IFDC a cofinancé à hauteur de 50 % la mise en place des systèmes d’irrigation et la construction des hangars de stockage des semences. Cette initiative, mise en œuvre via le projet PSSD financé par l’Ambassade des Pays-Bas au Burundi, profite non seulement aux entrepreneurs semenciers, mais aussi à la population locale.
A travers le projet Private Seed Sector Development (PSSD) financé par l’Ambassade du Royaume des Pays Bas au Burundi, l’organisation International Fertilizer Development Center (IFDC) a cofinancé la mise en place d’un système d’irrigation et la construction des hangars de stockage des semences. Différents entrepreneurs semenciers ont été appuyés dans plusieurs provinces du Burundi. C’est dans cette optique que IFDC a organisé une visite de terrain pour s’enquérir de l’état des lieux des infrastructures agricoles cofinancées par cette organisation internationale entre le 11 et le 14 novembre 2024. Au moins, sept entrepreneurs semenciers ont été visités dans les provinces de Karusi, Gitega, Rutana, Bururi et Mwaro. La mise en place d’un système d’irrigation et la construction des hangars de stockage (qui comportent des aires de séchage) ont été cofinancés à hauteur de 50 % du montant global par IFDC et que l’entrepreneur semencier s’occupe de la moitié restante. Tout cela a été fait au cours de l’année 2024. Désormais, les bénéficiaires sont capables de produire pendant toutes les saisons (A, B et C) et de conserver les semences de la meilleure des manières.
Frère Jean Paul Ngendakumana, responsable de la congrégation des Frères de Notre-Dame de la Miséricorde de Nyabikere en province de Karusi, témoigne de leur longue aspiration à pouvoir cultiver durant toutes les saisons (A, B et C). Cependant, il leur était impossible de produire pendant l’été en raison de l’absence d’un système d’irrigation. C’est dans ce contexte que la congrégation a sollicité avec succès un appui de IFDC pour financer la mise en place d’un tel système. Fidèle à son engagement, l’IFDC a cofinancé l’installation d’un système d’irrigation chez les Frères de Nyabikere, équipé d’un réservoir d’eau d’une capacité de 200 m³. Frère Ngendakumana précise que ce projet a coûté 500 millions de BIF, dont la moitié a été prise en charge par IFDC.
Un système d’irrigation est plus que nécessaire
La mise en place de ce système d’irrigation permettra d’augmenter la production agricole et, par ricochet, de multiplier les quantités de semences sélectionnées disponibles pour les agriculteurs. Opérationnel depuis quelques mois, le système d’irrigation a déjà permis aux Frères de produire en saison sèche. Ainsi, en juillet, ils ont semé du maïs sur quatre hectares en pleine saison sèche. Grâce à l’irrigation, le champ de maïs hybride est splendide.
Les bienfaits de ce projet se ressentent au-delà de la congrégation. En effet, plusieurs robinets ont été installés le long de la canalisation pour permettre aux locaux d’accéder à de l’eau potable. De plus, la demande de main-d’œuvre agricole a augmenté, profitant particulièrement aux femmes locales.
Un autre bénéficiaire de ce cofinancement est Richard Hatungimana, un entrepreneur semencier de la colline de Bugiga, commune Bukemba, dans la province de Rutana. Il explique que IFDC a cofinancé à hauteur de 50 % la construction d’un réservoir d’eau et d’un réseau de canalisation. Bien que le budget initial ait été estimé à 191 millions de BIF, l’inflation a porté le coût final à 237 millions de BIF. Ce projet a permis d’irriguer plus de cinq hectares de champs. Aujourd’hui, grâce à ce système, les maïs semés en septembre 2024 constituent un champ luxuriant. De plus, les maïs semés en juillet ont déjà été récoltés, démontrant ainsi le potentiel incontournable de ce système d’irrigation.
Enfin, la Coopérative de Développement Laitier de Kiryama (CDLK), située en commune Songa en province de Bururi figure également parmi les bénéficiaires du cofinancement de IFDC. Cette dernière y a cofinancé la construction d’un puits-tank d’une capacité de plus de 1 700 m³ à hauteur de 88 millions de BIF. Selon l’abbé Prosper Nzisabira, directeur de la CDLK, ce réservoir d’eau est essentiel pour l’irrigation et permettra de doubler la production annuelle des semences sélectionnées de pommes de terre, passant de 100 à 200 tonnes
IFDC cofinance aussi la construction des hangars de stockage des semences
IFDC, à travers son projet PSSD, a cofinancé également la construction des hangars de stockage des semences dans plusieurs provinces du Burundi en 2024. Ces propriétés (hangars) des entrepreneurs semenciers, visent à améliorer la gestion des récoltes. Les bénéficiaires saluent cette initiative qui facilite le séchage et la conservation des récoltes.
Mme Spéciose Gacoreke est l’un des bénéficiaires de cette initiative. Elle exerce ses activités agricoles sur la colline de Kiremera de la commune Giheta en province de Gitega. En tant qu’entrepreneure semencière, elle produit diverses semences sélectionnées, notamment de maïs, de haricot, de la pomme de terre, etc. En 2024, IFDC a cofinancé la construction d’une aire de séchage et d’un hangar de stockage pour Mme Gacoreke. Cette infrastructure moderne lui permet de produire des semences, particulièrement de maïs, indemnes de pathogènes grâce à un séchage optimisé. Le coût total de la construction s’élève à environ 90 millions de BIF, dont 50 % ont été cofinancés par IFDC.
La population environnante bénéficie également de cette initiative en ayant accès à des semences sélectionnées variées. De plus, Mme Gacoreke emploie quotidiennement 20 personnes, dont 18 femmes. Exploitant une propriété d’environ 10 hectares, elle leur assure un emploi stable tout au long de l’année même pendant la saison sèche. Elle exprime sa gratitude à IFDC pour ce soutien combien louable et souhaite voir ce partenariat se poursuivre à l’avenir.
D’autres entrepreneurs semenciers, soutenus par IFDC dans la construction des hangars de stockage des semences avec des aires de séchage se trouvent en province de Rutana. Parmi eux figure Damien Fyiroko, actif sur la colline de Gihanga en commune de Musongati. Son hangar, d’une valeur de 112 millions de BIF, a été cofinancé à hauteur de 50 % par IFDC. En outre, Jean Claude Nkurunziza et Tharcisse Nkurunziza œuvrant en commune Bukemba ont également bénéficié de ce programme. Leurs hangars ont coûté respectivement 98 millions de BIF et 79 millions de BIF avec une contribution de 50 % de IFDC.
Tous les hangars visités disposent d’une grande capacité de stockage pouvant conserver chacun au moins 30 tonnes de semences et sont équipés d’aires de séchage. Les entrepreneurs semenciers partenaires de IFDC saluent cette initiative qui permet de réduire les pertes post-récolte et d’augmenter la production des semences sélectionnées. Cerise sur gâteau, toutes les semences produites par ces entrepreneurs semenciers sont suivies de près et certifiées par l’Office National de Contrôle et de Certification des Semences (ONCCS). Selon Evariste Hakizimana, Directeur des inspections régionales semencières au sein de l’ONCCS, cette structure a pour mission d’assurer la qualité des semences conformément à sa vision « Zéro semences non certifiées à l’horizon 2060 ».
Un projet prometteur
Le projet PSSD est mis en œuvre depuis 2018 jusqu’en 2023 avec une extension de 6 mois allant de janvier à juin 2024. Au cours de l’exécution de ce projet, des résultats satisfaisants conduisant au changement positif ont été atteints grâce aux stratégies et approches de mise en œuvre et des recherches menées sur de nouvelles variétés plus performantes. Avec la première phase, 335 850 sur 178 000 ménages prévus au début du projet ont eu accès aux semences de qualité certifiées et représentant environ 22,5% du total des ménages burundais. Signalons qu’avant ce projet, le nombre de ménages qui avaient accès aux semences de qualité était estimé à 5%.
IFDC, à travers la deuxième phase du projet PSSD, s’est donné l’objectif d’atteindre 675000 ménages (dont 50 % sont des femmes et 30 % des jeunes) qui ont accès et utilisent les semences de qualité dont 202 500 ont doublé la productivité et les revenus au cours des 6 ans de sa mise en œuvre tels que décrit dans le cadre des résultats et de sa théorie d’action. Durant les deux années que va durer le projet PSSD 2, 226 000 ménages agricoles supplémentaires auront accès semences certifiées d’ici décembre 2026.
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