Agriculture

L’agriculture, un secteur à professionnaliser

Le secteur agricole contribue à hauteur de 30% du PIB et peut être une source minimale de revenus. Ce qui fait qu’il faut le rentabiliser. Cela ressort de l’analyse intitulée « Analyse de l’emploi agricole au Burundi » publié dans le cahier n°20 du Centre Universitaire de Recherche pour le Développement Economique et Social (CURDES)

L’agriculture burundaise est fortement dépendante de la main d’œuvre familiale.

Selon l’analyse, la population est essentiellement rurale et tire ses moyens de subsistance de l’agriculture et de l’élevage. « L’agriculture contribue à plus de 30% dans le PIB. Elle emploie plus de 85 % de la population active, fournit plus 95 % de l’offre alimentaire et génère plus de 60 % des recettes en devises », fait remarquer Dieudonné Nimubona, chercheur au CURDES, au mois de mai pendant le « Curdes Day ».

Pour lui, plus de 85% de la population active est employée dans le secteur agricole et plus de 80% des personnes en âge de travailler sont employées par les ménages.

Par ailleurs, continue M.Nimubona, l’économie burundaise est essentiellement dominée par les activités agropastorales. Et de renchérir : « Le secteur agricole paraît comme premier pourvoyeur d’emploi au Burundi ». Ce qui fait qu’il importe de connaître les facteurs explicatifs de la demande d’emploi agricole au Burundi. Cela afin de comprendre le comportement des exploitants et le fonctionnement du marché du travail agricole.

« La part importante de l’emploi dans l’agriculture est souvent caractérisée par un excédent de main d’œuvre et un chômage déguisé. Ce qui implique que l’agriculture peut être une source minimale de revenus pour des personnes moins qualifiées, plus âgées et généralement moins mobiles », avise-t-il.

L’activité définit l’utilisation de la main d’œuvre agricole non familiale

La main d’œuvre agricole non familiale regroupe toutes les personnes salariées non membres de la famille du chef d’exploitation ou des co-exploitants. Ceux-ci effectuent un travail occasionnel ou saisonnier, quelle que soit la durée hebdomadaire ou mensuelle de travail effectif comme cela est relaté dans l’analyse.

D’après M.Nimubona, environ 14% des exploitants agricoles utilisent une main d’oeuvre non familiale dans le labour et le semis tandis 8% l’utilisent dans le sarclage et 5% dans la récolte.

« L’effectif des hommes utilisés par jour dans le labour et le semis varie en moyenne de 0,85 à 2,07 pour les hommes et de 0,45 à 1,25 pour les femmes », signale-t-il avant de marteler que par contre, les salaires moyens des femmes paraissent plus élevés par rapport à ceux des hommes.

M.Nimubona avoue que pour le sarclage, la différence d’utilisation des hommes et des femmes n’est pas significative. Toutefois, le nombre de jours de travail effectué varie de 0,16% à 1,4% pour les hommes et de 3,4 à 3,5% pour les femmes. « Les femmes sont plus rémunérées que les hommes. Par contre, pour la récolte, il n’y a pas de différence en termes de salaires entre les hommes et les femmes », confirme-t-il.

Les vieux ont peu de chances d’utiliser la main d’œuvre rémunérée

M. Nimubona indique qu’une augmentation d’un an de l’âge du chef de ménage réduit la probabilité d’utiliser la main d’œuvre rémunérée de 0,06% pour les activités de labour et de semis.

Il annonce que lorsqu’un ménage pratique d’autres cultures que le blé, cela réduit sa probabilité d’utiliser une main d’œuvre rémunérée dans le labour et le semis de 0,02%.

Ce qui signifie que la variable culture principale a une corrélation négative avec la probabilité d’utilisation de la main d’œuvre rémunérée dans le labour et semi.

En plus, selon toujours lui, l’augmentation d’une minute pour se rendre au champ, réduit la probabilité d’utilisation de la main d’œuvre rémunérée dans le labour et le semis.

« L’augmentation d’un an de l’âge du chef de ménage augmente la probabilité d’utiliser la main d’œuvre salariée de 0,16 pour le sarclage et de 0,17% pour la récolte », notifie M.Nimubona.

Et de continuer : « Une augmentation du nombre des membres du ménage réduit la probabilité d’utiliser la main d’œuvre rémunérée de 0,03% pour le sarclage et de 0,04% pour la récolte. Il en est de même pour l’augmentation d’une année d’étude qui augmente la probabilité d’utiliser la main d’œuvre rémunérée de 0,36% pour le sarclage et de 0,37% pour la récolte ».

Et de conclure que l’agriculture est toujours fortement dépendante de la main d’œuvre familiale (inclue dans les catégories de la main d’œuvre agricole signalée comme l’ensemble des personnes utilisées par l’exploitant agricole contre une rémunération en espèces ou en nature. Ces catégories sont liées à celui-ci par un contrat de travail écrit ou verbal précisant les droits et les obligations de chaque partie sauf les membres de la famille qui ne sont généralement pas couverts par des contrats de travail). M.Nimubona suggère de professionnaliser ce secteur pourvoyeur d’emploi pour le développement des ménages agricoles en général et du monde rural en particulier.

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A propos de l'auteur

Mélance Maniragaba.

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