Genre

Gisuru-Giheta : 27 enfants non enregistrés à l’Etat-civil

La colline de Gisuru enregistre plus d’une vingtaine d’enfants non enregistrés à l’état civil. On y observe également des violences basées sur le genre ainsi que des grossesses non désirées. Cependant, les cas de mariages illégaux observés chez les membres de la communauté autochtone ont diminué.

Kamuragiye Madeleine,la  militante des droits des femmes sur la colline Gisuru de la commune Giheta.

Sur la colline Gisuru, dans la commune de Giheta, province de Gitega, les droits des enfants et des femmes sont souvent bafoués en raison de pratiques de concubinage constatés chez les hommes, comme le témoigne Madeleine Kamuragiye, résidant de cette colline. Cette sexagénaire a été élue par la population pour lutter contre les violences il y a plus de 10 ans. « C’est après avoir suivi des formations dispensées par la CAFOB sur la sensibilisation aux élections et à l’éligibilité lors des élections locales que j’ai décidé de me présenter aux élections. Maintenant, je suis engagée dans la protection des droits des femmes et des enfants », a-t-elle déclaré.

Le taux élevé des enfants non-inscrits à l’état civil

Sur cette même colline de Gisuru, les grossesses non désirées sont en forte augmentation, souvent endossées par des hommes mariés ayant des relations avec des jeunes filles. Cette situation conduit à un nombre croissant d’enfants non enregistrés à l’état civil. « Nous ne sommes pas contentes de voir des enfants non-inscrits. Actuellement, on compte 27 enfants non-inscrits à l’état civil dont les pères demeurent inconnus. Ainsi, un enfant ne peut pas être inscrit au nom de sa mère arguant que la femme n’est pas digne. Cette question nous perturbe beaucoup ».

Et d’ajouter : « les femmes sont violées par leurs maris, et les hommes qui pratiquent le concubinage clandestinement provoquent des situations où les enfants ne vivent pas paisiblement dans leur famille, ce qui entraîne également l’abandon scolaire des enfants, le manque de la nourriture ».

Quid du processus de solution sur les conflits ?

En cas de violences ou des conflits, Mme Kamuragiye collabore avec les administratifs locaux, qui sont proches des lieux où le conflit est né. « Nous nous adressons à eux pour observer ce qui s’est passé. Si nous constatons qu’une femme a été violée et exclue de son foyer, les administratifs nous aident à faire en sorte qu’elle puisse y retourner. Quant aux violences faites aux enfants, les cas de violence sont variés, et nous prenons les mesures appropriées pour chaque situation », affirme-t-elle.

Néanmoins, le taux de violations des droits des enfants a légèrement diminué, comme l’a expliqué Mme Madeleine. « Dans les mois passés, les cas de viol d’enfants étaient fréquents, mais ces derniers temps, nous avons observé une diminution de ces cas. Nous avons beaucoup protesté contre ces comportements et avons puni les auteurs de violences. Lorsqu’un enfant est victime de viol, nous l’acheminons d’abord à l’hôpital, puis nous poursuivons l’auteur de la violence ».

Les défis rencontrés

Madame Kamuragiye évoque aussi des contraintes dans la mise en oeuvre de son engagement « Lorsqu’il y a des problèmes dans la communauté et que je m’adresse aux autorités administratives pour obtenir de l’aide, elles me répondent que c’est toujours mon affaire. Certains pensent aussi que je travaille uniquement pour rédiger des rapports destinés aux associations en vue d’une rémunération, alors que mon travail est entièrement bénévole ».

Et d’ajouter : « lorsqu’un enfant est violé ou qu’une femme est maltraitée et qu’il (elle) n’a pas les moyens de se faire soigner, c’est moi qui s’occupe de ces personnes pour qu’elles puissent se rendre à l’hôpital, car il est inacceptable de les laisser sans soins médicaux ».

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A propos de l'auteur

Aline Niyibigira.

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