A cinq mois des élections, le budget global des élections reste un « mystère ». Pourtant le Chef de l’Etat a suspendu les contributions arguant que le budget nécessaire est presque bouclé. Entretemps, la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) a déjà mis en place ses démembrement des provinces jusqu’au niveau communal. Coup de projecteur sur le financement des élections en Afrique en général et au Burundi en particulier
Les élections coûtent les yeux de la tête. C’est pourquoi la plupart des pays en développement comptent sur l’aide internationale pour organiser les élections. Le Burundi ne fait pas exception à la règle du moins jusqu’en 2015. En cette année-là, certains partenaires techniques et financiers ont tourné le dos au gouvernement dans le financement des échéances électorales.
Tirer les leçons du passé
L’une des grandes recommandations du rapport d’évaluation du processus électoral de 2015 était de financer à 100 % les prochaines élections. Désormais, le gouvernement du Burundi compte sur les ressources internes pour financer tout le processus électoral. Ainsi, le ministre en charge des Finances et celui de l’Intérieur ont signé une ordonnance ministérielle conjointe portant modalités de collecte des contributions de la population aux élections de 2020.

Le processus électoral est extrêmement coûteux. Ce qui fait que les pays mobilisent des ressources conséquentes pour la tenue des scrutins.
Les contributions aux élections de 2020 totalisaient plus de 61 milliards de FBu jusqu’à la fin du mois de mai. Pour les citoyens non-salariés, les contributions déjà récoltées totalisent un montant de 2 224 251 175 FBu au 30 avril 2019. A la même date, les contributions de la catégorie des fonctionnaires totalisent un montant de 13 481 086 429 FBu, par retenues sur salaires qui sont directement acheminées sur le compte principal dédiée aux élections de 2020 ouvert à la Banque centrale. Le coût estimatif des élections annoncé par le ministre en charge des finances étaient de 70 milliards de FBu. Le budget général de l’Etat, exercice 2019-2020 prévoit une ligne budgétaire de 34 milliards de FBu pour l’organisation des élections.
Expérience des autres pays
Le budget des élections varie d’un pays à l’autre. Plusieurs facteurs favorisent l’augmentation du budget d’une élection à une autre. En République Démocratique du Congo (RDC), les élections présidentielles, législatives et provinciales de 2018 ont coûté 432 642 693 USD. L’acquisition des machines à voter a coûté près de la moitié du budget, soit 157 723 USD, rapportent nos confrères de l’hebdomadaire Jeune Afrique.
Le coût élevé des élections s’explique aussi par l’effectif des votants. Ainsi, 40,2 millions de Congolais étaient appelés aux urnes. Le coût moyen par électeur est d’environ 10,76 USD.
Quid du financement des élections précédentes ?
Le total des contributions au processus électoral de 2015 s’élève à 39 285 809,96 USD, le gouvernement du Burundi ayant contribué à hauteur de 22 644 237 ,35 USD contre 15 679 204 ,42 USD pour les partenaires techniques et financiers. La part des autres bailleurs était estimée à 962 368, 19 USD. Le fichier électoral de 2015 comptait 3 849 728 inscrits, lit-on dans le rapport d’évaluation. Ainsi, le coût par électeur reviendrait à peu près à 10,205 USD.
Le coût des élections référendaires de 2018 est estimé à 27 179 872 762 FBu. Le rapport général sur le référendum constitutionnel du 17 mai 2018 montre que le fichier électoral définitif était constitué par 4.768.142 électeurs. En 2020, il faudra ajouter 242 281 inscrits qui n’ont pas voté car ils avaient entre 16 et 17 ans ainsi que les rapatriés. Dans ce cas, le nombre d’électeurs avoisinerait 5 millions. Pour ce faire, si on maintient l’hypothèse de 70 milliards de FBu, coût estimatif des élections de 2020, le coût par électeur serait de 14 000 FBu.
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