Au moment où certains pensent qu’un ménage dépourvu de chef ne peut pas subsister, il existe de braves femmes qui ont prouvé le contraire. Avec l’aide du CICR et de la croix rouge du Burundi, 288 femmes chefs de ménage de 9 quartiers de Bujumbura ont pu bénéficier d’un capital de 250000 FBu pour démarrer des activités génératrices de revenus dans le programme « cash conditionnel ». Les résultats sont satisfaisants

Estella Nshimirimana entrain d’extraire le gravier dans la rivière Kanyosha: « J’ai vu que même avec 10.000 FBu, on peut commencer son propre petit business »
Estella Nshimirimana et Francine Hakizimana sont deux des femmes qui ont bénéficié de ce programme du CICR. Respectivement mères de 6 enfants et de 3 enfants, ces femmes se sont retrouvées seules et chefs de ménage. Nous rencontrons Nshimirimana dans la rivière Kanyosha en train d’extraire le gravier qu’elle va ensuite vendre. En pleine pluie battante, elle nous accueille avec enthousiasme et nous explique ce qu’elle fait et comment elle a commencé. «Je n’avais rien avant que je reçoive cette somme. Mes enfants allaient mourir de faim et je n’arrivais pas à payer le loyer. J’avais des dettes partout ». Même son de cloche chez Mme Hakizimana qui tient une épicerie à Kamesa dans la zone Musaga.

Francine Hakizimana dans son épicerie : « Dans ma tête, j’avais un objectif à atteindre : subvenir aux besoins de mon foyer. »
Dès qu’elles ont été en possession de cette somme, Mme Hakizimana a monté sa propre épicerie et Nshimirimana a commencé à faire le commerce du gravier sur la rivière Kanyosha.
Un début difficile
Vu que la somme reçue ne représentait pas grand-chose, les femmes bénéficiaires de ce capital affirment que le début n’était pas facile. « J’avais des dettes envers les voisins que je devais rembourser. Je ne parvenais pas aussi à nourrir mes enfants comme il faut. Je ne me suis pas précipité à prendre un repas délicieux ou à porter des vêtements coûteux. Je faisais attention pour que je garde le capital. Dans ma tête, j’avais un objectif à atteindre : subvenir aux besoins de mon foyer, raconte Mme Hakizimana. Quant à Nshimirimana ou Hakizimana, elles expliquent que personne ne croyait pas que leurs projets allaient réussir avec un tel capital. On l’estimait trop moindre : « Mais voilà où j’en suis », lance fièrement Hakizimana en nous montrant son épicerie. « Il n’y a pas de petit capital, il n’y a qu’une tête vide. J’ai vu qu’avec 10 000Fbu, on peut commencer son propre petit business. En tout cas, je n’arrive pas à comprendre les gens qui mendient alors qu’ils ne sont pas handicapés », s’énerve Nshimirimana.
Un rendement satisfaisant…
« J’ai commencé avec un chiffre d’affaires de 250 000 FBu mais, aujourd’hui, j’arrive à un million de FBu », lance Hakizimana. Je suis une femme respectée dans mon quartier, car je ne dois rien à personne. Ma famille se porte bien, ajoute-t-elle.
D’après les chiffres donnés par le CICR, en moyenne, les femmes disent manger au plus une fois par jour. Elles gagnent sur le projet, par jour une somme moyenne de 7240 FBu et elles font des dépenses de nourriture sur le gain engrangé équivalant en moyenne à 4270 FBu. Actuellement, les femmes disent prendre en moyenne 3 repas par jour, y compris le petit déjeuner. Et une fois que l’alimentation est assurée pour la famille, ces femmes disent épargner en moyenne 4420 FBu.
Selon ces statistiques, 6% des femmes qui ont bénéficié de ce programme disent avoir bénéficié de l’aide de l’administration locale par l’octroi gratuit d’une place pour le petit commerce.96% d’entre elles disent être satisfaites du projet. Les 4% qui ne sont pas satisfaites disent avoir utilisé le peu de capital qui leur restait après le paiement des soins de santé de leurs enfants ou le loyer au propriétaire de la maison.
Signalons que pour bénéficier de ce programme de « Cash Conditionnel », des critères ont été prises en considérations, à savoir : être une femme chefs de foyer ayant deux enfants ou plus à charge, n’ayant pas d’autres sources de revenus stables, être motivée et apte à travailler.
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