleures.Aujourd’hui, les femmes créent deux fois plus d’entreprises que les hommes à l’échelle mondiale. Elles représentent 51% de la richesse globale et contrôlent 70% des dépenses des ménages, selon Scorecard, une étude universitaire réalisée à l’occasion de la sixième édition du forum Dell Women’s Enterpreneur si Network (DWEN). Elles sont perçues par les ONG comme le premier levier de développement dans les pays émergents.
L’implication de la femme dans le développement économique des pays passe également par l’exercice des métiers qui normalement n’intéressent pas les hommes. Ce sont entre autres la décoration, le stylisme, la couture, le petit commerce…
Pendant que ce genre d’activités s’est presque méfié de la gent masculine, les femmes ont retroussé les manches et elles s’en sortent très bien. Elles sont créatrices d’emplois et contribuent à l’assiette fiscale du pays. « Les femmes ont plus de chances de réussir dans des terrains encore vierges plus que les hommes », c’est du moins ce que pense Audrey Déborah Niyobuzima, une jeune fille qui œuvre dans la décoration.
La femme n’est pas seulement dans l’économie non monétaire
On demanda à Jeanine Rukundo, une mère au foyer, mais diplômée d’ l’université de dire sa place dans l’économie du pays. Sa réponse fut extraordinaire : « L’activité domestique que j’assure largement participe à ce que l’on appelle le « capital social » d’une société, à savoir : la qualité et la densité du tissu social ». Pour elle, Le paradoxe est que les possibilités d’un développement socio-économique durable dépendent de la richesse des activités non monétaires. Sans le minimum de confiance, de civilité et de réciprocité appris dans les réseaux familiaux et amicaux, aucun échange économique n’est réellement possible, dit-elle
Les théories économiques, qu’elles soient libérale, keynésienne ou marxiste, limitent l’économique à ce qui a un prix, une contrepartie monétaire et une valeur d’échange. Concrètement, la mesure de la richesse produite ne prend pas en compte les productions domestiques qui représenteraient selon les pays de 30 à 70% du produit intérieur brut (PIB). Les milieux économiques construisent leurs richesses en puisant dans ce bien particulier qu’est le lien social comme si cela était une ressource inépuisable qui n’a pas de prix.
Cette ignorance de la contribution de l’économie non monétaire au développement rend invisible et dévalorise une bonne partie du travail des femmes dans la société.
Malgré quelques améliorations, les freins invisibles à l’égalité des sexes restent aussi très présents dans le monde de l’entreprise.Face à la résistance du plafond de verre, il est facile de prouver que résoudre cette question millénaire serait non seulement un progrès social et humain, mais surtout une stratégie gagnante pour la performance des entreprises.
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