Santé

La bière et ses supposés vertus thérapeutiques

Certaines femmes burundaises sont plus que persuadées que la consommation de la bière pour une femme allaitante peut stimuler la production du lait maternel. De même, donner une gorgée de bière à un nourrisson lui préserverait la colique du nouveau-né. Dr Béatrice Banderembako explique que ces pratiques ne servent à rien d’autre que de nuire à la santé de ces nourrissons    

Sur une file chez un pédiatre, des mamans discutent sur un peu de tout comme des vieilles amies. Soudain, une d’entre elles raconte que son bébé souffre de la colique du nouveau-né (Kurumatwa). Spontanément, une autre la diagnostique. « Sûrement que tu ne lui as pas donné une gorgée de bière lorsqu’il est né », lui dit-elle. Sur ces mots de cette maman, un débat s’ouvre. Des points de vues divergent. Certaines femmes qui, apparemment, y croient essaient de défendre leur cause et racontent qu’elles ont essayé cette méthode grand-mère et que cela a très bien marché. Et s’il s’agissait d’une simple coïncidence ? Pour d’autres, cette pratique a marché chez un enfant, mais a foiré chez un autre. D’autres par contre témoignent que cette pratique plus préventive que curative n’a pas marché du tout. 

L’exposition à l’alcool pendant l’allaitement constitue un risque pour le nouveau-né et doit être évitée.

De même, certaines femmes sont persuadées qu’une bière, surtout la PRIMUS stimule la production du lait maternel chez une mère allaitante. Comme le premier cas, cette pratique s’est transmise de génération en génération et beaucoup de femmes burundaises, y compris les intellectuelles l’ont adoptée. « Et si c’était un prétexte pour boire la bière tout en se cachant derrière cette cause noble qui est l’allaitement ? », rigole une d’entre elle. Une chose est sûre, aucune preuve scientifique n’a jamais démontré qu’une bière donnée à un nourrisson peut lui prévenir la colique du nouveau-né. Ou que la bière augmente le niveau de lait maternel chez une femme allaitante.  

Quels risques pour l’enfant ?

Même si beaucoup de mamans croient à toutes ces deux pratiques, différentes études ont prouvé que l’alcool, au lieu de constituer un médicament contre la colique du nouveau-né et un stimulant du lait maternel chez les femmes allaitantes, c’est un produit nocif qu’il faut éviter chez la femme enceinte, chez une mère allaitante et beaucoup plus chez un nouveau-né.

Pour Dr Béatrice Banderembako, pédiatre, ces phénomènes n’ont aucun sens. Selon lui, la colique du nouveau-né est un phénomène physiologique normal. Sa prévention n’a rien à voir avec une bière donnée au nourrisson. C’est compréhensible que l’organisme d’un nouveau-né qui venait de passer neuf mois dans le sein de sa maman et qui ne se nourrissait que via le cordon ombilical doit s’adapter à une autre forme d’approvisionnement. Ses intestins doivent s’adapter. Cette adaptation diffère d’un nourrisson à un autre. 

Pour certains, cela cause des douleurs et des pleurs inconsolables à quelques semaines de la naissance et qui peuvent durer jusque vers trois mois. D’autres enfants par contre s’adaptent bien et la colique ne leur cause aucun problème. Pour les nourrissons qui en souffrent, ce pédiatre a fait savoir qu’ils conseillent à leurs parents de leur faire un massage sur le ventre, ou de les porter sur les épaules. Car, dit-elle, il n’y a pas encore un médicament curatif contre la colique du nouveau-né.

Pour ce qui est de l’alcool chez les femmes allaitantes, cette pédiatre est catégorique. « Il est strictement interdit aux femmes allaitantes de boire de l’alcool. De même, il est interdit qu’une femme enceinte consomme de l’alcool. L’exposition à l’alcool pendant l’allaitement constitue un risque pour le nouveau-né et doit être évitée. L’alcool se mélange avec le lait maternel et cela ne fait qu’exposer le nourrisson à l’alcool. Cela nuit obligatoirement à sa santé », explique-t-elle. 

L’alcool passe dans le lait maternel dont la concentration en alcool est égale à celle contenue dans le sang maternel et se propage dans l’entièreté de l’organisme de l’enfant. L’alcool reste ainsi plus longtemps dans l’organisme de l’enfant. La consommation de l’alcool pendant l’allaitement peut avoir des effets négatifs sur la croissance de l’enfant ainsi que sur son développement neurologique.

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A propos de l'auteur

Florence Inyabuntu.

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