Sport

Football burundais : L’arbitrage, un autre aspect à révolutionner

Le football burundais tout comme l’arbitrage est loin d’être de haut niveau. Pacifique Ndabihawenimana est un des rares arbitres burundais qui sont en train d’imprimer leurs noms dans le football africain. Il a déjà officié plusieurs matchs internationaux dont ceux des deux dernières CAN. Il s’est confié à Burundi Eco en donnant un tout petit peu son expérience et aperçu sur le championnat national en général et l’arbitrage en particulier 

Avant de se lancer dans l’arbitrage du football, il a commencé par prester comme joueur. Il a même joué pour Athletico Olympic dans la première division du championnat burundais. Il a mis un terme à la carrière de footballeur en 2007 avant de se lancer dans l’arbitrage. Comme il n’y a même pas une seule école qui enseigne ce métier dans le pays, il a dû poser sa candidature (avec succès) suite à un avis de recrutement de nouveaux arbitres lancé par la commission technique d’arbitrage du Burundi. Il a été formé sur les lois du jeu avec d’autres candidats avant de passer un test destiné à sélectionner les meilleurs. Il a réussi. Ce qui lui a donné le feu vert pour démarrer la carrière d’arbitre.

Pour évoluer petit à petit, M. Ndabihawenimana a commencé par officier les matchs des divisions inférieures comme tous les débutants dans ce métier. « Comme j’ai commencé par jouer au football, j’ai vite évolué et grimpé les échelons plus que les autres arbitres. Après deux ans, j’ai été promu en première division », lâche-t-il. C’est en 2013 qu’il a été mis sur la liste des arbitres qui officient les matchs internationaux. Mais il preste toujours dans le championnat de football du Burundi.

La Coupe d’Afrique des Nations (CAN 2021) qui s’est déroulée au Cameroun a constitué sa deuxième participation dans une compétition continentale de grande envergure depuis la CAN 2019. «J’ai officié les matchs à merveille et j’ai pu gagner la confiance des instructeurs de la CAF et du comité d’arbitrage. Cela est une plus-value pour moi. Eux aussi m’ont  fait confiance en me donnant un match de plus à officier en quart de finale qui n’était pas du tout facile (Gambie vs Cameroun)», fait savoir M. Ndabihawenimana. Après  la grand-messe du football africain, le 12 février 2022, il a eu le privilège d’officier un match de la ligue des champions de la CAF en Guinée Conakry. Ce match opposait Horoya Athletic Club à ES Sétif (0-1).

Pacifique Ndabihawenimana est l’un des rares arbitres burundais qui sont en train d’exceller sur la scène internationale.

Etat des lieux de l’arbitrage au Burundi

Jusqu’aujourd’hui, pas mal d’arbitres burundais ont déjà presté sur la scène internationale. Ce sont notamment Jean Marie Hicuburundi, Désiré Gahungu, Jean Claude Birumushahu, etc. Par exemple, ce dernier a déjà participé dans différentes compétitions internationales de la FIFA comme la Coupe du monde de 2018. « J’essaie d’emboîter le pas à mes aînés », précise M. Ndabihawenimana.

Malgré tout, l’arbitrage va aussi de pair avec les moyens investis dans le football. Or, pas mal de défis hantent ce secteur. Les arbitres burundais ne sont pas des professionnels. Ils vivent comme tous les autres Burundais. En dehors de leur métier, ils doivent exercer un autre boulot pour nouer les deux bouts. De plus, ils ne perçoivent pas de salaires. Simplement, ils peuvent avoir des primes d’encouragement après avoir officié un match.

Selon M. Ndabihawenimana, dans la plupart des cas, les arbitres burundais  quittent leurs postes d’attache pour aller directement sur la pelouse. Ce n’est pas facile d’officier un match sans l’avoir préparé à l’avance comme un professionnel. Etant sur le terrain, il est supposé prendre de bonnes décisions. Il doit faire de son mieux pour que les décisions qu’il prend ne fassent pas perdre une équipe injustement. De plus,  contrairement aux autres pays, le Burundi n’est pas encore doté de l’assistance vidéo à l’arbitrage (VAR). Cette technologie aide les arbitres à prendre de bonnes décisions ou à corriger les erreurs commises dans les meilleurs délais. En professionnalisant le football burundais, les décideurs devraient penser à tout cela.

Aperçu sur le football burundais

Le football burundais n’est pas développé. Or, à l’échelle internationale, ce sport va de pair avec le degré de développement d’un pays. Raison  pour laquelle il est devenu un grand business. Les pays qui y investissent beaucoup sont ceux qui disposent de grands joueurs et remportent de grandes compétitions. Certes, le Burundi a des joueurs talentueux. Par contre, sans investissements, le football burundais reste incomparable à celui des pays qui ont déjà professionnalisé leurs championnats.

Même dans la sous-région, plusieurs pays sont à un niveau supérieur au nôtre tels que la Tanzanie, le Kenya, l’Ouganda, etc. Ils investissent énormément dans le sport. M. Ndabihawenimana indique que faute de moyens financiers, les équipes burundaises ne peuvent pas émerger ou se battre jusqu’au bout dans différentes compétitions internationales. Par ailleurs, pour une équipe championne au Burundi qui participe dans les compétitions comme la ligue des champions ou la coupe de la confédération, il est rare qu’elle aille au-delà de la phase de groupes.

A noter que M. Ndabihawenimana officiera le match retour qui opposera le Maroc à la RD. Congo pour le compte des matchs de barrage à la coupe du monde 2022. Ce sera à Casablanca le 29 mars 2022.

Mots-clés :
A propos de l'auteur

Gilbert Nkurunziza.

Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur.
La rédaction se réserve le droit de ne pas publier les commentaires enfreignant ces règles et les règles de bonne conduite.



éditorial

Sans transparence, pas de confiance

Sans transparence, pas de confiance

Dans une interview accordée au journal Burundi Eco, Albert G. Zeufack, directeur des opérations de la Banque Mondiale pour quatre pays africains, à savoir : la République Démocratique du Congo (RDC), l’Angola, le Burundi et São Tomé-et-Príncipe, en visite au Burundi à la mi-avril 2025, est revenu à plusieurs reprises sur un mot-clé : transparence. « Sans transparence, il ne peut pas y avoir de confiance », a-t-il affirmé. Selon lui, la transparence est essentielle à la mise en œuvre des visions claires formulées par le gouvernement pour conduire le pays vers un développement durable. Il rappelle d’ailleurs :« La transparence des données est fondamentale. »

    Abonnez-vous à notre bulletin

    Journal n° 657

    Dossiers Pédagogiques

    Facebook


  • éditorial

    Sans transparence, pas de confiance

    Sans transparence, pas de confiance

    Dans une interview accordée au journal Burundi Eco, Albert G. Zeufack, directeur des opérations de la Banque Mondiale pour quatre pays africains, à savoir : la République Démocratique du Congo (RDC), l’Angola, le Burundi et São Tomé-et-Príncipe, en visite au Burundi à la mi-avril 2025, est revenu à plusieurs reprises sur un mot-clé : transparence. « Sans transparence, il ne peut pas y avoir de confiance », a-t-il affirmé. Selon lui, la transparence est essentielle à la mise en œuvre des visions claires formulées par le gouvernement pour conduire le pays vers un développement durable. Il rappelle d’ailleurs :« La transparence des données est fondamentale. »
  • Journal n° 657

  • Dossiers Pédagogiques