Développement

Le changement de mentalité au cœur de la conférence nationale des jeunes

Le développement commence dans la mentalité. Une affirmation autour de laquelle s’est articulé le thème de la conférence nationale des jeunes qui s’est tenu à Gitega du 23 au 24 mars 2023 : « « Jeunes, changeons de mentalités pour notre bel avenir ». La pauvreté est le résultat de sa pensée, de sa mentalité, a-t-on retenu dans cette conférence

Désiré Manirakiza, Coordonnateur national du Programme d’Autonomisation Economique et d’Emploi des Jeunes (PAEEJ) : « Au départ, il faut commencer à comprendre que tout repose sur soi et que les autres ne viennent que pour aider ».

Dans cette conférence qui a réuni les jeunes en provenance des différentes provinces du pays, Désiré Manirakiza, Coordonnateur national du Programme d’Autonomisation Economique et d’Emploi des Jeunes (PAEEJ) fait savoir que comment un individu conçoit l’argent peut déterminer son avenir. Bénéficier d’un financement est une chose mais seul le changement de mentalité poussera ces jeunes à réussir leurs projets. Les jeunes ont été aiguisés durant ces deux jours afin de dépasser certains préjugés et stéréotypes qui les empêchent d’avancer.

Les mentalités socio-culturelles, un grand défi

Désiré Manirakiza, Coordonnateur national du PAEEJ, a relevé un grand défi qui mine le développement des jeunes burundais, à savoir : les mentalités socio-culturelles. « Nous savons que dans notre société, on attribue à l’argent l’origine de tous les maux : trahison, infidélité, arrogance…jusqu’à dire qu’il ne résout pas tous les problèmes ou ne fait pas le bonheur. D’autres adages comme « nzorya bike nryame kare » (je préfère manger peu mais dormir tôt) ne facilitent pas l’affaire », expose Manirakiza. Pour lui ce genre de raisonnement pousse les gens à se contenter du minimum, à ne pas se battre pour avoir plus.

Les disparités entre les hommes et les femmes dans la demande des financements au PAEEJ sont remarquables. Manirakiza explique ce phénomène par la manière dont notre société est construite. Ce sont les hommes (maris) qui doivent subvenir aux besoins de la famille. « Dans l’éducation inculquée aux enfants depuis leur jeune âge, il revient aux garçons de chercher l’argent et aux filles d’en recevoir de la part de ces derniers », explique-t-il.

Manirakiza a exhorté les jeunes présents dans cette conférence à dépasser l’éducation reçue par rapport à l’argent qui les pousse à ne pas viser loin. Et cette étape commence avec la prise de conscience que nous avons une part de responsabilité dans ce qui nous arrive à soi. « Au départ, il faut commencer à comprendre que tout repose sur soi et que les autres ne viennent que pour aider »

 La certification des produits burundais

L’une des contraintes que les jeunes rencontrent dans leurs business est qu’ils peinent à avoir la certification de leurs produits. « Il y a des jeunes qui ont apporté des projets innovants et qui, quand il est temps de vendre sur le marché local, ont du mal à avoir l’autorisation », explique Manirakiza.

Une autre requête qu’ont présenté les jeunes dans cette conférence est que les services qui sont sollicités par ces derniers puissent être décentralisés.

L’objectif est de créer une boutique où tous les jeunes financés par PAEEJ pourront vendre leurs produits. C’est là où on pourra constater que les projets de ces jeunes sont innovants, a informé le coordinateur du PAEEJ. Quant au Président de la République, il propose qu’à chaque colline, chaque commune, chaque province puis au niveau du pays, il puisse y avoir un jeune qui sera choisi comme pionnier du développement.

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A propos de l'auteur

Dona Fabiola Ruzagiriza.

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Menace évidente ?

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Selon les récentes statistiques du Recensement Général de la Population, de l’Habitat, de l’Agriculture et de l’Elevage de 2024, Bujumbura est la ville la plus peuplée avec 3 353 555 habitants, suivie de Gitega avec 2 118 551 habitants, respectivement capitales économique et politique du pays. Cette croissance démographique, observée d’année en année, est inégalement répartie : une grande partie de la population vit désormais dans les quartiers périphériques. Certains y voient une aubaine, notamment en ce qui concerne la disponibilité de la main-d’œuvre. D’autres, en revanche, perçoivent cette situation comme une menace évidente. Une ville surpeuplée, si elle n’est pas bien urbanisée, peut en effet devenir victime de graves problèmes environnementaux.

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