La dette intérieure ne cesse d’augmenter d’année en année. Sur une période de 10 ans, elle est partie de plus de 598 milliards de FBu pour atteindre plus de 4005 milliards de FBu, une augmentation record proche de 570%. Cette situation fragilise davantage le Burundi souvent classé comme le pays le plus pauvre de la planète, plombe indirectement l’épanouissement du secteur privé et met à mal la production.
La difficulté de liquider la dette intérieure est une réalité connue de tous dans l’économie burundaise. Cette dette a augmenté de manière exponentielle depuis 2015 et continue d’augmenter. A cause des difficultés économiques auxquelles a dû faire face le pays à la suite de l’isolement du Burundi par ses principaux partenaires financiers la situation est allée de mal en pis. La dette intérieure bondira de plus de 598 milliards de FBu en 2013 à plus de 1070 milliards de FBu en 2015. La descente aux enfers était amorcée au début de 2016. Alors que le financement extérieur du Burundi tournait auparavant autour de 52 %, le pays a dû faire recours aux sources intérieures pour financer sa machine économique après 2015. En 2016, le Burundi était frappé par les restrictions au titre de l’article 96 de l’Accord de Cotonou imposées par l’UE, ce qui revenait à suspendre l’aide directe au gouvernement Burundais.
En 2019, le pays à balance commerciale extrêmement déséquilibrée s’arrangera pour s’autofinancer à hauteur de 84%. Selon certains experts en économie, cela devait avoir des conséquences fâcheuses pour le Burundi.Paradoxalement, le Burundi continuera à financer son économie en puisant principalement dans ses maigres ressources au niveau intérieur et en s’endettant principalement auprès de la Banque Centrale (BRB), des banques commerciales, des établissements financiers ou alors des organismes.
Parallèlement, le budget de l’Etat n’a pas cessé d’augmenter, faisant exploser la dette publique en général et la dette intérieure en particulier. Les dépenses de l’Etat qui étaient de plus de 1368,9 Milliards de FBu en 2013 sont retombées à plus de 1260,6 milliards de FBu en 2016 pour augmenter jusqu’à plus de 1713,8 Milliards de Fbu en 2022. De 2013 à 2022, les dépenses de l’Etat ont augmenté de plus de 25 %.
Les retombées sur la croissance économique sont énormes
Quand elle devient très imposante, la dette intérieure constituant un obstacle à l’épanouissement du secteur privé qui se retrouve dans une sorte de tarissement des investissements. Pour les économistes comme Blaise Funenge dont les propos sont recueillis et retranscrits par le collectif des blogueurs Yaga dans son article du 11 décembre 2020, « la diminution du crédit donné aux entreprises est l’effet immédiat de l’augmentation de la dette publique ». Dans ce cas, les entreprises en pâtissent et le secteur industriel encore embryonnaires stagne. Ainsi, la production ralentit et la croissance économique est tout simplement plombée par l’insuffisance des financements.
Or, ce gonflement de la dette intérieure vient grossir davantage la dette publique. Enfin, s’ajoutent les effets pervers dû à la Covid-19 qui a pilonné les économies et la situation devient dramatique.
Si la dette peut servir d’appui pour booster l’économie, il est évident que la dette intérieure est loin de présenter une certaine plus-value pour l’économie nationale. Le gouvernement devrait donc trouver les moyens de réduire le déficit budgétaire en évitant les dépenses colossales qui sont à l’origine de l’endettement sur le plan interne. Recourir à la dette extérieure et stimuler les investissements directs étrangers constituent de bons moyens d’offrir une bouffée d’oxygène à notre économie.
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