Le commerce des maïs grillés dans la municipalité de Bujumbura fait vivre pas mal de familles. Néanmoins, les femmes devancent les hommes dans ce business. Et de découvrir dans ce numéro les raisons de cette situation
J’exerce le métier de commerçant des maïs grillés, indique Jeannine Ciza rencontrée à la 2ème avenue du quartier Mutakura lundi le 4 mars 2019 vers 17 h 30 min. Elle fait savoir qu’elle s’en approvisionne à Buterere. Elle a une marge bénéficiaire de 3000 FBu à 4000 FBu par jour. Avec ce rendement, elle parvient à payer le loyer de 30 000 FBu par mois et à prendre en charge ses deux enfants, car son mari connu sous le sobriquet de Gasongo n’a pas d’emploi fixe. Néanmoins, cette femme ne veut pas que son mari exerce le métier de commerçant des maïs grillés. Ce n’est pas son business, souligne-t-elle. Elle explique qu’elle n’a jamais vu un homme qui grille les maïs à Bujumbura. Voir son mari en train de le faire est une honte. Raison pour laquelle elle s’en occupe elle-même.

Chantal Nahimana, rencontrée à la 14ème avenue de la zone Cibitoke exerce elle aussi le métier de commerçant des maïs grillés. Dans un entretien avec Burundi Eco, elle indique qu’elle s’approvisionne au marché de Kinama. Elle achète sept maïs à 1000 FBu. Après les avoir grillés, un seul maïs s’achète à 200 FBu, 250 FBU ou 300 FBu. Ça dépend de sa taille, précise-t-elle. Le charbon de 500 FBu par jour suffit pour griller les maïs, ajoute-t-elle. Elle est ravie du fait qu’elle contribue à l’amélioration des conditions de vie de sa famille.
Ce métier qui n’intéresse pas les hommes
Au moment où les conditions de vie des ménages deviennent de plus en plus difficiles, Nahimana invite les femmes qui n’ont pas d’emploi d’exercer ce métier, car il génère des revenus. A la question de savoir la raison pour laquelle les hommes n’exercent pas ce métier, elle explique qu’ils ont raison, car c’est un comportement qui relève de leur nature. Les hommes s’intéressent beaucoup plus aux activités qui demandent beaucoup de force. Avez-vous vu des femmes qui collectent les déchets ou qui déchargent et chargent les gros camions, se questionne-t-elle. Par contre, elle fait remarquer qu’elles font la propreté de différentes infrastructures.
Girukwishaka invite les hommes à emboiter le pas
Berthe Girukwishaka, rencontrée à la 8ème avenue du quartier Mutakura fait savoir qu’elle exerce le métier de commerçant des maïs grillés depuis bientôt 4 ans. Avec un capital de 15 000 FBu, elle peut enregistrer un bénéfice de 3000 FBu par jour après avoir retranché les frais de fonctionnement. Cependant, Girukwishaka invite les hommes à embrasser ce métier, car il est générateur de revenus. Elle souligne qu’il n’est pas réservé aux femmes seulement comme la plupart des gens le disent. C’est une mentalité à bannir, martèle-t-elle.
A ce propos, Claude Shabani rencontré à la zone Ngagara indique que le commerce des maïs grillés n’attire pas les hommes. Il préfère s’orienter vers d’autres activités (maçonnerie, transport…). Pourtant, il ne voit pas où reside le problème. Les hommes aiment surtout consommer les maïs grillés plutôt que les vendre. En principe, il n’y a pas d’activités génératrices de revenus réservées aux hommes et d’autres aux femmes.
Par contre, à Bugarama, la tendance est inversée. Il s’observe beaucoup d’hommes qui vendent les maïs grillés au bord de la route.
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