Publireportage

La dolomie : une solution à l’acidité du sol

Du 30 janvier au 2 février 2023, le centre international pour la fertilité des sols et le développement agricole (IFDC)  a effectué  une descente sur terrain dans quatre provinces du Burundi pour sensibiliser et se rendre compte des résultats issus de l’application de la dolomie. L’utilisation de la dolomie est promue par IFDC dans le but de corriger l’acidité du sol. Les résultats sont satisfaisants. Même les bénéficiaires en témoignent 

La dolomie est efficace dans la correction de l’acidité du sol.

 

Au cours de cette descente sur terrain, l’équipe de l’IFDC a rendu visite aux agriculteurs impliqués dans le projet Dolomie qui sont dans les communes de Mutaho (Gitega), Ruhororo (Ngozi), Matongo et Muruta (Kayanza) ainsi que Mabayi (Cibitoke). Le constat est que les champs dans lesquels la dolomie a été appliquée ont une production satisfaisante par rapport à ceux dans lesquels on ne l’a pas appliquée. Les champs observés sont ceux du maïs, du haricot, de tomate, de carotte, etc. 

« Depuis que j’ai commencé à appliquer la dolomie dans mon champ de maïs, la production a augmenté et est passé de 100 kg à 400 kg », précise Rose Ndacayisaba, cultivatrice de la colline Nyabisaka en commune Mutaho. Même son voisin Charles Wakana vante les bienfaits de la dolomie. Il fait savoir : « Mes champs de maïs sont vraiment remarquables car, à l’instar des fertilisants, j’ai appliqué la dolomie depuis bientôt trois ans. Ils sont totalement meilleurs et différents des champs dans lesquels on n’a pas appliqué ce produit ». Anicet Niyonkuru, moniteur agricole sur la colline Nyabisaka vante lui aussi les bienfaits de la dolomie, car il a bénéficié des formations en matière de correction de l’acidité du sol. « Les agriculteurs qui ont appliqué la dolomie dans leurs champs sont optimistes d’avoir de bonnes récoltes même si les changements climatiques peuvent nous surprendre d’un moment à l’autre. De surcroît, les cultivateurs que j’encadre sont au courant des bienfaits de la dolomie. Même le stock collinaire est épuisé, car ils récupèrent leur part à temps », indique M. Niyonkuru.

Après avoir rendu visite aux agriculteurs de la commune Mutaho, l’équipe de l’IFDC s’est rendu dans la commune frontalière de Ruhororo (province de Ngozi) où il y a des stocks de dolomie. 

« Les bénéficiaires de la dolomie sont inscrits sur une liste. Un agriculteur éligible vient récupérer un sac de ce produit n’importe quel jour ouvrable », précise Félicienne Niyongabire, gestionnaire du stock de dolomie en commune Ruhororo sur la colline Kabuye. Ce stock avait acquis 2,2 tonnes de dolomie pour 108 bénéficiaires. Mais actuellement à peu près trois-quarts du stock ont déjà été écoulés. Ce qui démontre que les agriculteurs répondent avec enthousiasme à l’application de la dolomie dans leurs champs.

La dolomie appliquée dans les provinces de Kayanza et Cibitoke est prometteuse

Après avoir visité la commune de Ruhororo à Ngozi, c’est le tour de la province de Kayanza. L’équipe de l’IFDC a commencé par aller voir la récolte du haricot d’un agriculteur appelé Anthère Ndikiminwe de la colline Ruganza en commune Matongo. Il a une bonne production de haricot et il affirme que sa récolte est telle qu’elle est grâce à l’application de la dolomie dans ses champs. De même pour Marie Rose Nshimirimana de la colline Myugariro en commune Muruta. Elle a de magnifiques champs de maïs. Elle affirme que c’est grâce à la correction de l’acidité du sol par l’application de la dolomie. « Je remercie IFDC qui nous a procuré la dolomie. Depuis que j’ai commencé à pratiquer l’agriculture, c’est la première fois que j’ai des champs de maïs aussi bons et productifs. Mon champ a une superficie d’un demi-hectare et j’espère récolter plus d’une tonne de maïs. Ce sera la première fois pour moi », indique Mme Nshimirimana.

Marie Rose Nshimirimana, une agricultrice qui se réjouit des effets de la dolomie dans son champ de maïs.

 

L’équipe de l’IFDC a terminé le voyage en commune Mabayi de la province Cibitoke où elle a visité deux autres agriculteurs en compagnie des administratifs communaux et provinciaux. Ces derniers ont remercié un agriculteur du nom de Déo Maniramfasha qui était en train de récolter le maïs dans un champ impeccable dans lequel il a appliqué la dolomie. Les administratifs locaux l’ont félicité et lui ont recommandé d’aller en avant et d’être un exemple dans sa communauté. Une autre personne qui a impressionné les visiteurs c’est une jeune agricultrice du nom de Claudine Nikwigize de la colline Kibande en commue Mabayi. Grace à l’application de la dolomie, elle dispose de champs modèles de maïs et d’autres cultures. « Avant l’application de la dolomie dans mes champs, la récolte n’était pas bonne. Mais actuellement, c’est tout à fait le contraire. Même mes voisins sont émus des avancées que j’enregistre dans mes productions champêtres », affirme Mlle Nikwigize.

IFDC engagé dans lutte contre l’acidité du sol

Selon Dieudonné Ntanago, chef du projet Dolomie au sein de l’IFDC, ce projet a été mis en œuvre sur 89 collines pilotes les plus menacées par l’acidité du sol. Ces collines sont dans 30 communes de neuf provinces du Burundi. Sur chaque colline concernée, la dolomie a été appliquée sur des champs de démonstration d’environ 50 hectares. Mais il y a encore anguille sous roche, car les trois-quarts du sol burundais sont acides.

Le projet dolomie est venu suite aux travaux de cartographie de fertilité et d’acidité des sols du Burundi et à une étude sur la filière dolomie fait par le ministère en charge de l’agriculture tout en impliquant les experts internationaux et nationaux de l’Institut des Sciences Agronomiques du Burundi (ISABU) et de l’université du Burundi . Il a été remarqué que les trois-quarts de la superficie du Burundi à potentialité agricole sont acides et que cette acidité était principalement plus forte dans certaines provinces que dans d’autres. C’est pourquoi dans le projet Dolomie, l’IFDC a essayé de prioriser neuf provinces qui sont plus menacées par l’acidité du sol. Et, dans ces provinces, 30 communes ont été choisies pour mettre en œuvre le projet pilote Dolomie. 

Selon Dieudonné Ntanago, chef du projet Dolomie au sein de l’IFDC, le Burundi a besoin d’environ 1,8 millions de tonnes de dolomie pour venir à bout du problème de l’acidité du sol.

 

Dans la mise en œuvre du projet Dolomie, l’IFDC a priorisé certains axes. Le premier axe consistait à augmenter la demande. « Bien que le Burundi fasse face à une forte acidité du sol, les cultivateurs ignorent cette problématique. Il faut alors les former, les sensibiliser pour les conscientiser sur cette problématique », indique M. Ntanago. C’est pourquoi l’IFDC a recruté des partenaires d’appui dans chaque province où ce projet a été opérationnalisé. Ces partenaires étaient chargés de sensibiliser et de conscientiser la population sur la problématique de l’acidité du sol.

Le deuxième axe consiste à augmenter l’offre, car les capacités des producteurs actuels de dolomie sont très limitées. Jusqu’aujourd’hui, ils ne produisent que 126 tonnes de dolomie par an, alors que les besoins sont énormes. Or, le Burundi a besoin d’environ 1,8 millions de tonnes de dolomie pour venir à bout du problème de l’acidité du sol.

Les défis ne manquent pas

En tout, l’IFDC a disponibilisé plus 10 000 tonnes de dolomie pour couvrir plus de 4 000 hectares appartenant à 20 000 ménages. Selon M. Ntanago, pour corriger le problème de l’acidité du sol partout au Burundi, il faut environ 300 millions d’euros. Une somme qui n’est pas facile à mobiliser.

Un autre problème est lié à la qualité de la dolomie. « Une fois qu’on n’a pas une bonne qualité de la dolomie bien qu’on ait une quantité suffisante de ce produit, on ne peut pas atteindre l’effet escompté », rassure M. Ntanago. Pour améliorer la qualité de la dolomie, l’IFDC a responsabilisé l’ISABU pour suivre tout le processus de la production de la dolomie. Et, en conséquence, on a remarqué qu’il y a une amélioration et les producteurs de dolomie essaient de s’ajuster aux exigences de l’ISABU. En plus de cela, il fallait collaborer avec l’administration locale ; d’où l’implication des différents partenaires dans la mise en œuvre du projet.

Par conséquent, les personnes qui ont pu appliquer la dolomie dans leurs champs, ont considérablement augmenté la production par rapport aux années antérieures. Mais en plus d’appliquer la dolomie, elles doivent entreprendre d’autres actions pour avoir un meilleur rendement. Elles doivent notamment lutter contre l’érosion, utiliser les semences sélectionnées, utiliser les fertilisants, etc. Tout cela contribue à la lutte contre la pauvreté et l’insécurité alimentaire.

La zone d’action du projet pilote Dolomie sont les provinces de Bujumbura, Bubanza, Bururi, Cankuzo, Cibitoke, Gitega, Karusi, Kayanza et Ngozi. Les partenaires de l’IFDC dans le projet Dolomie sont Tubura, UCODE AMR, Twitezimbere, Jacaranda, Help Channel, Burundi Réseau 2000 plus, INADES,  OAP, ADISCO, etc.

A noter que la dolomie à elle seule ne remplace pas les fertilisants couramment utilisés dont le fumier et les engrais. Plutôt ils sont tous complémentaires pour être efficaces en ce qui est de la productivité et du rendement.

Mots-clés :
A propos de l'auteur

Journal Burundi Eco.

Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur.
La rédaction se réserve le droit de ne pas publier les commentaires enfreignant ces règles et les règles de bonne conduite.

éditorial

Période électorale : la vie continue

Période électorale : la vie continue

L’ouverture solennelle de la campagne électorale des élections de 2025 a eu lieu ce 9 mai 2025 à Gitega, la capitale politique. Evidemment, cette campagne est une période délicate qui attire l’attention de tous, et où on n’a pas droit à l’erreur, surtout en matière de gestion. Normalement, la gestion de la chose publique voire de soi-même doit être continue.

    Abonnez-vous à notre bulletin

    Journal n° 660

    Dossiers Pédagogiques

    Facebook

éditorial

Période électorale : la vie continue

Période électorale : la vie continue

L’ouverture solennelle de la campagne électorale des élections de 2025 a eu lieu ce 9 mai 2025 à Gitega, la capitale politique. Evidemment, cette campagne est une période délicate qui attire l’attention de tous, et où on n’a pas droit à l’erreur, surtout en matière de gestion. Normalement, la gestion de la chose publique voire de soi-même doit être continue.
  • Journal n° 660

  • Dossiers Pédagogiques