En marge de la clôture de la seconde édition de la foire sur l’innovation des jeunes, 20 jeunes innovateurs ayant participé à cette foire ont bénéficié chacun d’une enveloppe de 3 500 000 BIF de la part du PNUD au Burundi. En plus de cela, ces jeunes vont bénéficier d’un encadrement de trois mois
Jeudi le 1er décembre 2022 s’est clôturée la foire de 4 jours sur l’innovation des jeunes au Burundi. Cette foire sur l’innovation des jeunes qui s’est tenue du 28 novembre au 1er décembre à Zion Beach en mairie de Bujumbura sous le thème « Innovation des jeunes, pilier de l’accélération du développement » a été organisée par le Programmes des Nations Unies pour le Développement (PNUD) au Burundi en collaboration avec les ministères en charge de l’information, de la jeunesse, du commerce, le Programme d’Autonomisation et de l’Emploi des Jeunes ainsi que le conseil national de la jeunesse.
A l’occasion de la clôture de cette foire sur l’innovation des jeunes, 20 jeunes dont les projets ont été retenus au concours d’idées innovantes ont été primés. Chacun a bénéficié d’une enveloppe de 3 500 000 FBu en guise de soutien. En plus de ces fonds, ils vont bénéficier d’accompagnements et de renforcements de capacités durant trois mois. Il y aura des séances de coaching de trois mois et des mises en réseaux avec des partenaires selon les domaines d’activités.
Qui sont ces projets innovants et leurs auteurs ?
Les 20 projets primés ont été choisis parmi 1553 projets déposés au cours d’un concours d’idées innovantes.
Le premier projet est celui de Silas Nshimirimana, un jeune de la capitale politique, Gitega. Son projet relève de la transformation agroalimentaire consiste en la production de l’huile de noix de coco, 100% bio. Après la satisfaction de la demande locale, M. Nshimirimana compte l’exporter au-delà des frontières burundaises.
Le 2ème projet est celui d’Oliver Nihimbazwe, jeune de la province de Cibitoke. Il est dans le domaine de la santé et produit localement du chlore liquide pour rendre l’eau potable. Il est également utilisé pour désinfecter les endroits et les objets. Plus de 100 mille personnes de Cibitoke utilisent déjà ce chlore. Nihimbazwe compte l’exporter dans d’autres provinces du pays.
L’autre projet primé est celui de Kathia Gretta Iradukunda (Mairie de Bujumbura). Elle fabrique des objets de décor, de mode à base de la jacinthe d’eau qui menace le lac Tanganyika.
Armel Akimana (Mwaro) est un autre jeune primé grâce à son projet innovant dans les TICs. Il produit des robots qui permettent d’automatiser certaines tâches dans l’agriculture ( le semis, le sarclage, l’irrigation…des champs).
Landry Duhaye (Bubanza) fabrique des briques écologiques, un produit « révolutionnaire ». 0 gaz de dioxyde de carbone, ces briques réduisent la consommation du bois, du ciment, du fer… dans la construction.
Dans ce même domaine de l’environnement vient Labrisse Ingabire (Muramvya). Son projet concerne la production du charbon à base de poussiers de charbon, de l’amidon et de déchets organiques carbonisés. Du charbon très économique, qui ne dégage de fumée.
Pascasie Iradukunda (Cibitoke), quant à elle, fabrique des moustiquaires portables pour les bébés. Une solution pour les mamans rurales qui doivent porter leurs bébés dans les champs.
Richard Ndihokubwayo de Gitega a un projet de fabrication des lampes veilleuses automatiques. Ces dernières s’allument automatiquement pendant la nuit et s’éteignent automatiquement le matin.
L’autre jeune primé est Alain Carmel Kezimana qui a inventé une machine de transformation des déchets.
Sylvestre Havyarimana (Bubanza), quant à lui, intervient dans la transformation agro-alimentaire. Il produit de la bouillie et de la pâte à partir de la farine des patates douces.
Pacifique Ndemera (Ruyigi) est de son côté actif dans l’agriculture, notamment la plantation d’une culture recommandée dans le domaine de la santé Chia.
Kelly Gaël Nikezwe (Gitega) a une entreprise de production des stylos. Lui, il veut pallier à l’importation quasi-totale des stylos utilisés dans les écoles burundaises.
Patrice Nduwayo (Kayanza) veut s’investir dans le domaine de l’agri-élevage. Il apporte des solutions au monitoring du sol.
Kelly Belle Ange Ndihokubwayo (Mairie de Bujumbura). Elle est dans le domaine de la Santé. Elle propose des solutions pour faciliter le traitement des patients notamment en mettant en place une application permettant de fixer des rendez-vous à distance.
Ange Raissa Irakoze qui est dans la transformation agroalimentaire a un projet de transformation et de conservation des tomates de façon naturelle.
Francis Iradukunda (Bujumbura Mairie) est actif dans le domaine de l’agriculture et propose de cultiver des fruits et légumes bio, sans pesticides, hors sol en utilisant des solutions hydroponiques.
Rania Dusabe (Mairie de Bujumbura) intervient dans la transformation agroalimentaire notamment dans la conservation des légumes par séchage pendant au moins deux ans et sans détérioration de la qualité nutritionnelle.
Fiston Niyonkuru (Cibitoke) investit dans les TICs. Il a inventé un système intelligent de télésurveillance.
Alice Nduwimana (Mwaro) est dans la transformation agroalimentaire. Elle transforme le soja en biscuits.
Joyeux Impundu (Cankuzo) intervient dans les TICs. Il a créé une banque numérique des images agricoles pour prédire, montrer les problèmes ainsi que les solutions du secteur agricole et prendre des décisions avec des données récentes.
« L’innovation ne finit jamais »
Dans son discours de clôture, Léocadie Ndacayisaba, ministre de la Communication, des Technologies de l’Information et des Médias a salué l’innovation de ces jeunes qui, selon elle, contribue au développement du pays.
« Ce concours et ces échantillons de talents innovants qu’on a vus au cours de cette semaine montrent que la jeunesse burundaise est occupée à créer, à innover et à entreprendre afin de contribuer au développement du pays », se réjouit la ministre en charge des TICs. Représentant plus de 66% de la population, Léocadie Ndacayisaba explique que la jeunesse burundaise est un atout qu’il faut exploiter.
Au moment où la population burundaise est estimée à 12 millions d’âmes, la multiplication des initiatives visant à répondre aux défis rencontrés par les jeunes est une priorité pour le gouvernement du Burundi en collaboration avec ses partenaires. Il a mis en place des initiatives pour les jeunes, notamment la banque des jeunes, l’Agence Burundaise pour l’Emploi, le PAEEJ, le Fonds d’Impulsion, de Garantie et d’Accompagnement, le conseil national de la jeunesse burundaise, les coopératives collinaires, etc.
Remercie tous ceux qui contribuent au renforcement des capacités des jeunes. « L’innovation ne finit jamais », la ministre encourage les jeunes à continuer à innover. Elle réitère le soutien du gouvernement au jeunes entrepreneurs.
« Nous croyons aux talents de la jeunesse »
« Par l’organisation de cette foire, le PNUD visait à montrer le génie créateur des jeunes Burundais de manière à ce qu’ils constituent un bataillon du développement. Nous croyons aux talents de la jeunesse », indique Mathieu Ciowela, représentant résident du PNUD au Burundi avant de féliciter les jeunes qui se sont démarqués.
« Nous avons tous aimé leur ingéniosité. Nous avons vu des expériences probantes. Nous devons les soutenir pour leur permettre d’apporter une contribution de taille à la transformation structurelle de l’économie et au développement du pays », explique-t-il. A tous les partenaires, il est demandé de voir comment accompagner ces innovateurs à mettre à l’échelle leurs innovations, insiste Mathieu Ciowela.
Le Représentant Résident du PNUD au Burundi encourage les jeunes à continuer à travailler durement pour devenir des millionnaires et des milliardaires de demain. « Ne désespérer pas. On ne perd jamais, on gagne toujours. Il faut continuer », insiste-t-il. Et de préciser que ces jeunes ont besoin de l’accompagnement du gouvernement.
Mathieu Ciowela salue la collaboration entre le système des Nations Unies, en particulier le PNUD et le gouvernement du Burundi pour la tenue de cette foire. Il réitère l’engagement du PNUD à soutenir la jeunesse burundaise et le gouvernement pour faire l’innovation un véritable moteur du développement.
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