La contribution du bananier à l’économie nationale est remarquable. Elle est considérée comme une banque et génère des recettes communales estimées à plus de 70%. Elle représente 14% du PIB du pays, 38% du PIB agricole et 45% de la valeur ajoutée de la production vivrière

La contribution de la culture du bananier à l’économie nationale est très importante malgré les défis.
La contribution de la culture du bananier à l’économie nationale est très importante, indique Dr Célestin Niyongere, chercheur à l’ISABU. Selon lui, le bananier est la seule culture qui peut être considérée comme une banque. «Tu peux récolter la banane de janvier à décembre», confie- t- il. Les autres cultures sont saisonnières.
Dans ce sens, cette culture génère beaucoup de revenus à l’Etat et aux producteurs. Selon toujours Dr Niyongere, la banane garantit une certaine stabilité à l’économie familiale et contribue au développement local. Elle est la culture vivrière du Burundi la plus commercialisée sur différents marchés locaux et nationaux.
Selon l’étude faite sur l’analyse de la chaine de valeur banane 2019, la chaine de valeur banane contribue fortement à la croissance économique du Burundi puisqu’elle représente 14% du PIB du pays, 38% du PIB agricole et 45% de la valeur ajoutée de la production vivrière.
Le bananier génère plus de 70% des recettes fiscales communales
Par contre, cette étude indique que la banane contribue seulement à 3% des recettes publiques. Elle est cependant indispensable à la fiscalité décentralisée, car les taxes prélevées le long de la chaine de valeur banane sont estimées à environ 70% des recettes fiscales des communes.
La même étude fait remarquer que la valeur ajoutée de la chaîne de valeur banane est de 723 milliards BIF. Par sous chaîne de valeur, la banane à bière y contribue à hauteur de 69% sans aucune surprise, suivie par la banane dessert (19%) tandis que les parts de la banane à cuire et de la banane FHIA sont respectivement de 10% et 2%.
Suivant les externalités positives qu’elle occasionne sur la sécurité alimentaire et le maintien de la fertilité des sols, ladite étude indique que la valeur économique de la filière banane se voit portée à 795,7 milliards BIF.
Elle précise aussi que malgré la faiblesse des importations d’intrants, la chaine de valeur banane n’atténue pas beaucoup le déficit commercial structurel du pays. En effet, sa contribution à la balance commerciale est négligeable vu les très faibles volumes de banane exportés (essentiellement en Tanzanie).
De plus, cette étude fait remarquer que le bananier est la culture dominante des systèmes d’exploitation dans toutes les zones du pays à l’exception des hautes terres du Mugamba où les sols sont plus acides et le climat trop frais.
Elle ajoute aussi que la superficie occupée par la banane est estimée entre 200.000 et 300.000 ha et couvre entre 20 et 30% de la totalité des terres agricoles du pays.
1 800 000 tonnes de production de bananes entre 2017 et 2018
De surcroît, on laisse entendre que la production nationale de bananes était estimée autour de 1 800 000 tonnes pour la campagne 2017-2018. Cette production de bananes concerne plus de 1,3 million de ménages agricoles.
La zone Nord-est (40-50% de la production nationale), la zone périurbaine de Bujumbura (20-25%) et la zone Ouest (provinces de Cibitoke, Bubanza et Kayanza) (15%) représentent l’essentiel de la production nationale.
Le chercheur Niyongere demande alors à l’Etat d’investir beaucoup dans cette culture, car son importance est sans limite. On peut même l’exporter comme on le faisait autrefois pour bénéficier des devises. On exportait les petites bananes (Ubumaramasenge) en Belgique dans les marchés de niche de Bruxelles.
Et de conclure qu’il y a moyen d’abonder dans le même sens. En Ouganda, on a beaucoup investi dans ce domaine. Et c’est le président Yoweli Kaguta Museveni qui a pris le lead. Actuellement, l’Ouganda exporte la banane au Canada et aux USA.
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