Commerce

Industrie de tannerie : Comment « vendre cher sa peau » ?

L’approvisionnement de l’industrie de tannerie reste faible au Burundi malgré la mesure de taxer les exportations des peaux brutes à 80%. Cela alors que la peau semi-traitée a une forte valeur ajoutée si elle est écoulée sur le marché international

D’après les données collectées auprès de l’abattoir de Bujumbura, 12.912 peaux de vaches et  22.480 peaux de chèvres et de moutons ont été collectées en 2018. Le prix de la peau de vache oscillait entre 1700 et 1800 FBu le kg tandis que la peau de chèvre s’achetait à 5.000 FBu la pièce. La peau brute de vache pèse entre 23 et 30 kg.  La plupart de ces peaux ont été vendues aux entreprises de transformation AFRITAN et SINOBU entre autres. Mais les peaux des animaux ne sont pas collectées à l’abattoir de Bujumbura seulement. D’autres abattoirs existent à travers le pays. Les peaux collectées à l’abattoir de Bujumbura constituent une petite partie des peaux produites au Burundi.

Le cuir du Burundi est de très bonne qualité. Celui qu’on utilise souvent est fabriqué par l’entreprise AFRITAN. Il coûte 6.000 FBu le pied-carré (1 pied-carré équivaut à 929 cm2). La sandale fabriquée à partir du cuir Burundais se vend entre 20 et 30 mille FBu tandis que celle fabriquée à partir du cuir en provenance de l’EAC se vend entre 12 et 15 mille FBu

Un cuir de très bonne qualité

« Le cuir du Burundi est de très bonne qualité. Celui qu’on utilise est fabriqué par l’entreprise AFRITAN. Il coûte 6.000 FBu le pied-carré (1 pied-carré équivaut à 929 cm2).  Nous nous approvisionnons pour 3 ou 4 millions de FBu par mois. Nous utilisons aussi le cuir qui vient de l’East African Community (EAC), mais il n’est pas de si bonne qualité que celui du Burundi. Il sert seulement à la fabrication des sandales. Pour les chaussures fermées, on utilise exclusivement le cuir du Burundi », a indiqué Gédéon-King Nduwimana, responsable de FEMACOBU (la Fédération des Entreprises de Maroquinerie et de Cordonnerie du Burundi). « On n’a pas de problèmes d’approvisionnement », a-t-il souligné.

75% du cuir que nous utilisons est d’origine burundaise

« Nous fabriquons entre 100 et 150 chaussures par mois et 75% du cuir que nous utilisons est d’origine burundaise. La paire de chaussures fermée pour homme fabriquée à partir du cuir Burundais se vend entre 70 et 80 mille FBu tandis que la sandale en cuir Burundais se vend entre 20 et 30 mille FBu. Mais la sandale fabriquée à partir du  cuir en provenance de l’EAC se vend entre 12 et 15 mille FBu. La stratégie nationale de la chaine de valeur du cuir 2015-2019 parrainée par l’EAC à travers l’African Leather and Leather Products Institute (ALLPI) a permis d’améliorer la qualité du cuir », selon M. Nduwimana.   

L’industrie du cuir ne tourne pas à plein régime

D’après les données collectées auprès d’AFRITAN, l’entreprise phare de l’industrie locale du cuir, elle a traité 6.780 peaux de vache en 2018. Quant aux caprins, elle en a traité  452. 801 contre 23.288 peaux d’ovins la même année. La capacité installée de l’usine est de 10 à 15 tonnes par jour. Mais en moyenne, sa production est estimée seulement à 2,5 tonnes par jour. Elle tourne à à peu près 20% de sa production maximale.   Quant à la consommation locale du cuir, elle est infime par rapport à sa production. Plus de 90% du Wet Blue, c’est-à-dire le cuir semi-traité va l’exportation.

Un commerce prometteur une fois rentabilisé

Comme l’a indiqué M. Nduwimana, exporter les peaux non traitées est préjudiciable à l’économie du pays.  Cela est d’autant plus vrai que l’industrie locale du cuir est loin de tourner à plein régime comme on vient de le voir. Comme le café et le thé, le cuir pourrait contribuer significativement à l’augmentation des recettes de l’Etat. Le Gouvernement l’a bien compris et a instauré une taxation élevée de l’exportation des peaux brutes à 80%. Cette mesure pourra-t-elle permettre d’augmenter les exportations du Wet Blue plus lucratif et plus bénéfique à l’économie du pays en termes de rentrée des devises et des taxes ? That is the question !

A propos de l'auteur

Parfait Nzeyimana.

Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur.
La rédaction se réserve le droit de ne pas publier les commentaires enfreignant ces règles et les règles de bonne conduite.



éditorial

Sans transparence, pas de confiance

Sans transparence, pas de confiance

Dans une interview accordée au journal Burundi Eco, Albert G. Zeufack, directeur des opérations de la Banque Mondiale pour quatre pays africains, à savoir : la République Démocratique du Congo (RDC), l’Angola, le Burundi et São Tomé-et-Príncipe, en visite au Burundi à la mi-avril 2025, est revenu à plusieurs reprises sur un mot-clé : transparence. « Sans transparence, il ne peut pas y avoir de confiance », a-t-il affirmé. Selon lui, la transparence est essentielle à la mise en œuvre des visions claires formulées par le gouvernement pour conduire le pays vers un développement durable. Il rappelle d’ailleurs :« La transparence des données est fondamentale. »

    Abonnez-vous à notre bulletin

    Journal n° 657

    Dossiers Pédagogiques

    Facebook


  • éditorial

    Sans transparence, pas de confiance

    Sans transparence, pas de confiance

    Dans une interview accordée au journal Burundi Eco, Albert G. Zeufack, directeur des opérations de la Banque Mondiale pour quatre pays africains, à savoir : la République Démocratique du Congo (RDC), l’Angola, le Burundi et São Tomé-et-Príncipe, en visite au Burundi à la mi-avril 2025, est revenu à plusieurs reprises sur un mot-clé : transparence. « Sans transparence, il ne peut pas y avoir de confiance », a-t-il affirmé. Selon lui, la transparence est essentielle à la mise en œuvre des visions claires formulées par le gouvernement pour conduire le pays vers un développement durable. Il rappelle d’ailleurs :« La transparence des données est fondamentale. »
  • Journal n° 657

  • Dossiers Pédagogiques