Le retrait des enfants en situation de rue de voie publique est parmi les mesures qui ont été mises en place au Burundi à maintes reprises, mais sans succès. Le résultat a été toujours le même : le retour en force de ces enfants dans les rues. Une nouvelle rafle a été organisée dans les voies publiques à Bujumbura et ces enfants ont été acheminés dans un centre d’encadrement construit à Cankuzo. Cette fois-ci sera-t-elle la meilleure ?
Lt-col de police Pierre Nkurikiye, porte-parole du ministère de l’Intérieur :« L’opération va continuer jusqu’à avoir zéro enfants en situation de rue dans la ville, zéro sans abris et zéro mendiants tel est notre objectif ».
Dans son objectif « zéro enfants en situation de rue dans la ville, zéro sans abris et zéro mendiants », le gouvernement du Burundi a tenté mille et une stratégies pour retirer les enfants en situation de rue des voies publiques à Bujumbura. Parfois on interdit aux bienfaiteurs de leur faire des aumônes, parfois les agents de l’ordre font une rafle, chargent ces enfants dans les camions pour les ramener dans leurs familles respectives à l’intérieur du pays. Le lendemain très tôt le matin, on les revoit entrain de sillonner les rues comme si de rien n’était.
En juillet 2022, le gouvernement du Burundi via 3 ministères : celui en charge de la solidarité, celui en charge de l’intérieur et celui en charge de la justice ont pris la décision de faire une synergie pour retirer les mendiants et les délinquants des rues. Une stratégie qui devrait être couronnée de succès, mais cela n’a pas été le cas.
Nième retrait de ces enfants des voies publiques
Dans une émission publique animée par tous les membres du gouvernement à Gitega en date du 6 octobre 2023, Martin Ninteretse, ministre ayant en charge la sécurité publique a annoncé une nouvelle rafle des enfants de la rue. Comme il l’a expliqué, ces enfants seront amenés dans un centre d’encadrement construit dans la province de Cankuzo « dans l’objectif de leur permettre de préparer leur avenir ». Chose promise chose due. Comme l’a fait savoir Lt-col de police Pierre Nkurikiye, porte-parole du ministère de l’Intérieur, 256 enfants en situation de rue et 16 femmes (adultes de la rue) ont été envoyés dans la province de Cankuzo à cet effet.
Comme il l’a fait savoir, le gouvernement n’a pas l’intention de baisser la garde. Dans la nuit du 14 au 15 octobre 2023, des rafles ont été opérées autour des marchés communément appelés Sion et Cotebu dans la commune urbaine de Ntahangwa et dans les zones de Bwiza et Buyenzi Mukaza en commune urbaine de Mukaza. Des sans-abris et enfants mineurs en situation de rue ont été interpellés. Apres triage, le bilan dudit ministère répertorie 35 adultes,31 enfants mineurs, 40 sans-abris et 24 enfants en situation de rue dans la commune Ntahangwa. Dans la commune Mukaza , 75 sans-abris ont été gardés au commissariat municipal ,55 enfants en situation de rue ont été transférés au centre de transit de jabe. Ils seront également expédiés à Cankuzo. « L’opération va continuer jusqu’à avoir zéro enfants en situation de rue dans la ville, zéro sans abris et zéro mendiants tel est notre objectif », assure-t-il.
La situation se presente ainsi, alors que les défenseurs des droits des enfants ne cessent pas de rappeler qu’il fallait plutôt identifier les causes qui font que ces enfants quittent leurs familles pour aller vivre dans la rue. Selon eux, tant que le gouvernement ne s’attaque pas aux racines profondes de ce phénomène, le résultat sera toujours le même.
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