TIC

La digitalisation des services publics, un besoin urgent

Les demandeurs de services publics continuent à subir les conséquences de l’absence de digitalisation au Burundi. Pourtant, cette transformation permettrait de réduire les coûts administratifs, d’améliorer l’efficacité des services publics et de simplifier les démarches pour les citoyens. En outre, elle renforcerait la transparence et limiterait les fraudes, contribuant ainsi au développement économique du pays.

La digitalisation de tous les services publics est un impératif pour accélérer la croissance économique.

 

L’absence de digitalisation des services publics représente un coût énorme pour le Burundi. Les demandeurs des services publics continuent à en subir les conséquences.  Un exemple récent est celui du média Yaga Burundi, temporairement suspendu le 27 mars 2025 par le Conseil National de la Communication (CNC). La raison invoquée était que le ministère de l’Intérieur, du Développement Communautaire et de la Sécurité Publique n’avait pas pu trouver dans ses archives les documents attestant la légalité de l’AJEBUDI, propriétaire de ce journal. Il a fallu plus de deux semaines de patience et de courage pour localiser ces documents et permettre à Yaga Burundi de reprendre ses activités.

Si ce cas a été médiatisé, des milliers d’autres passent inaperçus et probablement d’autres restent à venir. Malgré toutes les pertes enregistrées, ces documents ont été retrouvés, heureusement d’ailleurs. Mais qu’est-ce qui aurait serait passé si c’était un citoyen lambda, ignorant les procédures administratives ? Combien de ressources ont déjà été perdues à cause de cette situation ? Combien faudra-t-il perdre encore avant que la digitalisation ne devienne une priorité absolue ?

A part la population qui en pâtit, l’Etat burundais subit également de lourdes pertes à cause du manque de digitalisation. Le cas des fonctionnaires fictifs qui coûtent des milliards de francs burundais au pays en est un exemple frappant. Sans parler d’autres cas de magouilles et de fraudes, des taxes qui échappent au contrôle de l’Etat alors qu’elles pourraient être considérablement réduites grâce à une administration numérique transparente et efficace.

Une lueur d’espoir ? 

Le gouvernement burundais exécute le Projet d’Appui aux Fondations de l’Economie Numérique (PAFEN). Ce projet a été financé par la Banque Mondiale à hauteur de 92 millions USD. En juillet 2024, lors de la présentation des résultats du diagnostic de l’écosystème d’identification au Burundi, les cadres du ministère de l’Intérieur ont annoncé la mise en place du projet ID for D (Identité pour le Développement), un projet visant à numériser l’état civil et les services publics en général.

Selon eux, ce projet inclut un système d’interopérabilité entre les services publics, parapublics et privés. Dès la naissance, les empreintes, noms et autres informations seront enregistrés électroniquement et chaque individu se verra attribuer un numéro d’identification unique, valable à vie et utilisable au sein des pays de la sous-région.

La digitalisation touchera également le paiement des taxes, des amendes et impôts via le modèle électronique e-payment, réduisant la corruption et la manipulation des fonds publics. Les services judiciaires disposeront d’outils avancés pour identifier les personnes, traquer les fugitifs et assurer un suivi efficace auprès des services de police et d’immigration.

La digitalisation : un concept ancien, mais toujours en suspens

Le concept de digitalisation n’est pas nouveau au Burundi. En 2011, le gouvernement avait mis en place la Politique Nationale de Développement des Technologies de l’Information et de la Communication avec une vision ambitieuse d’assurer un accès universel aux TIC pour accélérer la croissance économique et devenir une référence régionale dans ce domaine d’ici 2025.

La réunion du conseil des ministres du 10 mai 2023 a abouti à l’adoption du Plan Directeur de Digitalisation des Services Publics (PDDSP 2023-2033) qui vise à simplifier les démarches administratives, améliorer l’accessibilité des services et à accroître leur efficacité grâce à une transformation numérique intégrale.

« La digitalisation de tous les services publics est un impératif pour accélérer la croissance économique, améliorer la gouvernance électronique, promouvoir l’interconnexion des services publics digitalisés et accessibles aux citoyens afin d’atteindre les objectifs de développement durable », lit-on dans le communiqué de presse sanctionnant cette réunion.

A propos de l'auteur

Florence Inyabuntu.

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