TIC

Le signal de Starlink séduit les internautes locaux

Le Burundi est désormais connecté à l’internet satellitaire de Starlink. Le patron de Star Link, Elon Musk a confirmé via son compte Twitter, la présence de ce service au Burundi. Cette nouvelle sonne comme une révolution dans le secteur des télécoms. Au-delà des ambitions, les réactions des internautes restent mitigées compte tenu du pouvoir d’achat de la population. Le régulateur réitère sa ferme volonté d’assurer la meilleure qualité de service et la protection des consommateurs.

A l’instar des télé-distributeurs, la connexion avec Starlink exige des équipements pour la réception du signal. Cela nécessite bien sûr une vue dégagée sur le ciel. Le coût du matériel pour avoir accès à la connexion internet haut débit oscille autour de 350 Euros alors l’abonnement mensuel de 40 euros.

 

La nouvelle connexion Internet haut débit émise par la société américaine Starlink est désormais opérationnel. L’annonce a été faite sur les plateformes digitales de Starlink « Depuis ce matin, Starlink est officiellement disponible au Burundi. Le réseau proposerait des débits de 10 à 100 Mbps pour l’équivalent de 50 USD par mois ». L’information a été confirmée par le Patron de Starlink en personne qui poursuit sa tournée d’affaire en Afrique.

Un service très onéreux

Le Burundi rejoint une dizaine de pays africains qui ont déjà adhéré à cette technologie spatiale développée par le géant américain « SpaceX ». Les internautes se frottent les mains et attendent impatiemment l’opérationnalisation de sa filiale Starlink Services Burundi qui a reçu la licence d’établissement et d’exploitation d’un réseau Internet par Satellite en mai dernier. Dans l’entretemps, les innovateurs ont déjà effectué leurs commandes sur le site Web de Starlink alors que les retardataires attendent pour se servir auprès des revendeurs et fournisseurs agréés.

La toile s’enflamme par rapport à l’entrée en jeu d’un nouvel opérateur. Certains jubilent tout en taquinant les anciens fournisseurs qui doivent désormais réadapter leurs tarifs et leurs offres de services alors que d’autres restent sceptiques quant à l’impact des services de Starlink. « L’introduction de ce service internet au Burundi va non seulement faciliter la communication, mais elle va aussi booster tout le secteur de l’industrie numérique du pays. C’est une aubaine pour les entrepreneurs locaux qui en ont marre du faible débit internet ».

Un moyen de résorber la fracture numérique ?

Dans un communiqué, l’Agence de Régulation et de Contrôle des Télécommunications (ARCT) accorde du crédit à la nouvelle société. « Ce service vise à contribuer dans la fourniture d’accès Internet haut débit et fiable dans notre pays et sera accessible à tous les particuliers et entreprises souhaitant bénéficier du service ». Un argument loin de convaincre certains utilisateurs. Des inquiétudes persistent quant à l’accès à cette technologie : « Cette connexion nécessite des investissements en équipements (environ 400 USD) et l’abonnement mensuel qui oscille autour de 50 USD. Encore une fois, ce sont les plus nantis qui seront mieux servis. Rien n’est moins sûr que la population va adhérer à cette nouvelle technologie, car jugée chère »

Pour l’ARCT, cette société de fourniture d’accès à l’Internet par satellite en orbite terrestre basse améliorera la connectivité à large bande. Elle permettra de connecter les non connectés dans l’ensemble du pays et combler le fossé numérique reste une priorité du Burundi dans sa Vision 2040-2060. Evidemment, le 8ème objectif de ladite vision vise à développer le secteur des services financiers et les technologies de l’information et de la communication (TIC). Ce document stratégique renseigne que le développement des TIC et du numérique permettra de changer le paysage du secteur fi­nancier et l’accès à des services ­financiers variés notamment l’épargne, le crédit, les paiements, l’assurance et les transferts d’argent. Ce qui en défi­nitive, contribuera à dynamiser l’activité économique et, partant, la croissance économique.

L’ARCT reste engagée à surveiller de près l’opération de Starlink pour garantir le respect des réglementations en vigueur, assurer une qualité de service optimale et la protection des consommateurs.  Et le communiqué de conclure : « Notre objectif est de promouvoir un accès équitable aux technologies de communication ».

Un secteur très prisé, mais…

L’arrivée de Starlink a été acclamée de vives voix. En tout cas, elle trouve un écho favorable auprès des internautes qui font allusion aux milliers de stellites qui survolent au-dessus de nos têtes. Certes la qualité des services est garantie compte tenu des retours des abonnés de Starlink dans les autres pays, mais encore faudra-t-il que le pays dispose des infrastructures adéquates. Avec un taux d’électrification de 15%, il est difficile de miser sur la digitalisation. L’autre entrave est liée au pouvoir d’achat très limité. Il est pratiquement impossible pour un ménage moyen de dépenser plus de 300 000 FBu par mois rien que pour acheter un forfait internet.

Actuellement, pour l’internet 3G et 4G, les opérateurs se concentrent beaucoup plus dans les centres urbains, notamment en Mairie de Bujumbura et dans les chefs-lieux des provinces où le pouvoir d’achat est élevé. Les données de l’ARCT montrent que le marché de l’Internet est exploité par neuf fournisseurs d’accès à l’Internet dont six spécialisées dans l’exploitation de l’internet fixe et d’autres exploitent à la fois l’Internet fixe et l’internet mobile. Paradoxalement, le taux de pénétration de l’internet 22,4% reste faible au cours du premier trimestre 2024. Dans notre pays, le marché de l’Internet affiche un chiffre d’affaires annuelle de 79,7 milliards de FBu.

Technologies Couverture géographique Couverture de la population
2ème Génération (2G) 92,10% 98,8%
3ème Génération (3G) 38.12% 50,6%
4ème Génération (4G) 15,60% 32,18%

Couverture des réseaux mobiles, rapport ARCT 2023.

Les bases d’une révolution numérique

En dehors des initiatives privées, le gouvernement et ses partenaires travaillent sur des programmes visant à accroître l’économie numérique. C’est le cas du Projet d’Appui aux Fondations de l’Economie Numérique (PAFEN) financé par la Banque Mondiale à hauteur de 92 millions USD.

Au cours des cinq prochaines années, ce projet va mener des activités visant à augmenter l’accès à l’internet à haut débit, en particulier pour les populations mal desservies et améliorer la capacité du gouvernement à fournir des services publics par voie numérique. La digitalisation des services publics est au cœur des interventions de ce vaste projet.

Une connexion ultra rapide

La connexion internet par satellite permet de regarder des vidéos en streaming, d’effectuer des appels vidéo, de jouer en ligne, de faire le télétravail même dans les endroits les plus reculés grâce au système internet le plus avancé au monde.  Starlink est la première et la plus grande constellation de satellites au monde utilisant une orbite terrestre basse pour fournir une connexion internet haut débit capable de prendre en charge le streaming, les jeux en ligne, les appels vidéo et bien plus encore.

Selon Jeune Afrique, le gosse de Pretoria Elon Musk est devenu l’homme le plus riche du monde. Il détient actuellement une fortune estimée à plus de 226 milliards USD. En plus d’être à la tête de Tesla, Musk est PDG de la société de fusées SpaceX. En 2022, il a également racheté Twitter, désormais appelé X, pour 44 milliards USD. Dans le domaine des télécoms, Elon Musk devance de loin ses concurrents les GAFA à travers son projet de connexion universelle à Internet. En 2018, il a obtenu l’aval des autorités américaines pour lancer dans l’espace une constellation de 4 425 satellites et créer le maillage nécessaire à un accès à Internet universel.

A propos de l'auteur

Benjamin Kuriyo.

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