La maladie à Coronavirus apparue en Chine à la fin du mois de décembre 2019 est devenue un véritable fléau contre les économies et le commerce mondiaux. Le système commercial international est actuellement en danger. Le Burundi est également affecté. Burundi Eco rapporte la situation
La situation des ventes dans plusieurs endroits de la capitale économique du Burundi renseigne sur les effets du Covid-19 sur le commerce. A part la mesure de confinement imposée dans certains pays du monde comme instrument de lutte contre le Covid-19, certains pays ont fermé leurs frontières. Le commerce international souffre énormément et les échanges sont aux arrêts en grande partie. Les pays voisins du Burundi ont également adopté des mesures rétrécissant la circulation des biens et des personnes.
La suspension des échanges commerciaux entre le Burundi et le reste du monde a provoqué la chute des importations avec pour conséquences directes la pénurie de certains produits d’une part et la hausse des prix d’autre part. En provoquant la chute des importations, Covid-19 met à genou l’action commerciale du Burundi. Le système commercial burundais qui se nourrit en grande partie des importations enregistre déjà des faillites. Les commerçants craignent la persistance de cette situation difficile pour leur business.
Des inquiétudes aux spéculations
La difficulté d’importer influe sur les prix et la fermeture des frontières a ralenti le flux commercial entre le Burundi et ses pays limitrophes. Certains importateurs qui s’approvisionnaient en Chine ont adopté un comportement plus préventif pour ne pas précipiter la rupture de leurs stocks. Une importatrice de valises opérant au marché de Kamenge a refusé de revendre ses produits aux détaillants, préférant les détailler elle-même. Elle affirme tout de même que le prix a été rehaussé de 2500 FBu par article.

La suspension des échanges commerciaux entre le Burundi et le reste du monde a provoqué la chute des importations d’une part et la hausse des prix d’autre part
Selon un des employés de l’opérateur commercial Techno Mobile spécialisé dans la vente des téléphones mobiles au Burundi, les importations sont suspendues. Ce qui a entraîné la hausse des prix des téléphones sur le marché. « Il n’y a pas de nouvelles importations suite aux mesures prises sur la circulation des personnes en rapport avec la pandémie de coronavirus. Les détaillants ont revu les prix à la hausse », explique-t-il. Un des commerçants vendeurs de téléphones mobiles à la galerie couramment appelée « Kuri Bata » qui se situe en face de l’ancien marché central de Bujumbura confirme la spéculation sur les prix des téléphones. Ce professionnel du commerce de téléphones mobiles dit que les conséquences de la pandémie de Covid-19 sont visibles sur le marché. Les prix de certains types de produits se sont envolés par rapport à d’autres.
D’après un responsable de la gestion des ventes chez TBC (Tanganyika Business Company), l’entreprise continue à approvisionner les petits commerçants qui vendent au détail. Pour ce qui est des difficultés d’importer, il notifie que même si TBC continue à travailler en tant que grossiste, les inquiétudes ne manquent pas. Nous nous inquiétons comme tout le monde puisque maintenant il n’est plus possible d’importer », explique ce responsable. TBC est une galérie implantée établie dans le centre-ville de Bujumbura qui s’est spécialisée dans l’importation et la vente de la fripe, les objets à utilité ménagère et d’autres.
Le commerce avec les pays limitrophes fortement touché
Selon différents commerçants rencontrés au marché dit « Chez Sion », les conséquences de la maladie à virus corona pèsent lourd sur leur business. Selon Aline Nduwayezu, vendeuse de boissons importées, la fermeture de la frontière entre le Burundi et la République Démocratique du Congo a fortement perturbé le commerce entre les deux pays. Cette commerçante qui s’approvisionnait en RDC dit subir des pertes et explique cette situation en ces termes : « Les voyageurs n’entrent plus au pays suite aux mesures de prévention contre le coronavirus.
Nos boissons ne sont plus sollicitées par les hôtels. Je rentre très souvent après une longue journée sans avoir rien écoulé », explique-t-elle. Bien qu’il y ait l’impossibilité d’importer, Madame Nduwayezu fait remarquer que les ventes des produits importés sur le marché où elle travaille ont fortement chuté.
Gordien Nkurikiye, un commerçant de produits alimentaires dit que les prix ont été revus à la hausse et donne des exemples avec justification à l’appui. Un carton d’huile « Golden » qui coûtait 80 000 FBu avant l’apparition de la pandémie de Covid-19 s’achète actuellement à 88 000 FBu tandis qu’un sac de riz importé de la Tanzanie est passé de 68 000 FBu à 70 000FBu. Selon ce détaillant, cette hausse de prix est due aux nouvelles mesures prises pour prévenir le Covid-19.
La situation actuelle du commerce burundais basé en grande partie sur les importations inquiète plus d’un. Selon une commerçante importatrice, il serait mieux de trouver un moyen de contourner les difficultés liées à l’importation. Un moyen rapide et efficace est nécessaire pour contourner les barrières consécutives à la pandémie vis-à-vis du commerce régional.
En vue de pallier à cette situation très difficile le développement en général et le commerce en particulier, il est urgent que des mesures de sauvetage soient adoptées. La mesure de suspension des vols a restreint le trafic aérien. Les vols d’avions cargo, pour urgences médicales et diplomatiques sont autorisés. D’autres mesures complémentaires restent nécessaires pour atténuer les conséquences du Covid-19 sur le commerce.
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