Les incidents au travail sont monnaie courante. L’utilisation des produits chimiques nocifs dans les industries locales, la manipulation des engins et des machines, la maintenance électrique,…exposent les travailleurs à tous les dangers. Les cas d’employés amputés ou qui ont des doigts en moins sont légion dans les ateliers de menuiseries ou des prestataires de soin qui se font perforer la peau par des seringues. Dans le pire des cas, les employés y périssent à cause des cas d’électrocution ou l’explosion des chaudières. Ce sont parfois des situations inévitables, mais dans tous les cas la responsabilité de l’employeur doit être établie pour asseoir des conditions de travail propices et prévoir des mécanismes de gestion de ce genre d’incident. Sauf si les responsables chargés de la gestion du travail remettent en question leurs pratiques et corrigent les erreurs qu’ils commettent.
Les conséquences pèsent sur les employés et leurs familles. L’exposition aux produits chimiques, par exemple, et aux polluants peut entraîner des maladies cancérigènes, des lésions organiques, l’affaiblissement du système immunitaire, l’apparition d’allergies, d’asthme ou des anomalies congénitales… En cas d’infirmité, l’employeur s’en presse pour licencier le travailleur pour incompétences alors que sa santé s’est détériorée dans son entreprise. C’est une double peine pour un employé qui a tout sacrifié pour satisfaire son patron et qui finit par sortir par la petite porte.
Cela étant, le Code du travail en ses articles 316 et 336 oblige le chef d’entreprise à se renseigner régulièrement sur les risques liés aux progrès techniques et organise, en conséquence, la sécurité par des mesures de prévention. Il a l’obligation d’intégrer la sécurité dès la conception des locaux, des machines et des produits. De surcroît, dans chaque organisation régie par ce code, il doit y avoir un « comité d’hygiène, de santé et de sécurité est chargé de veiller notamment au respect de la réglementation en matière de santé, de sécurité et d’hygiène, intervenir en cas d’accident… ».
Les dispositions de ces articles peinent à être appliquées ou sont carrément ignorées par ceux chargés de les faire respecter. Les patrons d’entreprises ne visent que le profit. Les témoignages d’employés font froid dans le dos. Certains travaillent depuis des années sans contrat et n’ont pas droit aux soins de santé. D’autres n’osent pas s’exprimer sur le ce sujet brûlant, soit pour préserver une belle image auprès de leurs employeurs, soit par peur de perdre un travail de plus en plus difficile à obtenir dans un contexte de crise économique.
Pour les travailleurs saisonniers, ils ne réclament rien à l’entreprise en cas d’incident de travail. Il en est de même pour les contractuels, les patrons cherchent des petits arrangements avec les victimes pour échapper aux procédures judiciaires qui aboutissent à des indemnisations.
Le patronat a du mal à réfléchir sur les conséquences de cette situation choquante. Les syndicalistes abordent de moins en moins la thématique. Dans le passé, on a vu des syndicalistes se battre pour défendre les droits des travailleurs. Cependant, malgré leurs efforts, ces initiatives se sont souvent soldées par des échecs, non pas parce qu’ils étaient satisfaits du résultat, mais peut-être parce qu’ils ont été contraints de présenter des excuses.
Le phénomène ne touche pas uniquement le secteur privé. Il est surprenant de voir les organisations internationales censées défendre les Droits de l’Homme mais qui ne font pas exception à cette pratique. Elles n’hésitent pas à se décharger de toutes responsabilités durant les missions de travail. Leurs prestataires de service sont obligés de signer des copies de décharge avant de monter dans leurs véhicules ou lorsque vous fréquentez leurs chantiers. Ce qui empêche le prestataire de réclamer quoi que ce soit en cas d’accident.
Les employeurs commettent délibérément des erreurs à divers degrés, pouvant compromettre l’avenir des employés et les exposer à des conditions de travail proches de la catacombe. Pour cette raison, soyons tous conscients des enjeux afin de ne pas persévérer dans l’erreur.
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