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Le PRODEFI-I champion du développement des filières

Après 10 ans d’existence, la phase I du Programme de Développement des Filières (PRODEFI) se clôture le 31 décembre 2020. Il laisse des traces indélébiles derrière lui. C’est un Projet du Gouvernement financé par le FIDA à hauteur de 72 996 395 USD. D’une façon générale,  126. 636 ménages sont touchés directement par l’action du PRODEFI de février 2011 à septembre 2020. L’exécution de la phase I du PRODEFI est satisfaisante à plus de 95%. Les bénéficiaires s’en réjouissent et promettent de le pérenniser

« Nous sommes satisfaits à 98% des réalisations du PRODEFI-I», déclare Jean Paul Bitoga, coordonnateur du PRODEFI. C’était lors d’un atelier d’achèvement du PRODEFI-I dans la région Ouest couvrant les provinces de Bubanza et Cibitoke organisé jeudi le 22 octobre 2020 à Bujumbura. Pour M. Bitoga, l’atelier a pour objectif d’analyser ensemble avec les parties prenantes le pas franchi, les stratégies de pérennisation des acquis et des infrastructures et équipements mis en place.

Réduction de la pauvreté et amélioration de la sécurité alimentaire via le développement des filières

Jean Paul Bitoga, coordonnateur du PRODEFI : « Après 10 ans de mise en œuvre, les actions du PRODEFI ont contribué à la réalisation des Objectifs de Développement Durable et du Plan National de Développement ».

Le Programme de Développement des Filières « PRODEFI » a été lancé officiellement en février 2011. Il a couvert 7 provinces, à savoir : Bubanza, Cibitoke, Gitega, Karusi, Kayanza, Muramvya, Ngozi. Cela sur un ensemble de 32 communes.

« Le Fonds International de Développement Agricole (FIDA), le Fonds Pour le Développement International (OFID), le Programme Alimentaire Mondiale (PAM), le Gouvernement du Burundi et les bénéficiaires financent le programme avec un montant global de 72 996 395 USD », rappelle M.Bitoga avant de signaler que 126 636 ménages sont touchés directement par l’action du PRODEFI de février 2011 à septembre 2020.

Il explique que les objectifs du PRODEFI étaient de réduire la pauvreté et d’améliorer la sécurité alimentaire en milieu rural grâce au développement des filières agricoles prioritaires (riz et lait) et six autres filières secondaires (maïs, manioc, haricot, soja, arachide et pomme de terre) en faveur des petits exploitants. Cela pour qu’ils améliorent leurs conditions de vie.

« Après 10 ans de mise en œuvre, les actions du PRODEFI ont contribué à la réalisation des objectifs de Développement Durable et du Plan National de Développement », insiste le coordonnateur du Programme.

L’approche participative, un atout pour pérenniser le programme

Les actions du PRODEFI ont contribué à satisfaire les besoins de 96,1% des ménages bénéficiaires et ont généré une augmentation du revenu annuel par ménage de 792 953 FBu à 2 036 498 FBu.

En se référant au seuil de pauvreté de 191 625 FBu par an et par habitant du milieu urbain et rural (valeurs considérées comme seuil de pauvreté dans l’enquête QUIBB 2006 utilisée comme base dans le CSLP II) ainsi que la réduction du taux de pauvreté de 81,4% à 43,8% chez les ménages bénéficiaires.

« L’approche participative utilisée par le programme permet l’appropriation et la pérennisation des acquis du programme », tranquillise M.Bitoga.

Beaucoup de réalisations dans les filières laitière et rizicole plus visées

Le coordonnateur du PRODEFI indique que le programme a distribué 6 198 vaches.

«Grâce à la chaine de solidarité communautaire, 7 886 veaux ont été remboursés par les bénéficiaires. 28 coopératives laitières  ont été structurées.  23 centres de collecte du lait ont été construits et équipés», se réjouit-il.

Et de marteler : « Le lait est disponible alors que depuis 1993 le lait était devenu un produit très rare dans les ménages. Cela suite aux différentes crises qui ont secoué le pays emportant des vies humaines et du bétail. Un partenariat public-privé producteur est créé dans cette filière ».

Ainsi, le développement de cette filière a permis la diversification des produits laitiers : le lait caillé, le lait pasteurisé, le yaourt, le fromage et le beurre.

Quant à la filière rizicole, cette haute personnalité informe que le PRODEFI a réhabilité 1 171 hectares et a aménagé 1 529 hectares de marais.

« L’introduction du Système de Riziculture Intensif a permis l’augmentation des rendements de 1,5 tonnes/hectare à 6 t/hectare tout en réduisant les semences de 60 kg/hectare à 12 kg/hectare.  La superficie des périmètres rizicoles faisant objet de la pratique SRI est de 4 960 hectares », fait-il remarquer.

Par ailleurs, des infrastructures de stockage et de valorisation ont été construites par le PRODEFI pour augmenter la qualité du riz et réduire les pertes post-récolte : 20 magasins de stockage équipés de décortiqueuses améliorées sont gérés par les coopératives des riziculteurs.

Deux mini-rizeries sont fonctionnelles avec une capacité de décorticage de 3 tonnes par jour. Une de ces mini-rizeries est gérée par des riziculteurs et des commerçants. L’objectif du PRODEFI de permettre aux petits exploitants de collaborer avec les institutions privées a été réalisé.

Au total, 7 468 tonnes sur 6 000 tonnes prévues (124,5%) ont été décortiquées avec un taux de réduction des pertes de 21%.

De bonnes pratiques agricoles introduites

Le PRODEFI a introduit des techniques culturales modernes à travers les Champs Ecoles Paysans, l’amélioration de l’accès aux intrants dont la distribution des semences (de maïs hybride, de rejets de banane, de semences maraichères), l’acquisition du bétail qui a permis la fertilisation des sols à l’aide du fumier d’étable.

Ce paquet a permis l’augmentation des rendements de différentes cultures dont le maïs hybride qui est passé de 1 tonne à 5,9T/hectare, de 0,8T/hectare à 2,5 T/hectare pour le haricot nain, de 1,5T/hectare à 3,5 T/hectare pour le haricot volubile.

La protection de l’environnement n’a pas été oubliée

Les interventions du PRODEFI I ont contribué à l’amélioration de la protection de l’environnement grâce au reboisement des sommets dénudés, à la promotion des foyers améliorés pour diminuer la pression sur les ressources forestières, à l’installation des courbes de niveau, à l’aménagement et à la protection des bassins versants.

Pour le Coordonnateur du PRODEFI, 40 820 hectares sur 36 061 hectares (113%) ont été protégés contre l’érosion. Sur 3 300 prévus, 4 546 hectares de micro-boisements ont été installés. Grâce à ces activités d’aménagement, il y a eu création des emplois rémunérés pour 14 363 jeunes.

L’approche EMER, une innovation

L’approche EMER est une innovation pour transformer l’agriculture de subsistance en une agriculture familiale et commerciale, professionnaliser les exploitants agricoles, rendre le milieu rural attrayant pour les jeunes générations et créer un milieu de vie agréable tout en sauvegardant l’environnement et la bonne gestion des ressources naturelles.

« Le PRODEFI a déjà encadré 1 664 exploitants modèles. Cette pratique est mise à l’échelle par d’autres projets et programmes financés par le FIDA au Burundi », déclare M.Bitoga.

Intervention dans la certification foncière

Le PRODEFI a appuyé 13 communes dans la mise en place de 85 guichets pour la certification foncière.

« 35 302 sur 10 000 certificats prévus par le programme ont été livrés aux propriétaires des terres », fait remarquer M.Bitoga.

La certification foncière contribue à la diminution des conflits fonciers et peut servir comme hypothèque au crédit dans les IMFs. 81 détenteurs de certificats fonciers ont bénéficié de crédits d’un montant total de 158 880 000 FBu de juillet 2019 au 30 juin 2020.

Les  vulnérables et les jeunes assistés

Le PRODEFI a appuyé l’alphabétisation fonctionnelle des adultes, la mise en place des groupes de caution solidaires, l’assistance juridique, les formations (santé, hygiène, le GALS), l’introduction des foyers améliorés et des collecteurs d’eaux en faveur des ménages vulnérables pour alléger les travaux domestiques des femmes.

Il a aussi initié et mis en œuvre une composante pour la création d’emplois pour les jeunes (EJR). « Cette composante a donné des résultats très satisfaisants et innovants. EJR a abouti à la création de 18 652 contre 16 000 emplois prévus dans le secteur agricole et non agricole», déclare la haute personnalité.

Tout n’est pas rose

Le coordonnateur du PRODEFI affirme qu’au cours de sa mise en œuvre, le programme a rencontré des défis. Le développement d’une filière n’est pas une affaire d’une année ou de deux ans. Il exige plusieurs synergies, plusieurs moyens et beaucoup de persévérances. Ce qui  demande pas mal d’énergie pour que le développement d’une filière soit une réalité. En plus, souligne-t-il, le développement des filières n’est pas une chose courante dans le pays.

« Le programme travaille sur plusieurs volets alors que c’est un seul projet. L’essentiel des efforts a été concentré sur la filière rizicole et sur la filière lait et dans une moindre mesure sur les autres filières (maïs et banane) », déplore M.Bitoga

Il regrette que le changement climatique ait affecté le programme. En 2016 et 2019 par exemple, il y a eu un excès de précipitations. Ce qui a occasionné beaucoup de dégâts dans les marais et dans les périmètres inondés.

Et de poursuivre : Nous n’avons pas pu répondre à tous les besoins des bénéficiaires dans la zone d’intervention du projet. D’où d’autres interventions sont donc nécessaires pour répliquer à grande échelle ce que nous avons fait et travailler sur ce que nous n’avons pas pu inclure dans les prévisions ».

Le développement de la filière lait a permis la diversification des produits laitiers : le lait caillé, le lait pasteurisé, le yaourt, le fromage et le beurre.

L’administration et les bénéficiaires expriment leur satisfaction

«Nous sommes très ravis de tout ce qui a été fait par le PRODEFI et invitons tout un chacun à apporter la pierre à l’édifice pour pérenniser les acquis. Au cas contraire, les recalés seront contraints à les perdre», déclare Cléophas Nizigiyimana, gouverneur de la province Bubanza.

Grâce au PRODEFI, je me suis procuré d’abord six chèvres et un porc. Ensuite, j’ai construit une maison et acheté une moto indique Calinie Manirakiza, de la colline Buhororo I, bénéficiaires des groupes de caution solidaires. La sexagénaire fait un commerce de l’huile de palme avec un capital de 2 millions de FBu.

Irène Icorondeye, veuve, habitant la colline Rugeregere, commune Rugombo, province Cibitoke n’en revient pas.  Mère de 4 enfants et ayant adopté 6 autres, elle témoigne que PRODEFI est à la rescousse des veuves et promet de pérenniser les acquis.

« J’ai reçu une vache de la part de PRODEFI. Actuellement, je parviens à scolariser mes enfants et ceux que j’ai adoptés. Un a déjà terminé l’université. Je me suis acheté un compteur électrique. De plus, la récolte est satisfaisante grâce au fumier que me procure la vache », applaudit la quadragénaire.

Rose Sindayihebura est de la colline Gahwazi I, commune Mpanda, province Bubanza. « Même le Président de la République du Burundi Evariste Ndayashimiye m’a accordé une audience en tant qu’éleveur modèle lors de la célébration de la journée de la femme rurale et ce grâce à la vache reçue du PRODEFI », atteste-t-elle.

D’après cette quinquagénaire, le PRODEFI lui a procuré une vache et celle-ci  lui a donné à son tour 7 veaux. « Maintenant, mes enfants sont en bonne santé. Ils consomment le lait. Ils sont également scolarisés. Même la récolte est bonne grâce au fumier d’étable ».

Eric Ndayisaba de la colline Kayange, commune Rugazi province Bubanza annonce qu’il a connu le PRODEFI en 2014. Avec les produits de la vache dont j’ai bénéficiée, je suis parvenu à m’acheter deux parcelles, une pour 700 mille FBu et une autre pour 1 million 500 mille FBu. « De plus, les champs sont productifs. L’année dernière par exemple, j’ai semé 14 kg de maïs et j’ai récolté 1, 5 tonnes. Le fumier généré par la vache en est la base», certifie-t-il.

Notons que PRODEFI-II est toujours opérationnel et se clôturera le 31 décembre 2021

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