Le gouvernement du Burundi a émis son souhait de moderniser le Code des personnes et de la famille de 1993, actuellement en vigueur. Parmi les innovations proposées figure la révision à la hausse de l’âge requis pour contracter le mariage. Pour les défenseurs des droits des femmes, cette mesure permettrait leur développement socio-économique, la préservation de leur santé, et contribuerait à ralentir la croissance démographique au Burundi.

La revue à la hausse de l’âge du mariage figure parmi les revendications récurrentes des défenseurs des droits des femmes au Burundi.
« Le Code des personnes et de la famille en vigueur au Burundi a été mis en place par le décret-loi n°1/024 du 28 avril 1993. Il consacrait l’enregistrement des naissances, des mariages et des décès. Actuellement, on constate des doublons dans ces enregistrements ainsi que des problèmes liés aux actes d’état civil reproduits en cas de perte ou de fraude. De plus, la nécessité de rendre disponibles les données d’état civil appelle à la modernisation du système d’enregistrement des actes », lit-on dans un communiqué de presse sanctionnant la réunion du conseil des ministres du mercredi 23 avril 2025.
Parmi les principales réformes envisagées dans ce projet de loi figure la hausse de l’âge requis pour contracter un mariage. « L’homme, avant vingt-et-un ans révolus et la femme avant dix-huit ans révolus ne peuvent pas contracter un mariage. Néanmoins, le gouverneur de province peut accorder une dispense d’âge pour motifs graves », précise le projet de réforme du Code des personnes et de la famille de 1993, actuellement en révision.
Un vœu exaucé ?
La revue à la hausse de l’âge du mariage figure parmi les revendications récurrentes des défenseurs des droits des femmes au Burundi. Pour certains, cette réforme permettrait aux jeunes filles de rester plus longtemps à l’école, favorisant ainsi une meilleure équité avec leurs pairs masculins. Malgré les avancées en matière de scolarisation des filles, les données montrent que leur accès aux études universitaires reste inférieur à celui des garçons. Par ailleurs, nombre de jeunes filles se marient après l’école secondaire, limitant ainsi leurs opportunités d’emploi et d’autonomisation. Cela entraîne souvent des difficultés financières et une dépendance économique accrue, qui peuvent être des facteurs aggravants des violences basées sur le genre (VBG).
D’autres militent pour la hausse de l’âge du mariage pour des raisons sanitaires. Les grossesses précoces exposent les jeunes filles à des risques élevés de complications médicales, comme la fistule obstétricale, les accouchements prématurés et les décès maternels ou néonatals, car leur corps n’est pas encore pleinement développé. En 2022, au Centre Urumuri de Gitega, qui prend en charge les femmes souffrant de fistules, 19 % des patientes avaient moins de 25 ans.
Une réponse à la pression démographie galopante
Selon le Recensement Général de la Population, de l’Habitat, de l’Agriculture et de l’Élevage de 2024, la population globale du Burundi est estimée à 12 332 788 habitants, avec une croissance constante. Pour certains acteurs, retarder l’âge du mariage des filles pourrait contribuer à ralentir ce rythme.
Cette problématique a été évoquée lors de la 4eme édition du Forum de haut niveau des femmes leaders. La Première Dame du Burundi a souligné que le pays, qui ambitionne de devenir émergent d’ici 2040 et développé en 2060, doit impérativement maîtriser la croissance démographique. Parmi les suggestions émises, figurait l’augmentation de l’âge minimum du mariage pour les filles.
Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur.
La rédaction se réserve le droit de ne pas publier les commentaires enfreignant ces règles et les règles de bonne conduite.