Sport

Irène Emerusenge, la reine de 100 m dans l’interscolaire, 35ème édition

Dans des conditions difficiles, certains jeunes burundais des différents établissements scolaires parviennent à se qualifier dans les championnats interscolaires. Une preuve qu’ils disposent de talent à exploiter. Mais qu’en est-il de leur suivi? Irène Emerusenge nous raconte son parcours    

Ceux qui ont suivi la finale de l’athlétisme interscolaire, 35ème édition qui s’est tenue dimanche 8 mai 2022 à Ngozi sur le stade Muremera, l’ont sûrement vu. Elle ne pouvait pas passer inaperçue. Elle s’appelle Irène Emerusenge native de la colline Ruringanizo, commune Rutovu de la province Bururi. Pour elle, courir 100 m n’est que question de secondes.

Depuis deux ans, cette fille qui vient de réussir la 6ème année à l’école fondamentale de Kayaga a découvert son talent dans l’athlétisme. Pendant le cours d’Education Physique et Sport, son titulaire a remarqué sa rapidité exceptionnelle. C’est ainsi que le directeur a commencé à s’intéresser à elle et à l’encourager. Depuis, elle représente son établissement dans les différentes compétitions interscolaires. 

Dans les préparatifs pour le championnat interscolaire d’athlétisme, 35ème édition, elle a été sélectionnée au niveau communal, puis au niveau provincial et a fini par se qualifier pour la finale au niveau national. Arrivée à Ngozi, cette fille qui n’avait pas dépassé les frontières de sa province natale au paravant, n’a pas été dépaysée. Elle a fini première sur l’épreuve de 100 mètres dépassant ainsi toutes les cinq autres filles qui étaient en compétition avec elle. 

Malgré son jeune âge dans l’athlétisme, Irène Emerusenge a déjà gagné différents prix.

Un long chemin plein d’embûches 

Etre athlète au Burundi nécessite une détermination et surtout de ne pas abandonner en cours de route. Emerusenge excelle malgré des conditions difficiles. Ce qui est d’ailleurs le cas pour la plupart de ses collègues. Manquant totalement d’équipements de sport, elle court pieds nus. Pas de régime alimentaire approprié ni beaucoup d’autres kits minimaux que nécessite l’athlétisme. Ces jeunes se contentent du peu qu’ils trouvent à leur disposition pour courir. 

Tous ces défis ne semblent pas décourager Emerusenge. Malgré son jeune âge dans l’athlétisme, elle a déjà gagné différents prix.  D’abord de la part du ministère ayant l’éducation dans ses attributions et ensuite de la part des natifs de sa colline natale. Ce qui lui donne d’ailleurs le courage de ne pas abandonner. « C’est dans l’athlétisme que j’ai gagné la plus grosse somme d’argent que je n’avais jamais eue au paravant. (Il s’agit d’une enveloppe de 30 mille FBu), sûrement que je gagnerai beaucoup plus dans l’avenir », dit-elle. Cette fille qui n’a dépassé les frontières de sa province natale que lors de la finale des interscolaires qui s’est déroulée à Ngozi se voit déjà dans les couloirs internationaux à l’image de Francine Niyonsaba. Une étape qu’elle espère franchir avec l’aide de Dieu comme elle le fait savoir. Et, pourquoi pas ?

Pourtant, elle ne demande pas trop

Dans ce long chemin qui part des compétitions interscolaires aux championnats internationaux, cette sprinteuse internationale en gestation a besoin d’un soutien comme elle l’avoue. D’abord, selon elle, elle a besoin d’un coaching. «Tout ce que je fais pour m’entrainer n’émane que de moi. Je ne sais pas si c’est ce qu’il faut faire ou pas. Un coach ou un club d’entrainement me serait d’une grande utilité», fait-elle savoir.  

Le ministère ayant l’éducation dans ses attributions organise chaque année des championnats interscolaires. Cela a servi depuis longtemps de pépinière pour pas mal d’athlètes burundais qui fréquentent aujourd’hui les pistes internationales.  Car cela permet aux élèves des différents établissements de découvrir leurs potentiels et de les exploiter si, bien sûr, ils ont un coup de main.

Mais qu’en est-il du suivi ? Si Francine Niyonsaba a pu émerger à partir de tels championnats, c’est qu’il y a quelqu’un qui l’a soutenue. Et cela sous-entend qu’il y a plein d’autres « Francine » ou des mieux qu’elle qui sont contraintes d’abandonner l’athlétisme ou d’autres jeux, non pas parce qu’ils n’ont pas le potentiel, mais simplement parce qu’ils n’ont pas de soutien. Et si on n’attendait pas qu’une star soit acclamée au niveau international pour lui dire qu’on est fier d’elle ? Evidemment car, à ce moment-là, la star devient la fierté et l’ami de tout le monde, mais ceux qu’elle garde le plus en tête, sont ceux qui l’ont soutenue lorsqu’ elle en avait le plus besoin.

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A propos de l'auteur

Florence Inyabuntu.

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