Santé

Les cas de cancer inquiètent

Les cas de cancer vont crescendo au Burundi. En 2020, plus de 7900 cas de cancer ont été signalés.  Cela se présente ainsi au moment où il a été constaté que la plupart des patients viennent à l’hôpital à un stade très avancé de la maladie.  Et la prise en charge  de cette pathologie devient très compliquée, voire irréversible  

 


Dr. Jean de Dieu Nziyumvira, médecin au service d’oncologie du CMCK : «La situation de cette pathologie est très alarmante dans le pays. Elle affecte non seulement les hommes, les femmes et les jeunes, mais aussi les personnes âgées et les enfants»

Le cancer est une réalité au Burundi, a révélé Isidore Ntiharirizwa du ministère en charge de la santé lors de la célébration de la journée internationale  dédiée au Cancer le 15 février 2023.

Selon lui, même s’il n’y a pas de chiffres actualisés sur cette maladie, les  données collectées en  2020 révèlent que les nouveaux cas de cancer étaient estimés à 7929. Parmi ces derniers, 19,9% souffraient du cancer du col de l’utérus, 10,1% du cancer du sein, 5,2% du cancer œsophagien et 49, 2% d’autres cancers.

Selon le Dr. Jean de Dieu Nziyumvira, médecin au service d’oncologie du CMCK, la situation de cette pathologie est très alarmante dans le pays.  Elle affecte non seulement les hommes, les femmes et les jeunes, mais aussi les personnes âgées et les enfants. Et là où le bât blesse, Nziyumvira fait remarquer que la plupart des patients viennent à l’hôpital à un stade très avancé de la maladie.

Depuis la création du service d’oncologie au CMCK, ce service a déjà reçu 1427 patients dont 467 diagnostiqués du cancer, fait savoir Dr Nziyumvira. Parmi ces cas, 75 sont des enfants, soit 16% et 390 sont des adultes, soit 84%.

159 cas de cancer du sein enregistrés au CMCK

Nziyumvira fait remarquer que le cancer du sein vient en tête avec 159 cas (40,7%) chez les adultes. Parmi ces 159 patients, 99 patients sont venus à l’hôpital au stade 4 de la maladie, soit 62% des patients présentant le cancer du sein. 52 patients étaient au stade 3 (pathologie localement avancée), soit 32% des patients souffrant du cancer du sein.

En dehors du cancer du sein qui prédomine au Burundi, les autres types de cancer dont la population souffre sont  la leucémie (cancer du sang) et les cancers du tube digestif. D’autres cancers prédominant chez l’adulte sont les cancers du poumon, du foie et de la prostate.

Selon Nziyumvira, la prévalence et l’ampleur du cancer au Burundi s’expliqueraient par le fait que la pathologie était méconnue. Il n’existait pratiquement aucun centre de traitement du cancer dans le pays. Mais d’autres facteurs comme la consommation de l’alcool, du tabac et d’autres produits toxiques susceptibles d’engendrer l’altération, des cellules, sans oublier des antécédents génétiques peuvent expliquer la survenue du cancer.

Le cancer peut être guéri

Cependant, bien que le cancer soit une pathologie grave, Nziyumvira fait savoir qu’ il peut être traité et guéri si elle est détectée précocement.  Pourtant, il déplore que  la plupart des patients se dirigent à l’hôpital quand la maladie est déjà à un stade très avancé. Certains préfèrent même se confier aux tradi-praticiens. D’autres préfèrent se confier aux maisons de prière. Ils vont à l’hôpital tardivement.

Dans ces conditions, Nziyumvira explique que la prise en charge devient très compliquée, voire irréversible. Car, comme le confie Dr. Nziyumvira, si le patient a déjà atteint les stades 3 et 4, il faut reconnaître que le traitement devient très difficile. Et les patients qui ont les moyens sont référés vers l’extérieur (Rwanda, Kenya…) pour une meilleure prise en charge.

Notons que l’Afrique subsaharienne compte seulement 22 centres de traitement du cancer, soit 3% au niveau mondial selon l’OMS.

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A propos de l'auteur

Jean Marie Vianney Niyongabo.

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