Integration régionale

Intégration à la ZLECAF : S’adapter ou disparaître

L’intégration à la Zone de Libre Echange Continentale Africaine (ZLECAF) est une condition sine qua none. Pour le moment, le train est en marche et ne compte pas reculer. Cependant, le pays doit produire localement pour exporter. Cela afin de ne pas se retrouver en train de consommer du « made in africa » au lieu du « made in Burundi »

Marie Chantal Nijimbere, ministre du Commerce, du Transport, de l’Industrie et du Tourisme : « La réussite heureuse du processus d’intégrer la ZLECAF n’est pas une garantie certaine de bons résultats ».

 

« L’intégration du Burundi dans la ZLECAF va amener la concurrence des produits importés. Face à cette concurrence, le pays doit promouvoir une industrie productive, résiliente et dynamique. Il faut que les produits nationaux tant dans le secteur agro-alimentaire que dans d’autres secteurs répondent aux normes de qualité et de quantité afin d’être compétitifs par rapport aux autres produits importés », a déclaré Chantal Nijimbere, ministre du Commerce, du Transport, de l’Industrie et du Tourisme lors du lancement officiel de la stratégie nationale de mise en œuvre de la Zone de Libre Echange Continentale Africaine(ZLECAf) ce lundi 4 décembre 2023 à Bujumbura.

Pour elle, l’élaboration de cette stratégie de mise en œuvre de la ZLECAF s’inscrit dans le cadre des efforts du pays visant la recherche des performances commerciales et la facilitation des échanges entre le pays et ses partenaires africains.

Pour pouvoir profiter des privilèges et avantages de la ZLECAf, elle déclare que les investisseurs burundais doivent s’assurer que leur production implique une transformation ou une valeur ajoutée suffisante. « Le pays devra chercher à dynamiser le secteur productif, à accroître son potentiel d’exportation et à créer un environnement favorable aux investissements nationaux et étrangers », précise-t-elle.

Des initiatives en cours

Mme Nijimbere informe que le pays est en train de mettre en œuvre des réformes en vue d’assurer la transformation structurelle du commerce extérieur. Elle cite notamment, la lutte contre la corruption et l’évasion fiscale, la construction d’un terminal frigorifique à l’aéroport international Melchior Ndadaye, la réhabilitation du port de Bujumbura et de l’aéroport international Melchior Ndadaye, le projet de construction du chemin de fer reliant le Burundi, la Tanzanie et la République Démocratique du Congo (RDC), la révision du code de commerce, la construction des marchés transfrontaliers, l’identification des zones d’attraction industrielle et la mise en place d’une commission de la concurrence au Burundi.

Des inquiétudes

« La réussite heureuse du processus d’intégrer la ZLECAF n’est pas une garantie certaine de bons résultats. Le pays reste confronté au besoin d’appui technique et financier dans la mise en œuvre de la stratégie nationale de mise en œuvre de la ZLECAf, l’amélioration des infrastructures routières, lacustres et ferroviaires liées à l’exportation et la mise en place d’un cadre institutionnel national de suivi de la ZLECAf », annonce la ministre en charge du commerce.

Et de continuer : « La mise en œuvre réussie de la ZLECAf exige également la coordination soutenue des différentes parties prenantes impliquées dans la mise en œuvre de l’accord » avant de rappeler la nécessité des actions du secteur privé et des partenaires techniques et financiers pour mettre le train en marche. Cela afin de tirer pleinement profit de cette zone.

Des opportunités, des contraintes et des défis

L’économiste Salomon Nsabimana confirme que la ZLECAF présente des opportunités, c’est-à-dire les facteurs externes dont le pays peut profiter. Il cite un marché croissant (plus grand), des facilités d’échanges, l’accession aux matières premières moins chères, l’incitation à la compétitivité, l’élargissement du marché par rapport à la création de l’emploi, la position géographique du pays (plaque tournante entre le grand marché de la République Démocratique du Congo et les pays de l’Afrique de l’Est, sa position sur le lac Tanganyika).

Toutefois, estime-t-il, ce qui empêche d’arriver là où on veut ne manque pas (les contraintes). Il parle de la structure de l’économie (contribution très faible dans le PIB du côté de l’industrie ou de la manufacture), une faible mutation structurelle de l’économie (économie dominée par les services), la structure des échanges (faiblesse de la diversification de la productivité : faible exportation dominée depuis longtemps par le café, faiblesse de la compétitivité des entreprises, contraintes liées au coût du transport, un commerce transfrontalier miné par les barrières tarifaires et non tarifaires).

Professeur Nsabimana signale là où on doit concentrer les efforts (les défis), c’est-à-dire chercher à développer le secteur industriel et la technologie. Pour lui, le Burundi est un petit pays. « En termes de performance, il lui est difficile de compétir avec les grands pays. D’où une nécessité d’identification et de développement des filières (développement des exportations traditionnelles et non traditionnelles) ainsi que de chercher à connaître les marchés potentiels sur le continent africain », conclut-il.

A propos de l'auteur

Mélance Maniragaba.

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Les cris d’alarme lancés par le Centre des Opérations d’Urgence de Santé Publique (COUSP) ne sont pas perçus par une oreille attentive et sont accueillis avec une indifférence généralisée. Ces voix des techniciens s’élèvent contre le virus du singe (MPOX) déjà en place et l’épidémie de la fièvre hémorragique à virus Marburg déclaré récemment dans le pays voisin la Tanzanie et une autre épidémie de la maladie à virus Ebola souche Soudan déclarée également récemment en Ouganda. Les deux derniers virus constituent une menace pour le pays et sont hautement virulents, avec un taux de mortalité pouvant atteindre 90%. Toutefois, ce ne sont pas ces virus seulement qui constituent un danger, le choléra touche des familles entières depuis 2023 en mairie de Bujumbura.

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