L’opérateur de Télécoms LACELL S.U connu sous la marque commerciale Smart est hors service. Le torchon brûle toujours entre l’Agence de Régulation et de Contrôle des Télécommunications (ARCT) et LACELL S.U sur l’affaire des arriérés dus à l’Etat. A partir de ce vendredi à minuit, le réseau Smart est inaccessible à ses abonnés
Le dossier de renouvellement de la licence d’exploitation en faveur de la société de télécommunication LACELL S.U n’a pas abouti. Pour cause, ladite société n’a pas liquidé ses dettes envers l’Etat. Dans une correspondance du 18 août 2022, l’ARCT somme la société LACELL de fermer son réseau mobile. « La société n’a pas honoré ses engagements envers le Burundi, mentionne Dr Samuel Muhizi, directeur général de l’ARCT dans cette correspondance.
En date du 8 août 2022, Smart a bénéficié d’un délai de grâce de deux semaines pour payer la totalité des arrières dus à l’Etat, mais en vain. Ainsi, sa fermeture intervient dès minuit 19 août 2022. Faute de quoi, d’autres mesures encore plus contraignantes seront immédiatement prises, prévient l’ARCT.

La licence d’exploitation octroyée à la société LACELL S.U en 2014 est arrivée à échéance mercredi le 27 juillet 2022.
Une préparation des esprits
A travers un SMS, Smart a pris le soin de s’excuser auprès de sa clientèle. « Chers clients, nous nous excusons des perturbations du réseau en cours. Nous tâchons de remédier à cette situation le plus rapidement possible », peut-on lire dans un message envoyé à tous les abonnés ce jeudi vers minuit. Dès lors, le réseau mobile a été interrompu.
Les abonnés s’interrogent sur le sort des bouquets internet, les unités achetés ou encore le sort des contrats avec d’autres sociétés pour fournir le service de flotte téléphonique indispensables pour la communication interne.
« Une fermeture brutale et injuste »
Dans une correspondance adressée au patron de l’ARCT, la direction générale de LACELL S.U affirme qu’elle s’est pliée aux directives du régulateur. Cependant, Smart s’explique sur les allégations selon lesquelles elle n’a pas payé ses dettes envers l’Etat. « LACELL S.U a payé tous ses arriérés d’impôts de 6,6 milliards de FBu au 30 mai 2022. Ces arriérés ont été reconnus et acquittés par l’OBR. LACELL n’a pas d’arriérés comme allégué dans la lettre », fait savoir Antony Kanny, directeur général de LACELL dans une correspondance du 19 août 2022.
Par ailleurs, le patron de Smart reconnait que cet opérateur n’a pas encore réglé les factures émises au cours des deux derniers mois (juillet et août 2022). Le montant des impayés s’élève à plus de 1,3 milliard de FBu. Malgré l’arrêt des activités, LACELL va payer ce montant tout en espérant la réouverture de ses comptes et la restitution de ses engins roulants. La direction générale dénonce ce qu’elle qualifie de fermeture brutale qui impacte tout un secteur. « Cette fermeture brutale de nos services sur base d’arriérés impayés est injuste. De surcroît, elle a impacté nos clients, nos employés, nos distributeurs et tous les différents services au Burundi travaillant dans nos circuits de distribution », conclut cette correspondance.
Le suspens perdure
Ces derniers jours, l’opérateur connaissait des perturbations inhabituelles de son réseau mobile. Les cartes de recharge étaient quasi-introuvables chez la plupart des agents. La situation n’augurait rien de bon et les abonnés voyaient venir la fermeture du réseau même si ladite société essayait de les rassurer sur la continuité des activités.
La licence d’exploitation octroyée à la société LACELL S.U en 2014 est arrivée à échéance mercredi le 27 juillet 2022. La société n’avait le droit de renouveler sa licence qu’après « la liquidation préalable de la totalité de sa dette envers le gouvernement, peut-on lire dans le communiqué du 2 juin 2022 mettant en demeure la société LACELL S.U afin de régulariser sa dette envers l’État. La réaction spontanée de la direction générale alimente toujours l’incertitude autour de ce dossier
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