Commerce

La pénurie des produits BRARUDI persiste malgré la hausse de leurs prix

Depuis le mois d’avril 2024, la pénurie des boissons produites par la BRARUDI a probablement atteint son paroxysme. Les amateurs de la sainte mousse ont du mal à trouver de quoi étancher leur soif. Avec la hausse des prix de ces produits en vigueur depuis le 1er juin 2024, les consommateurs estimaient que la pénurie de ces produits allait toucher à sa fin, mais cela n’a pas été le cas.

La hausse des prix des boissons produites par la BRARUDI n’enraie pas leur pénurie.

A partir du 1er juin 2024, la société brassicole BRARUDI a revu à la hausse les prix de ses produits. A titre d’illustration, le prix de vente de la Primus 72 cl est passé de 2200 FBu à 2500 FBu la bouteille, celui de l’Amstel 65 cl est passé de 3000 FBu à 3500 FBu la bouteille. Le prix des limonades est passé de 1500 FBu à 1600 FBu. Malgré tout, cela n’empêche pas que le coût des produits BRARUDI peut aller au-delà des prix officiels même dans les bars modestes à cause de leur pénurie.

La hausse des prix survient après que la pénurie des boissons de la BRARUDI était généralisée depuis plusieurs semaines. Même si la hausse des prix est défavorable aux consommateurs, ces derniers préfèrent que les boissons BRARUDI soient chers, mais soient disponibles sur le marché. « Je ne suis pas surpris de voir la BRARUDI revoir à la hausse les prix de ses produits car, depuis plusieurs semaines, nous sommes habitués à les acheter à des prix très différents de ceux officiels. Leur rareté force le non-respect des prix officiels par les gestionnaires des bars », se lamente un jeune homme rencontré à la quatrième avenue de la zone urbaine de Bwiza dans la ville de Bujumbura.

Quand les gérants des bars se lamentent au même titre que les clients

« Quand nous avons appris la hausse des prix des boissons produites par la BRARUDI, nous nous sommes dits que la pénurie de ces produits allait toucher à sa fin. Malheureusement cela n’a pas été le cas », se lamente un détenteur de débit de boissons à Buyenzi (Bujumbura) qui s’est confié au micro de Burundi Eco sous couvert d’anonymat. Il affirme que la situation actuelle est identique à celle d’avant la hausse des prix des boissons de la BRARUDI. Il précise que dans son bar, il dispose très rarement de tous les produits de la BRARUDI. Souvent, les Primus sont disponibles alors que les Amstel tant convoités dans la ville de Bujumbura se raréfient jour après jour.

Pour se faire une idée de l’ampleur du problème, nous avons visité son bar dans l’avant-midi du jeudi le 7 juin 2024. A ce moment, au moins 20 caisses (casiers) de boissons vides étaient rangés dans la cour du bar. Pourquoi ? Parce que le gérant du bar ci-haut mentionné attendait que son fournisseur vienne les récupérer pour lui fournir plus tard les boissons. Mais il n’était guère optimiste. Il a précisé : « Mon fournisseur ne peut pas me satisfaire. Malgré qu’il prenne mes ‘’casiers’’, il ne peut pas me donner la quantité de bière dont j’ai besoin ». Malgré tout, dans la soirée de jeudi, nous avons appris que le bar en question était fermé. Pourquoi ? Parce qu’il n’a reçu aucune bouteille de boissons à proposer à sa clientèle.

Malgré tout, la production de la BRARUDI va crescendo chaque année

Dans les éditions antérieures de Burundi Eco, nous avons montré que malgré la pénurie des boissons de l’entreprise BRARUDI, sa production a augmenté au cours des cinq dernières années selon les statistiques de la Banque de la République du Burundi (BRB) sur la production des principales industries locales. A titre illustratif, de 2019 à 2023, la production de la bière Amstel est passée de 677 mille à un million d’hectolitres. Au cours de cette même période, la production de la bière Primus est passée de 1,3 millions à 1,6 millions d’hectolitres.

Malgré les problèmes auxquels la BRARUDI fait face, elle contribue énormément à l’économie nationale. Pour l’exercice budgétaire 2020-2021, les entreprises dans lesquelles l’Etat détient des actions ont versé des dividendes équivalant à 31,1 milliards de FBu. Pourtant, la part de la BRARUDI était de 27 milliards de FBu, soit 86 %.

La pénurie des boissons de la BRARUDI est probablement synonyme de la diminution des recettes issues de la consommation de la bière. Pourquoi ? Parce que la BRARUDI est un des plus grands contribuables au trésor public. A titre illustratif, pour l’année budgétaire 2020-2021, la taxe sur la consommation de la bière a contribué à hauteur de 116,3 milliards de FBu aux recettes de l’Etat.

A propos de l'auteur

Gilbert Nkurunziza.

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