Sport

La fédération d’athlétisme du Burundi et le CNO : à quand la fin du bras de fer ?

Le Burundi participe aux Jeux olympiques de Paris 2024. Avant que la délégation burundaise ne s’envole pour la France, la Fédération burundaise d’athlétisme, à travers plusieurs correspondances, a accusé le Comité National Olympique du Burundi (CNO) de ne pas avoir pris en compte les noms des officiels proposés. C’est pour cette raison que le président de la fédération n’a pas fait le voyage en France. Il a choisi de se montrer solidaire avec ses entraîneurs, qui ont été écartés et n’ont pas pu accompagner leurs athlètes. Voici pourquoi il a pris une telle décision.

Dieudonné Kwizera, président de la Fédération d’athlétisme du Burundi, n’a pas participé aux Jeux olympiques de Paris 2024 afin d’être solidaire des entraineurs non retenus par le CNO du Burundi.

« Le Comité National Olympique du Burundi (CNO) a retiré la majorité des officiels que j’avais proposés sans me fournir aucune explication […] Quand ils modifient la liste des entraîneurs que je leur ai transmise en les remplaçant par d’autres de leur choix, je ne peux pas l’accepter. C’est pourquoi je devais dénoncer ces irrégularités », déplore Dieudonné Kwizera, président de la Fédération d’athlétisme du Burundi.

Il précise qu’il avait transmis au CNO les noms de cinq officiels, dont des entraîneurs : Khéris Manirakiza, Aloys Nizigama, Sylvère Nsengiyumva, Giambrone Giessepe et lui-même, Dieudonné Kwizera. Cependant, seuls les deux derniers ont été retenus par le CNO. En revanche, le CNO a ajouté l’entraîneur Salvator Nizigama, que la Fédération d’athlétisme ne reconnaît pas. Selon M. Kwizera, les quatre athlètes (exceptés ceux de judo et de la natation) qui représentent le Burundi aux JO de Paris 2024 devaient être accompagnés par cinq entraîneurs.

M. Kwizera explique que le CNO lui a demandé de transmettre la liste des athlètes participant aux Jeux olympiques, et que la fédération a proposé les sportifs qui ont atteint les minima requis pour participer aux JO, conformément à l’accord de World Athletics. C’est cette organisation qui précise le nombre d’athlètes nécessaires. En retour, le CNO a demandé la liste des entraîneurs, en tenant compte du nombre d’athlètes représentant le Burundi.

M.Kwizera n’a pas participé aux Jeux olympiques

« Même si j’étais inscrit sur la liste des officiels, je ne pouvais pas partir en France en laissant derrière les entraîneurs qui ont travaillé d’arrache-pied pour préparer les athlètes pendant quatre ans. C’est pourquoi j’ai décidé d’être solidaire avec eux en restant au Burundi, au lieu de me rendre en France contre mon gré, pour montrer mon désaccord avec la décision du CNO », a déclaré M. Kwizera.

Tout cela n’est pas sans conséquences. Pourquoi ? Selon M. Kwizera, quand les choses ne se déroulent pas correctement, les conséquences sont inévitables. Il ajoute : « Heureusement, les athlètes comprennent pourquoi j’ai pris une telle décision et me soutiennent. » Malgré tout, les membres du CNO ne peuvent pas participer aux JO sans les sportifs. De plus, la majorité de ces derniers proviennent de la Fédération d’athlétisme, qui a le droit de désigner les entraîneurs, et non le CNO. Pourquoi ? Parce que c’est la fédération qui connaît les sportifs qualifiés. Le sportif a une place essentielle dans la participation aux JO, mais il ne faut pas ignorer son entraîneur.

Que dit un expert du sport ?

« La fédération en charge de l’athlétisme et le CNO doivent avoir le même objectif : représenter le Burundi aux compétitions internationales », explique Célestin Mvutsebanka, enseignant à l’Institut d’Éducation Physique et des Sports (IEPS) de l’Université du Burundi. Selon lui, les correspondances échangées entre la Fédération d’athlétisme et le CNO montrent qu’il n’y a pas de dialogue entre eux. Peut-être que l’une des parties prenantes ne fait pas ce qu’elle devait ou agit sans le consentement de l’autre, d’où la naissance de ce bras de fer.

Après tout, pour cet universitaire, il y a quelque chose qui se cache derrière cette situation, car il n’est pas nécessaire que ces correspondances soient rendues publiques. En conséquence, les victimes de ce bras de fer sont les sportifs, car le soutien dont ils devraient bénéficier de toutes les parties prenantes s’amenuise.

 

Mots-clés :
A propos de l'auteur

Gilbert Nkurunziza.

Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur.
La rédaction se réserve le droit de ne pas publier les commentaires enfreignant ces règles et les règles de bonne conduite.

éditorial

Rien que la rigueur

Rien que la rigueur

Des mesures barrières ont récemment été édictées pour éviter la propagation du virus contagieux, la variole du singe, Monkeypox (Mpox). Malheureusement, un malheur ne vient jamais seul. A la mairie de Bujumbura, dans la capitale économique, Mpox devient une menace au moment où les citadins, qui peinent à subvenir à leurs besoins quotidiens, ont également des difficultés à trouver de l’eau potable. Cela sans oublier qu’ils viennent de passer des jours et des nuits dans une pénurie répétitive de carburant.

    Abonnez-vous à notre bulletin

    Journal n° 625

    Dossiers Pédagogiques

    Facebook

éditorial

Rien que la rigueur

Rien que la rigueur

Des mesures barrières ont récemment été édictées pour éviter la propagation du virus contagieux, la variole du singe, Monkeypox (Mpox). Malheureusement, un malheur ne vient jamais seul. A la mairie de Bujumbura, dans la capitale économique, Mpox devient une menace au moment où les citadins, qui peinent à subvenir à leurs besoins quotidiens, ont également des difficultés à trouver de l’eau potable. Cela sans oublier qu’ils viennent de passer des jours et des nuits dans une pénurie répétitive de carburant.
  • Journal n° 625

  • Dossiers Pédagogiques