Jeux Olympiques de Paris 2024 : Imbroglio dans l’athlétisme burundais

Le Burundi participera aux Jeux Olympiques de Paris 2024 qui se dérouleront en France du 26 juillet au 11 août 2024. La délégation burundaise a quitté le pays pour cet événement le 7 juillet 2024, mais la Fédération d’Athlétisme du Burundi (FAB) ne reconnaît pas la liste des officiels élaborée par le Comité National Olympique (CNO) qui seront présents en France.

Malgré les mésentantes entre le Comité National Olympique (CNO) et la Fédération Nationale d’Athlétisme, les préparatifs des J.O de Paris 2024 se poursuivent comme prévus.

Le président de la Fédération d’Athlétisme du Burundi (FAB), Dieudonné Kwizera, a exprimé son désaccord dans une lettre adressée à la présidente du CNO, Lydia Nsekera, le 3 juillet 2024. Il conteste la liste des officiels élaborée par le CNO, accusant ce dernier d’avoir retiré de la liste presque tous les techniciens, y compris le directeur technique national. Selon M. Kwizera, la liste des officiels que la FAB avait transmise au CNO était basée sur le nombre d’athlètes qualifiés. Avec quatre athlètes qualifiés, ils avaient droit à au moins cinq officiels. M. Kwizera rappelle que le CNO n’a pas le droit de modifier la liste des officiels sans l’accord de la FAB.

Par conséquent, la FAB ne reconnaît pas la liste des officiels communiquée par le CNO et recommande de la revoir. Selon M. Kwizera, la FAB et le CNO peuvent trouver une solution d’un commun accord, basée sur la loi.

Le 8 juillet 2024, le président de la FAB a adressé également une autre lettre à la présidente du CNO, annonçant cette fois-ci la renonciation à la participation aux J.O. de Paris 2024. Il explique que le CNO a complètement ignoré la liste des officiels proposée par la FAB et n’a aucune intention de la modifier. De plus, le CNO a nommé à son insu un entraîneur qui ne figurait pas sur la liste transmise par la FAB. Pour M. Kwizera, cela montre que le CNO veut réduire le nombre d’officiels de la FAB pour réattribuer leurs places à d’autres personnalités. Il déplore également que sa demande d’audience auprès de la présidente du CNO soit restée sans réponse, sous prétexte que la décision du CNO n’est pas discutable.

« Pour mon honneur et en ma qualité de président, j’aimerais vous annoncer que je reste solidaire avec mes entraîneurs et officiels que j’avais désignés en suivant les critères de performance et de compétence qu’ils ont toujours affichés durant leur carrière. Par conséquent, je renonce à participer aux J.O. de Paris 2024 en signe de solidarité avec mes techniciens et officiels victimes de votre injustice que je me refuse de cautionner », a précisé M. Kwizera dans une lettre adressée à la présidente du CNO. Cependant, il n’a pas manqué de souhaiter bonne chance aux athlètes qui représenteront le Burundi aux J.O.

Quelle est la version des faits pour le CNO ?

Mme Lydia Nsekera n’a pas tardé à répondre à ces allégations. Le 10 juillet 2024, elle a adressé une lettre au président de la FAB pour commenter sa décision de renoncer à la participation aux J.O. de Paris 2024. Elle précise que le CNO a accrédité un chef d’équipe, M. Kwizera lui-même, ainsi que deux entraîneurs qui ont formé et entraîné les athlètes. Ces noms figuraient sur la liste proposée par la FAB au CNO. Elle rappelle que le CNO, en tant qu’organisation respectueuse des règlements et de la Charte Olympique, est dans ses prérogatives en ce qui concerne la préparation et la participation aux J.O. « Les CNO décident de l’inscription des athlètes proposés par leurs fédérations sportives […] et doivent s’assurer que les inscriptions proposées par leurs fédérations nationales sont conformes à tous égards aux dispositions de la Charte Olympique », précise Mme Nsekera dans sa lettre adressée au président de la FAB.

De nombreux Burundais suivent de près le sport local et certains se demandent pourquoi le CNO et la Fédération d’athlétisme ont du mal à trouver une solution d’un commun accord pour l’intérêt général.