Peace Olga Niyomwungere est à la fois capitaine du club de football féminin La Colombe FC et des équipes nationales du Burundi : U17 et U20. Malgré son jeune âge, elle a surmonté les contraintes sociales pour valoriser son talent footballistique

Avant le début du match qui a opposé La Colombe FC à Bon Avenir FC le 12 mars 2023 à Bujumbura, Peace Olga Niyomwungere (2e de gauche à droite) pose avec les arbitres et la capitaine de l’équipe adverse.
Peace Olga Niyomwungere, 17 ans, affirme avoir commencé à jouer au foot depuis son bas âge dans le quartier (à Bujumbura) avec les garçons de sa génération. Pour une fille, ce n’est pas facile de se lancer dans le sport parce que dans la mentalité des Burundais, la fille est là pour faire les travaux ménagers : balayer la cour intérieure de la parcelle, cuisiner, etc. Le football est perçu comme un sport réservé aux hommes. Mais elle a surmonté les préjugés de la société. « J’ai brisé les préjugés. Je suis restée fidèle à mon talent footballistique. Petit à petit, mon entourage et particulièrement les membres de ma famille commencent à m’encourager. Aujourd’hui, je n’ai rien à craindre », rassure Mlle Niyomwungere. Depuis 2014, elle a intégré l’équipe La Colombe FC et actuellement elle dispute le championnat national de Lumitel Women’s League.
A force de travailler beaucoup, cette jeune fille milieu de terrain a été nommée capitaine du club La Colombe FC. En plus de cela, elle est capitaine des équipes nationales du Burundi : U17 et U20. « Par rapport aux autres joueuses avec qui nous évoluons ensemble, je suis la doyenne du club La Colombe FC. En plus, je suis la plus expérimentée par rapport à mes coéquipières, car j’ai pu participer à la CAN Féminine 2022 qui s’est déroulée au Maroc avec l’équipe nationale du Burundi », explique Mlle Niyomwungere. Même sa coéquipière Joyce Tunda le témoigne. « Peace Olga a un talent footballistique. Elle a un potentiel en elle, car elle est disciplinée et travaille beaucoup. Elle nous donne des conseils et nous encourage, que ce soit sur la pelouse ou en dehors du terrain », témoigne Mlle Tunda.
Les défis ne manquent pas
Selon Mlle Niyomwungere, le premier problème auquel les joueuses du foot font face est qu’il est difficile de convaincre les gens que la gente féminine peut jouer au ballon rond. Le deuxième problème est que le football n’est pas assez soutenu ou sponsorisé au Burundi. Les joueurs ne gagnent pas grand-chose. « Même notre championnat local Lumitel Women’s League e est faible par rapport aux championnats de football féminin des pays de la sous-région », indique Mlle Niyomwungere. Elle ajoute qu’un autre problème est que certaines joueuses, à cause des contraintes sociales ou personnelles, peinent à persévérer et peuvent abandonner le football pour embrasser d’autres carrières.
Pour cette raison, les footballeurs burundais, garçons comme filles, ambitionnent jouer à l’étranger, Mlle Niyomwungere y pense aussi. « Je suis persuadé que cela se réalisera un jour, mais grâce à un travail de titan. Raison pour laquelle je ne ménage aucun effort dans les entraînements tout comme dans les matchs », rassure –t-elle. Mais Mlle Niyomwungere ajoute que son rêve n’est pas de devenir une star. Elle rêve d’être une footballeuse professionnelle en vue de mener une meilleure vie grâce au football. En conséquence, elle pourra aider d’autres personnes qui sont dans le besoin. Bref, elle veut aider d’autres personnes vulnérables à vivre décemment.
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