Développement

Kabu-16 : Les travaux de construction avancent à pas de tortue

Les travaux de construction de la centrale hydroélectrique Kabu-16 sur la rivière Kaburantwa tournent au ralenti. Lancés depuis 2017, les travaux peinent à s’achever. La mise en œuvre de ce projet est problématique en raison du manque d’équipements et de financements. L’Etat demande un délai de grâce et un financement additionnel à l’Exim Bank de l’Inde, le bailleur principal de ce projet.

« L’entreprise Angélique International Limited (AIL) qui exécute ces travaux a refusé d’envoyer les équipements restants, justifiant ce refus par le fait que ses sous traitants exigent la révision des prix ».

 

Le Conseil des Ministres du 05 avril 2023 a analysé une note sur la problématique de l’exécution des travaux dans la mise en œuvre du projet de construction du barrage hydroélectrique Kabu-16 (20 MW) dans la commune de Murwi en province de Cibitoke.

A en croire le conseil des ministres, les travaux qui ont débuté en 2017 avancent à pas de tortue. L’entreprise de construction a refusé d’envoyer les équipements sans que les prix soient révisés. « L’entreprise Angélique International Limited (AIL) qui exécute ces travaux a refusé d’envoyer les équipements restants, justifiant ce refus par le fait que ses sous traitants exigent la révision des prix », lit-on dans le compte-rendu du conseil des ministres. Ce refus d’envoyer à temps ces équipements a un impact sur la clôture des travaux du projet qui a été avancée au 31 mars 2023, reconnait le gouvernement. On signale que c’est en 2019 que l’entreprise allemande Voith Hydro a remporté le contrat d’Angélique International portant conception, fabrication et fourniture d’équipements électromécaniques, entre autres deux turbines Francis de 10 MW chacune, etc.

Le retard dans le remboursement du crédit et des intérêts en est la cause ? 

Selon toujours le communiqué du conseil des ministres, l’Export-Import (Exim) Bank d’origine indienne qui a financé le projet a suspendu le paiement de l’entreprise suite au retard enregistré dans le remboursement du crédit et des intérêts par le Gouvernement du Burundi. A travers cette note, il est demandé que le Gouvernement du Burundi paie les arriérés du crédit afin qu’Exim-Bank paie à son tour l’entreprise qui exécute les travaux. La note propose aussi que le fondement des réclamations d’Angelique International Limited soit analysé pour qu’une décision conséquente soit prise.

Le conseil des ministres recommande la demande d’un délai de grâce á Exim Bank en se basant sur les arguments basés sur le fait que le remboursement devrait commencer avec le début de l’exploitation du barrage et que la pandémie de Covid-19 à handicapé l’avancement normal des activités. « Le remboursement ne devrait pas commencer alors que le décaissement du crédit emprunté n’est pas achevé », estiment les membres du gouvernement.

Des travaux qui datent de longtemps

C’est en 2011 que le projet de construction du barrage hydroélectrique de Kabu-16 a été adopté par l’Assemblée Nationale. Le début des travaux était prévu pour mi-novembre 2012. Suite « au retard des études », ce n’est finalement qu’en mai 2017 que les travaux de construction du barrage ont débuté avec un délai de réalisation de 34 mois. Dans les conditions normales, les travaux d’aménagement de cette centrale devraient se terminer au moins en 2020. Mais, le 31 décembre 2020, le taux d’exécution physique des travaux était de 51,46%. Les raisons à l’origine de cette situation étaient  liées à des difficultés majeures dues à la géologie du terrain (glissements de terrains, roches fortement altérées), les inondations au site et la pandémie de Covid-19, selon l’Ex Premier Ministre, Alain Guillaume Bunyoni. D’où un ajout d’une double prolongation de 13 mois d’une part et de 15 mois de ’autre part.

Les travaux de construction de cette centrale étaient à 75,21% de réalisation jusqu’au début de l’année 2023, a informé Gervais Ndirakobuca, Premier Ministre le 23 février 2023 lors de la présentation des réalisations du Gouvernement au cours du premier semestre 2022-2023.

« Nous avons beaucoup perdu dans ce projet. Nous avons bénéficié le prêt en même temps que le Rwanda. Ce projet est exécuté par une même entreprise indienne dans ces deux pays, mais la centrale hydroélectrique rwandaise découlant de ce prêt fonctionne depuis 2017», a déploré Leonidas Sindayigaya, porte-parole du ministère de l’Hydraulique, de l’Energie et des Mines.

Lors du conseil des ministres du 05 avril, les membres du Gouvernement ont proposé de négocier des fonds additionnels auprès d’Exim Bank d’Inde pour financer les travaux qui restent ainsi que le déblocage du montant du crédit restant. Il est également recommandé de suspendre les travaux liés au bitumage de la route d’accès au barrage afin de réduire la facture des travaux qui restent.

 

                                                                                                Bruce Habarugira et Méchaël Tuyubahe

 

 

A propos de l'auteur

Bruce Habarugira.

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Un commentaire
  • mathias dit :

    C’est une honte !!!! Rien n’etonne. ou est passee la centrale htdro electique sur la riviere Mpanda, ou est passee la central hydro agricole Kajeke pour ne citer que celles-la. la bonne gouvernance est gage du developpement, le contraire conduit dans un chemin sans issu.

Les commentaires sont fermés.



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