Agriculture

La majoration du prix du thé demeure insatisfaisante

Le prix d’un kilo de feuille de thé vient d’être augmenté de 150 FBu, une décision prise après que de nombreux théiculteurs aient arraché leurs théiers pour se tourner vers des cultures vivrières jugées plus rentables. Ces producteurs réclamaient que le prix du kilo de feuilles de thé ne soit pas inférieur à 2.000 FBu, afin de garantir une juste rémunération et préserver la culture du thé.

La hausse du prix du thé reste insuffisante pour freiner la crise dans le secteur.

 

Le prix de 1 kg de feuilles vertes de thé passe désormais de 350 FBu à 500 FBu, soit une hausse de 150 FBu. Cela ressort du Conseil des ministres, du 7 mai 2025, a annoncé que Cette décision intervient après la volonté affichée du gouvernement de valoriser les cultures d’exportation, un secteur qui connaît depuis des années un certain déclin. Parmi les causes principales de cette baisse de production figure le prix dérisoire du thé auquel s’ajoute une carence de carburant, limitant les ventes. Face à cette situation critique, plusieurs producteurs ont préféré arracher les théiers pour cultiver des plantes vivrières offrant une rentabilité plus immédiate.

Jusqu’au mois de juin de l’an dernier, à l’usine théicole de Rwegura, 520 théiculteurs avaient déjà arraché leurs plantations de thé, représentant une surface de 55 hectares perdue en quatre ans. Jérémie Rwigema, théiculteur de 70 ans, encadrant des coopératives de producteurs de thé, a témoigné avoir observé un désengagement progressif: sur les 13.000 théiculteurs qu’il soutenait, seuls 9.000 continuent à cultiver le thé, tandis que les 4.000 autres se sont tournés vers des cultures plus rentables.

Une prière exaucée?

Selon ces théiculteurs, compte tenu des coûts de production, le prix d’un kilo de feuilles de thé ne devrait jamais être inférieur à 2.000 FBu. Ils déplorent que le Burundi reste loin du tarif appliqué au Rwanda voisin, où 1 kg de feuilles de thé se vend à 400 FRW, soit environ 2.200 FBu. Ils ne comprennent pas la raison de cet écart de prix, alors qu’ils évoluent sur un même marché régional.

Après avoir été informé du déracinement des champs de thé à Kayanza, le ministre de l’Agriculture s’est rendu sur place le 26 janvier 2024 pour constater la situation. Il a promis de répondre aux doléances des producteurs, notamment celles concernant la modicité des prix. « Nous avons entendu les préoccupations des théiculteurs après avoir constaté que certains d’entre eux ont commencé à arracher leurs plantations, insatisfaits du prix de 350 FBu par kilo. Cette situation résulte de la baisse de la qualité du thé, du retard dans la collecte de la production et du manque de matériel adéquat pour la conservation des feuilles de thé », a expliqué le ministre. Et de s’engager à mettre en place des stratégies pour améliorer la qualité du thé et revoir le prix de vente en faveur des producteurs.

Le Conseil des ministres a recommandé que le coût réel du thé soit connu, ainsi que les frais administratifs liés à sa transformation et à sa commercialisation, afin de fixer le prix de manière transparente, en tenant compte des réalités économiques et des bénéfices pour l’Etat. Une autorité de régulation des produits d’exportation pourrait également être mise en place pour mieux gérer ces problématiques.

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Florence Inyabuntu.

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