Spéciale femme

Le septième art, arme efficace contre les VBG

La femme au foyer est confrontée à divers traitements qui, parfois, portent atteinte à son intégrité. « Play for Change Initiative » (PCI) est une association qui s’est donnée comme mission de dénoncer les violences conjugales à travers le cinéma. En ce mois où la femme est à l’honneur, cette association en a profité pour lancer officiellement « Agahore », un film réalisé par une femme membre 

Daphrose Misago, représentante légale de PCI : « En produisant notre série de films sur les violences faites aux femmes, nous voulons mettre en lumière le visage de la femme victime des abus lui infligés, mais aussi appeler les hommes à changer de mentalités »

« L’objectif primordial de l’association « Play for Change Initiative » est d’amener tout le monde à prendre conscience de tout ce qui se fait dans notre société pour un développement durable à travers la production des films », a précisé Daphrose Misago, représentante légale de PCI lors du lancement officiel du film «Agahore» qu’elle a elle-même réalisée. La femme Burundaise, souvent à l’ombre de tout ce qui lui arrive, est confrontée à beaucoup de réalités dans sa vie qu’il lui est difficile de dénoncer. «En produisant notre série de films sur les violences faites aux femmes, nous voulons mettre en lumière le visage de la femme victime des abus lui infligés, mais aussi appeler les hommes à changer de mentalités» a-t-elle indiqué. Même si le pays a déjà fait des progrès dans la lutte contre les violences conjugales, ajoute-t-elle, les messages qui passent à travers les films de l’association « Play for Change Initiative » ont un impact direct sur la manière dont la femme est perçue au foyer, car ils passent à la télévision nationale (RTNB) dans les heures où tout le monde est à la maison.

« Agahore », un film réalisé par une femme qui retrace la réalité conjugale 

L’histoire se passe dans une famille citadine. Le mari, jadis bon père de famille, change d’attitude au fur du temps et devient méchant à l’égard de sa femme qui ne comprend pas où est passé l’homme qu’elle a épousé. Il commence à rentrer tard. A son arrivée à la maison, il ne fait qu’insulter sa femme même devant ses enfants. La femme n’a plus le droit de demander à son mari comment était la journée, car les réponses sont toujours presque similaires : « Tu ne dois rien savoir de mes déplacements ». 

Des soirées pareilles au quotidien, la femme doit tout supporter mais, le comble de malheur, ce sont les enfants qu’elle doit à tout prix protéger pour qu’ils ne soient pas victimes de la mauvaise cohabitation de son mari. Discrétion oblige ! La femme vit cette galère seule, ne voulant rien raconter à personne pour ne pas ternir la réputation de sa famille. Plus le temps passe, plus la cruauté du père de famille s’intensifie. Les enfants n’évoluent pas bien à l’école, car les querelles familiales les ont affectés. Un jour, le professeur demande à l’enfant pourquoi il somnole chaque fois en classe. Dans toute son innocence, il raconte que c’est difficile de bien dormir la nuit, que ses parents ne font pas bon ménage. Le professeur convoque le père de l’enfant et lui conseille de changer son comportement devant les enfants, car leur avenir en dépend. Un conseil qu’il n’a pas bien accueilli sur le champ, mais qui lui travaillera à petit feu.

 Peu après, le mari rectifia le tir. Il rentra plus tôt que d’habitude, acheta de quoi boire et décida de faire une surprise à sa famille (sa femme et ses enfants étaient partis à la prière du soir). A leur arrivée au portail, le groom leur dit que le boss est déjà rentré et qu’il a prévu de quoi boire (probablement pour ses invités). Peur panique. La femme se demande comment elle va être battue devant les visiteurs. A leur grande stupeur, c’est le père de famille qui les accueille tout sourire, à bras ouverts et qui leur sert à boire. Il demande pardon à sa femme et ses enfants pour tout le malheur qu’il leur a causé et promet dans l’avenir un comportement digne d’un vrai père de famille. Etonnement et émotions, la femme ayant perdu tout espoir ne croyait pas retrouver son mari en un clic. Un « happy ending » qui, selon Mme Daphrose Misago, réalisatrice de ce film, devrait inspirer pas mal de familles qui vivent des situations pareilles au quotidien.

Des initiatives pareilles sont à encourager

« Si les membres de l’association PCI ont mis en lumière les abus faits aux femmes, cela montre qu’ils ont l’ambition d’apporter une pierre à l’édifice dans la lutte contre les violences faites aux femmes », a précisé M. Frédéric Nahimana, ministre de la Communication et des Médias qui avait rehaussé de sa présence le lancement officiel du film « Agahore » avant d’ajouter que les droits de la femme figurent parmi les préoccupations du gouvernement dans la mise en œuvre des droits de l’homme. Dans le développement durable, la place de la femme est incontournable. « Nous tenons à encourager l’association « Play for Change Initiative » à aller de l’avant et à toucher d’autres domaines de la vie sociale afin que la femme trouve la place qui lui est réservée » a-t-il conclu.

L’association PCI participe activement à l’éducation des communautés aux valeurs morales et humaines. Dans ses projets d’avenir, elle prévoit assister les femmes et les filles des zones périphériques de la municipalité de Bujumbura afin qu’elles deviennent des actrices du développement durable.

A propos de l'auteur

Bonaparte Sengabo.

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