Sport

Le football burundais est-il rentable ?

Les footballeurs qui prestent au Burundi rêvent d’aller jouer ailleurs dans l’espoir de gagner beaucoup plus. Leurs clubs respectifs ne sont pas capables de les payer des salaires décents, car ils ne sont pas financièrement stables 

Depuis plus de 15 ans, le football burundais a connu un essor remarquable. Avant, le football se jouait généralement à Bujumbura. Dans un passé plus ou moins récent, il y a eu la construction de plusieurs stades dans tout le pays. Des académies de football et de nouvelles équipes ont vu le jour. Par exemple, l’académie Le Messager a été créée en 2004. Des jeunes talents se détectent du jour au jour et sont formés pour devenir des joueurs professionnels. A titre illustratif, l’académie Aigle Noir C.S sise à Ruyigi enrôlent régulièrement des adolescents pour les former en football. La question qui se pose est de savoir si les footballeurs locaux peuvent vivre grâce à ce sport.

Un joueur de l’équipe Le Messager F.C de Ngozi qui s’est exprimé sous couvert d’anonymat fait savoir qu’il est difficile qu’un footballeur puisse satisfaire ses besoins grâce aux revenus tirés de ce sport. C’est possible, mais ce n’est pas facile parce que les salaires sont plus ou moins insignifiants. Selon toujours lui, il est rare de voir un sportif qui est payé mensuellement environ 400 000 FBu. Par ailleurs, nombreux sont les footballeurs qui touchent beaucoup moins que cela bien que les conditions de vie soient difficiles. Chaque joueur rêve d’aller prester ailleurs à la recherche des pâturages les plus verts là où les sportifs sont relativement mieux traités. Si les entreprises burundaises sponsorisaient suffisamment le championnat ou les équipes burundaises au même titre que la Brarudi, les conditions de vie d’un joueur s’amélioreraient. Malheureusement, ce n’est pas le cas.

Dans la sous-région, le Burundi est le pays où le football est moins rémunérateur.

Les clubs de football burundais ne sont pas à la hauteur

Evariste Mukurarinda, président de Vital’o FC confirme qu’un joueur qui preste au Burundi ne peut pas vivre du football. Ce que les joueurs gagnent ce n’est que pour assurer leur survie. Ce sport n’est pas rentable. Il est considéré comme une pépinière. Certes, le Burundi regorge de jeunes talents qui ont probablement de l’avenir. Mais il faut qu’ils évoluent et aient une visibilité pour avoir une chance de continuer à l’étranger.

Même si Vital’o FC a marqué l’histoire du football burundais, actuellement, c’est une équipe ordinaire comme tant d’autres. Pourtant, c’est l’un des clubs qui n’ont pas de sponsors. Faute de quoi, il est difficile qu’une équipe réalise tout ce qu’il faut. Vital’o FC vit grâce aux contributions de ses supporteurs. Ses fans les plus fidèles ne veulent pas laisser tomber leur équipe historique.

Même les clubs qui ont des moyens financiers et qui bénéficient de sponsors jouent dans l’objectif de maximiser la visibilité de leurs joueurs dans l’espoir de vendre les meilleurs dans la sous-région ou ailleurs au cas où une offre intéressante se présenterait. Pour remédier à cela, beaucoup de joueurs exercent d’autres métiers afin de nouer les deux bouts du mois.

La FFB appelée au secours

Selon toujours M. Mukurarinda, pour remédier à cela, la Fédération de Football du Burundi (FFB) devrait réguler le sponsoring pour que toutes les équipes soient au même pied d’égalité. Une fois que les sponsors se présentent à travers la FFB, qu’ils soient partagés équitablement. Et le joueur en bénéficiera. Au cas contraire, quand il y a des équipes plus nanties que d’autres, ce déséquilibre se manifeste même sur le terrain. En conséquence, le championnat perd de sa saveur.

Certaines équipes ont pas mal de sponsors, les autres appartiennent aux entités administratives comme les provinces (le cas de BUMAMURU en province de Cibitoke, ndlr). Mais les équipes « sociales » telles qu’Inter Star et Vital’o FC vivent grâce aux contributions de leurs fans. Cela ne suffit pas, car le football exige beaucoup de moyens pour aller jusqu’au bout. Quand une équipe a des difficultés financières, elle ne peut pas payer à ses joueurs un salaire décent. Malgré tout, chaque équipe doit honorer les termes du contrat qui la lient avec ses joueurs. Comme les moyens dont disposent certains clubs sont limités, les contrats qu’ils proposent à leurs recrues sont proportionnels aux moyens financiers disponibles, d’où les faibles salaires.

Même les joueurs qui ont brillé dans les décennies passées, on constate qu’actuellement ils ne disposent pas d’une retraite dorée, car ils n’ont pas gagné grand-chose quand ils jouaient au football. Les exemples sont multiples à Bujumbura comme à l’intérieur du pays. Vaut mieux que la donne change.

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Gilbert Nkurunziza.

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