L’ignorance nous pousse à considérer le diabète comme une maladie moins fréquente chez les enfants et les jeunes. Pourtant, les diabétologues alertent sur la prévalence du diabète de type 1 chez les enfants et les jeunes dans notre pays. Malheureusement, les mesures de riposte restent limitées par les défis liés à la rareté et la cherté de l’insuline, à l’insuffisance du personnel soignant, etc.
Le diabète chez les enfants et les jeunes est une réalité au Burundi, même si elle est méconnue du grand public. Les statistiques avancées par le Centre de Lutte contre le Diabète (CELUCODIA) montrent que les cas des jeunes diabétiques augmentent de façon exponentielle. Ainsi, le nombre de personnes âgées de 0 à 24 ans souffrant de diabète est passé de 30 en 2012 à 268 en avril 2023, rien qu’au Centre de Santé Musaga.
Selon le Dr Elcy Bénita Kaneza, chez les enfants et les jeunes au Burundi, le diabète le plus fréquent est de type 1. Celui-ci se caractérise par une production insuffisante d’insuline dans le corps. Dans ce cas, le patient doit s’en injecter quotidiennement. Selon l’OMS, on ne connaît pas la cause du diabète de type 1 et à l’état actuel des connaissances. Pire encore, il n’existe aucun moyen de prévention.
Pas à l’abri du diabète de type 2
Pour le diabète de type 2, l’organisme est incapable d’utiliser correctement l’insuline. Ce qui peut entraîner une hyperglycémie en l’absence de traitement. Le surpoids, le manque d’exercice et une prédisposition génétique contribuent à l’apparition du diabète de type 2. Ce diabétologue précise qu’avec le changement du mode de vie, les enfants et les jeunes Burundais ne sont pas à l’abri du danger.
Dr Kaneza explique que ce type de diabète est favorisé par une alimentation très riche en graisses, la consommation excessive de produits sucrés, mais aussi par la diminution de l’activité physique. Selon elle, certains enfants, surtout dans les centres urbains, sont exposés à ce type de diabète.
Contrairement au diabète de type 1, le diabète de type 2 peut être évité. Dr Kaneza conseille aux parents de ne pas céder aux caprices et aux préférences de leurs enfants, mais plutôt de leur donner une alimentation équilibrée. Pour ce qui est de la sédentarité, Dr Kaneza conseille aux parents d’éviter que les enfants passent des heures devant les écrans de téléphones ou de postes téléviseurs, mais plutôt de les encourager à participer à des jeux dynamiques.
Quels en sont les symptômes ?
Selon l’OMS, les symptômes du diabète sont, entre autres : une soif intense, un besoin d’uriner plus souvent que d’habitude, une vision floue, une sensation de fatigue, une perte de poids, etc.
Avec le temps, le diabète peut provoquer des lésions vasculaires au niveau du cœur, des yeux, des reins et des nerfs. Il est important de poser le diagnostic précocement pour éviter les pires effets du diabète de type 2. La meilleure façon de dépister le diabète tôt est de consulter un prestataire de soins pour faire régulièrement des examens et des analyses de sang.
Une prise en charge trop onéreuse
L’un des principaux défis dans la prise en charge du diabète au Burundi est le manque de médicaments. Le docteur Kaneza explique qu’à part que les médicaments, surtout l’insuline, ne sont pas toujours disponibles, ils sont chers et inaccessibles pour les patients à moyens limités. « Une personne qui souffre du diabète de type 1 ne doit jamais arrêter son insuline, sinon elle peut subir des complications graves voire mortelles », précise-t-elle. À ce sujet, elle demande que les médicaments pour les diabétiques soient facilement accessibles et gratuits.
Elle souligne également la nécessité d’une éducation des patients et de leurs familles pour accompagner un diabétique. Il y a également une insuffisance du personnel soignant formé sur la prise en charge des diabétiques. Les faibles revenus des familles des diabétiques ne leur permettant pas de se procurer des appareils pour mesurer quotidiennement la glycémie, constitue un autre défi.
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