Société

Les discours triomphalistes détruisent plus qu’ils ne construisent

Il se peut qu’un message qui est livré dans un discours soit vrai, utile et important. Toutefois, quand la manière de transmettre ce message porte un aspect de triomphalisme, le discours divise plus qu’il ne construit. Helene Mpawenimana, docteur en communication et enseignant chercheur à l’université du Burundi avertit les auteurs de ces messages cela n’est pas sans danger

Helene Mpawenimana, docteur en communication et enseignant chercheur à l’université du Burundi : : « L’atteinte des objectifs en attisant les conflits ne durent pas. Des fois, leurs conséquences peuvent être désastreuses tant pour les auteurs que pour les récepteurs ».

« Un discours triomphaliste dans un contexte post-conflit où s’observe la prolifération des rumeurs est un discours d’une personne qui a une confiance excessive en sa réussite, une personne sûre d’avoir raison en tout et partout », explique l’enseignant.

Cependant, elle fait savoir que ce genre de discours triomphaliste peut aboutir à des violences entre les membres des différents groupes, car leurs auteurs pensent avoir raison tout le temps. Même si ces discours sont livrés au nom de l’intérêt commun, Mpawenimana rappelle que les gens qui utilisent ces discours ne visent que des intérêts personnels ou des intérêts d’un groupe quelconque. « Je dirais que pour ces personnes, ces discours constituent un moyen d’atteindre leurs objectifs privés », dit-elle.

Et ces messages peuvent constituer un danger pour la communauté

L’enseignant chercheur explique que ce genre de message ne passe pas inaperçu dans les esprits des gens. « Ces discours peuvent constituer un danger pour la communauté parce que les gens qui en profitent pour viser ou protéger leurs intérêts peuvent blesser moralement ceux qui n’adhèrent pas à leurs opinions. Ainsi les personnes ou les groupes qui se sentent lésés peuvent faire recours à des actes pouvant donner lieu aux conflits. Lesdits conflits peuvent mener vers la destruction de leurs communautés », argumentent-elles.

Chacun a ses responsabilités

 Que ça soient les auteurs ou les récepteurs de ces messages, tout le monde a une responsabilité. Selon Mpawenimana, les auteurs des discours devraient tourner la langue deux fois avant de parler. « Les auteurs devraient penser aux discours constructifs qui permettent aux différents groupes de viser le bien de la communauté dans sa globalité ».  Et d’ajouter : « L’atteinte des objectifs en attisant les conflits ne durent pas. Des fois, leurs conséquences peuvent être désastreuses tant pour les auteurs que pour les récepteurs ».

Il y a un proverbe Kirundi qui dit que « umushikirizagitutsi niwe mutukanyi » (l’expéditeur d’insulte est lui-même l’insulteur, ndlr ). Dans cette logique, l’expert en communication recommande que les récepteurs de ces messages devraient éviter leur diffusion afin d’empêcher leur prolifération et ainsi participer à la bonne cohabitation dans leur communauté. « Je leur donnerais le conseil de prendre du temps pour réfléchir et trouver les meilleures solutions afin d’éviter tout problème pouvant être nuisible à la communauté », conclut-elle.

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A propos de l'auteur

Dona Fabiola Ruzagiriza.

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