Après la foire organisée par le PNUD Burundi en collaboration avec les ministères ayant les TICs et le commerce dans leurs attributions, 20 jeunes ayant de meilleurs projets ont été primés. Chacun a bénéficié d’un montant de 3 500 000 de FBu. Les bénéficiaires s’en réjouissent et promettent de se donner corps et âme pour contribuer au développement du pays. Le Pnud Burundi et le gouvernement promettent de soutenir les jeunes dans la promotion de l’innovation et de l’entrepreneuriat, car on ne peut pas vivre sans innovation. Dans ce sens, on compte mettre en place «Burundi Youth Innovator». Pour gagner le pari, on demande aux jeunes de mettre le numérique au cœur de l’innovation
Samedi le 27 novembre 2021, Evariste Ndayishimiye, Président de la République du Burundi en collaboration avec la représentante résidente du Pnud au Burundi a procédé à la remise des prix à vingt jeunes qui ont présenté de meilleurs projets à la «foire de l’innovation et de l’entrepreneuriat». Cette foire qui a été organisée par le PNUD Burundi en collaboration avec les ministères ayant les TICs et le commerce dans leurs attributions a eu lieu du 23 au 26 novembre 2021. Le thème de cette foire était l’«Innovation, entrepreneuriat et leadership des jeunes, moteur du développement du Burundi» Chaque jeune a bénéficié d’une enveloppe de 3 500 000 FBu. Après la présentation de ces projets, le Chef de l’Etat s’est réjoui de l’engagement de ces jeunes dans le développement du pays. Il leur a demandé de s’investir beaucoup plus dans l’innovation et l’entrepreneuriat pour booster l’économie du pays. «Je suis fier de celui dont le projet est relatif à la promotion de la culture du piment», fait remarquer le chef de l’Etat. Il interpelle tout le monde à profiter des opportunités dont regorge le Burundi pour accéder au développement.

Evariste Ndayishimiye, Président de la République du Burundi en compagnie de la représentante résidente du Pnud au Burundi a procédé à la remise des prix à vingt jeunes qui ont présenté de meilleurs projets à la «foire de l’innovation et de l’entrepreneuriat».
Les heureux primés des prix s’en réjouissent
Ruth Nibitanga, responsable communication du projet «Leapa» qui a pour mission d’aider les commerçants à pouvoir payer les marchandises facilement par une carte s’en réjouit. Selon lui, le prix que son projet vient de décrocher leur permettra de se développer. A cette occasion, elle précise qu’avec «Leapa», les commerçants auront des facilités pour exporter les produits dans le monde entier. Elle s’inquiète du fait qu’actuellement les commerçants ne peuvent pas payer les marchandises par carte malgré l’évolution des TICs. On ne peut pas non plus réserver une chambre par le biais de cette technologie. Avec le projet «Leapa», cette problématique sera résolue. Elle demande aux partenaires techniques et financiers de les aider dans la vulgarisation de cette technologie, car elle est rapide, viable, moderne et sécurisée.
Même son de cloche chez Benoît Mugumyabanga, représentant de la coopérative des producteurs biologiques. Il a été ravi par le prix que son projet a bénéficié. Il a promis de se donner corps et âme pour promouvoir l’agriculture biologique.
A l’occasion du lancement officiel de la foire de l’innovation et de l’entrepreneuriat le 25 novembre 2021, Mme Marie Chantal Nijimbere, ministre du Commerce, de l’Industrie, du Transport et du Tourisme a fait savoir que l’innovation consiste à introduire quelque chose de nouveau. Cela peut être une idée, un produit, un processus ou un service. Nijimbere demande à tous les jeunes d’être toujours créatifs pour se créer de l’emploi et contribuer au développement du pays.

Mme Marie Chantal Nijimbere, ministre du Commerce, de l’Industrie, du Transport et du Tourisme : «l’innovation consiste à introduire quelque chose de nouveau».
Le droit de propriété intellectuelle, une nécessité
Et lors d’un panel sur l’innovation et la digitalisation organisé vendredi le 26 novembre 2021, Anicet Niyonkuru, secrétaire permanent au ministère en charge des TICS a fait remarquer qu’on ne peut pas vivre sans innovation. C’est pour cette raison qu’il demande aux jeunes de persévérer pour arriver à leurs objectifs. Il promet de protéger leurs idées via la mise en place des droits de propriété intellectuelle, car il a été évoqué qu’il arrive que leurs idées soient piquées par les autres qui ont les moyens financiers. Et d’ajouter que les droits de propriété intellectuelle sont des droits conférés à l’individu par une création intellectuelle. Ils donnent généralement au créateur un droit exclusif sur l’utilisation de sa création pendant une certaine période.
En attendant qu’on mette en place «le droit de propriété intellectuelle», Niyonkuru demande aux jeunes innovateurs de faire enregistrer leurs idées de projets au ministère ayant le commerce dans ses attributions pour les protéger. Il y a un service qui est chargé d’enregistrer les projets pour qu’il n’y ait pas quelqu’un d’autre qui s’en procure.

Nicole Kouassi, représentante résidente du Pnud au Burundi : «Le Pnud-Burundi promet de soutenir l’innovation, la digitalisation et l’entrepreneuriat». (Photo:Ingomag)
Vers la mise en place de Burundi Youth Innovator
Nicole Kouassi, représentante résidente du Pnud au Burundi promet de soutenir l’innovation, la digitalisation et l’entrepreneuriat des jeunes. Elle se réjouit qu’ils aient des idées magnifiques. Elle a été impressionnée par la qualité de leurs projets. Pour cette raison, elle a dit que le PNUD Burundi a une nouvelle approche dans son programme de 2022-2025, à savoir : «Faire de l’innovation et de la digitalisation, un levier incontournable dans la mise en œuvre des projets de développement». Selon elle, on est convaincu que sans l’innovation et l’entrepreneuriat, la jeunesse ne pourra jamais occuper la place qu’elle mérite à savoir «Etre l’huile qui graisse le moteur du développement». Elle a demandé au gouvernement de mettre en place une plateforme nationale dénommée «Burundi Youth Innovator» qui sera comme un laboratoire d’accélérateur d’idées novatrices pour les jeunes pour soutenir le développement.
Delphin Kaze, modèle dans l’innovation ?
Kaze Delphin, propriétaire de KAGE qui produit du charbon écologique dans le cadre de la promotion de l’utilisation des énergies renouvelables fait savoir que l’innovation est possible. Seulement, la persévérance est une nécessité pour arriver à l’objectif escompté. «C’est depuis 2017 que j’ai commencé à entreprendre dans la production des briquettes utilisées dans la cuisson», confie Kaze. Le début n’a pas été facile, car il liait l’entrepreneuriat et les études. Il était étudiant à l’université polytechnique de Gitega.

Kaze Delphin, propriétaire de KAGE qui produit le charbon écologique dans le cadre de la promotion de l’utilisation des énergies renouvelables : «l’innovation est possible».
Le début n’est pas toujours facile
Au début, il produisait 10 kg de briquettes par jour. Juste après il a engagé 4 personnes pour augmenter la production. On a atteint 40 kg de briquettes par jour. Avec l’appui de certains mécaniciens qui l’ont aidé à fabriquer une machine artisanale, on a atteint une production de 350 kg de briquettes par jour. C’est avec l’appui technique du PNUD Burundi que la production est passée de 350 kg à 20 tonnes de briquettes par jour. A côté de ces briquettes pour remplacer le charbon de bois, il produit aussi des bois écologiques pour remplacer le bois de chauffage. Et d’ajouter la production des foyers améliorés. Ce jeune entrepreneur remercie le PNUD Burundi et le gouvernement qui n’ont ménagé aucun effort pour le soutenir. Il affirme que c’est grâce à eux qu’il est ce qu’il est aujourd’hui. Il invite les autres jeunes à s’investir beaucoup dans l’innovation et dans l’entrepreneuriat pour s’autodévelopper.
Quand l’innovation n’est pas synonyme de numérique
Rosine Gatoni, DG des TICs fait savoir que l’innovation n’est pas synonyme de numérique. Il suffit qu’il y ait introduction de quelque chose de nouveau. Auparavant, l’innovation était réservée uniquement aux grands savants et aux professeurs d’universités, car ils avaient les moyens pour communiquer ce qu’ils font. Grâce à leur statut de savant, leurs produits étaient très connus. Néanmoins, c’est dans les années 1990 qu’on a assisté à la démocratisation du numérique. Jusqu’à maintenant, les TICs sont à la portée de tout le monde. Et, selon Gatoni, les TICs ont propulsé l’innovation sans tenir compte de différents statuts intellectuels. Aujourd’hui, c’est facile. Il suffit d’accéder aux TICs. Même tous les jeunes entrepreneurs qui ont participé à la foire de l’innovation et de l’entrepreneuriat s’y sont investis grâce aux TICS. Ils se sont fait inscrire et ils ont publié leurs projets sur les réseaux sociaux pour les faire connaître.

Panel sur la place du numérique dans l’innovation et l’entrepreneuriat. (Photo:Ingomag)
Les TICs, un domaine transversal
Et pour ceux qui pensent que l’innovation va de pair avec le numérique et qu’on ne peut pas innover sans se baser sur les TICs, Gatoni fait remarquer que les TICs sont un domaine transversal. C’est un domaine qui doit être pris indépendamment des autres. Néanmoins, c’est quelque chose qui doit être intégrée dans les autres domaines. On doit utiliser le numérique comme un outil de travail, car nous sommes dans le 21ème siècle là où on doit tenir compte des TICs dans tous les domaines pour les faire connaître à une très grande assemblée. «Nous ne pouvons pas le contourner. Nous devons nous adapter, car nous sommes dans le siècle du numérique», confie- t- elle. Selon un des participants à la foire, même si la définition de l’innovation ne cible pas directement la place des TICS dans l’innovation, elles sont à la base de l’innovation aujourd’hui. Gatoni ajoute que les femmes doivent avoir une place de choix dans le monde numérique.
Une très grande fracture numérique du genre s’observe
Nonobstant, Gatoni déplore le fait que l’effectif des femmes dans l’exploitation des TICs en Afrique en général et au Burundi en particulier est minime par rapport à celui des hommes. Et cette situation est due aux stéréotypes. Il y a une très grande fracture numérique du genre, s’inquiète-t-elle. Et il n’y a pas de raisons valables qui expliquent cette situation. C’est un secteur étiqueté comme trop technique. Elle demande de briser cette fracture numérique du genre en vue de développer le pays, car les femmes n’occupent pas moins de 52% de la population selon les statistiques fournies par différentes institutions. Si nous voulons développer notre pays, nous devons donc prendre en compte cette catégorie dans le numérique car il constitue un levier du développement. Pour ceux qui disent que le numérique est dangereux pour les femmes, Gatoni leur demande de savoir vivre avec les Tics. Il faut en faire un usage responsable pour s’autodévelopper, martèle-t-elle.

Les participants à la foire de l’innovation et de l’entrepreneuriat des jeunes.
Les financiers prêts à appuyer les jeunes
Sixte Niyuhire, l’ADG de la Banque des Investissements des Jeunes fait savoir que la banque qu’il dirige est prête à financer les projets des jeunes. «Nous avons déjà accordé un financement estimé à 1 milliard de FBu aux jeunes qui ont présenté des projets bancables», précise-t-il. Il promet de continuer à appuyer les jeunes qui présentent de bon projets, surtout ceux qui sont orientés vers les secteurs porteurs de croissance, y compris dans le domaine des TICs.
Le numérique, un outil de travail dans tous les domaines
Même les exposants affirment qu’ils se sont inspirés de l’internet. On doit prendre le numérique comme un outil servant à véhiculer l’information. Le jeune entrepreneur Jorris Nduwimana qui dirige un projet de fabrication des emballages biodégradables à base de bananiers affirme qu’il s’est inspiré des TICS pour se lancer dans l’innovation. «J’ai vu sur les réseaux sociaux des jeunes primés du fait qu’ils ont des projets bancables. C’est pour cela que j’ai acheté un smartphone pour faire des recherches sur les réseaux sociaux. C’est de cette manière que mon projet est né», renchérit Nduwimana. Pour toutes ces raisons, ce jeune entrepreneur indique que les TICs ont une importance capitale dans l’innovation.
Même son de cloche chez Inès Gateka qui représente un projet de confection des habits à l’aide du fil. Gateka confie que les TICs ont une place de choix dans l’innovation. On s’en sert pour renforcer les capacités. Le projet qu’elle représente a l’objectif de promouvoir la culture burundaise à travers le port des habits, des chaussures, des bracelets et des chainettes conçus et fabriqués au Burundi. «Nous portons des habits importés sur lesquels est écrit Nike, etc. Pourquoi ne pas porter des habits de marque Burundaise avec des écriteaux comme Ingoma, Inanga, etc», s’interroge- t –elle ?
Juste Darcy Ngabirano qui représente un projet de recyclage des déchets électriques et électroménagers fait savoir que les TICs occupent une place importante dans l’innovation. Selon lui, on a mis en place ce projet pour combattre la pollution, car ces déchets sont nuisibles à la santé. Ils contiennent des métaux lourds comme le zinc, le mercure, etc.
Notons que ces jeunes entrepreneurs demandent aux partenaires techniques et financiers de les appuyer pour atteindre leurs objectifs.
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