Education

Les grossesses en milieu scolaire : « A luta continua »

Les cas de grossesses non désirées en milieu scolaire ont connu une légère diminution, passant de 0.19% au cours de l’année scolaire 2021-2022 à 0.16% au cours de l’année scolaire 2022-2023. La conjugaison des efforts de toutes les parties prenantes et l’inclusion des thèmes en rapport avec la santé sexuelle et reproductive dans les curricula sont entre autres les stratégies mises en œuvre pour lutter contre ce fléau.

Dans la société burundaise, parler de la Santé et au Bien-Etre des Adolescents et des Jeunes (ESBEAJ)est toujours considéré comme un tabou.

879 cas de grossesses en milieu scolaire, soit 0.16%, dont 343 au fondamental et 536 au post fondamental ont été enregistrés par le ministère en charge de l’éducation au cours de l’année scolaire 2022-2023. Ils étaient à 1019 au niveau national, soit 0.19% l’année scolaire précédente, dont 351 cas au fondamental et 668 cas au post fondamental.

Selon les statistiques émanant du rapport des données sur les grossesses des élèves du ministère de l’Education, les provinces les plus touchées sont Kayanza qui vient en tête avec 96 cas. Makamba occupe la deuxième position avec 83 cas et vient en troisième position la province de Bururi avec 79 cas. Ces statistiques montrent que les cas de grossesses non désirées en milieu scolaire concernent beaucoup plus la tranche d’âge comprise entre 16 et 23 ans.

Intégration de l’ESBEAJ dans les curricula

Cette légère diminution a été possible grâce à la conjugaison des efforts de toutes les parties prenantes dans ce domaine, mais aussi grâce aux programmes et stratégies de lutte contre les grossesses des élèves mis en œuvre par le MENRS, selon toujours ce rapport.

Parmi les grandes stratégies utilisées figure l’intégration de l’Education à la Santé et au Bien-Etre des Adolescents et des Jeunes (ESBEAJ) dans les curricula dès la 4ième année fondamentale. Dans différents cours dispensés se trouvent des notions susceptibles d’éveiller la conscience des apprenants sur la lutte contre les grossesses en milieu scolaire. En 4ème année fondamentale par exemple, dans le domaine des langues figurent des chapitres qui parlent de l’égalité des genres. Là, l’accent est mis en grande partie sur le dialogue entre les jeunes et les adultes, dire non aux sollicitations sexuelles, etc. Dans le cours d’entrepreneuriat, les élèves apprennent comment la mauvaise gestion de la sexualité peut être un obstacle à la scolarisation et à la bonne réussite des affaires, pour ne citer que ceux-là.

En 8 ième année fondamentale, dans le domaine des langues, des thèmes comme les conséquences des grossesses précoces, l’abstinence et la santé sexuelle et reproductive sont abordés. La rubrique « Notre corps » dans le domaine des Sciences et Technologies développe des thèmes comme le passage de l’enfance à l’adolescence (Transformations morphologique et physiologique et leur signification du point de vue de la reproduction), mais aussi la transmission de la vie, la planification des naissances pour les parents responsables, la puberté (Changements, sexualité et procréation), etc.

Des avancées, mais aussi des défis

Dans le combat contre les grossesses non désirées en milieu scolaire, les stratégies mises en œuvre par le ministère ayant l’éducation dans ses attributions sont confrontés à pas mal de défis. On citerait notamment ceux liés à la tradition burundaise qui considère la Santé et au Bien-Etre des Adolescents et des Jeunes (ESBEAJ) comme un tabou. Ce qui fait que certains parents ne s’impliquent pas dans la promotion d’un comportement sexuel responsable de leurs enfants. Il y a également le problème lié à la divergence d’opinions entre les différentes parties prenantes sur le contenu et l’approche méthodologique et la crainte d’une adhésion excessive des jeunes à la débauche.

Le faible niveau de maîtrise des notions et de la méthodologie de l’ESBEAJ par la majorité d’enseignants et des encadreurs de proximité constitue également un blocage dans cette lutte. Il faut également noter l’insuffisance des manuels sur l’ESBEAJ dans les écoles et également le manque d’études d’évaluation des programmes

Le rapport provisoire des données sur les grossesses en milieu scolaire (2022-2023) montre que la majorité des élèves, victimes des grossesses non désirées ne réintègrent pas l’école.

A propos de l'auteur

Florence Inyabuntu.

Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur.
La rédaction se réserve le droit de ne pas publier les commentaires enfreignant ces règles et les règles de bonne conduite.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

éditorial

Une pénurie rampante du sucre

Une pénurie rampante du sucre

Au cours des derniers mois, la crise économique s’embrase. Les indicateurs macroéconomiques virent au rouge malgré les initiatives pour redresser la situation économique. Le pays est en mode pénurie alors que le budget de l’Etat explose. Parallèlement, l’accroissement de la dette publique sème la panique dans les milieux des affaires. La dette intérieure atteint des proportions élevées, elle oscille autour 4 400 milliards de FBu. Pratiquement, le gouvernement évince les autres opérateurs économiques en quête de financement. La pénurie des produits stratégiques dont le carburant perdure et paralyse l’activité économique. Les files d’attente s’observent au niveau des stations-services, dans les arrêts-bus, devant les alimentations, etc. Le sucre reste introuvable dans les boutiques. Sur les rayons des magasins, ce produit se raréfie. Le spectre d’une pénurie rampante de ce produit plane toujours.

    Abonnez-vous à notre bulletin

    Journal n° 614

    Dossiers Pédagogiques

    Facebook

éditorial

Une pénurie rampante du sucre

Une pénurie rampante du sucre

Au cours des derniers mois, la crise économique s’embrase. Les indicateurs macroéconomiques virent au rouge malgré les initiatives pour redresser la situation économique. Le pays est en mode pénurie alors que le budget de l’Etat explose. Parallèlement, l’accroissement de la dette publique sème la panique dans les milieux des affaires. La dette intérieure atteint des proportions élevées, elle oscille autour 4 400 milliards de FBu. Pratiquement, le gouvernement évince les autres opérateurs économiques en quête de financement. La pénurie des produits stratégiques dont le carburant perdure et paralyse l’activité économique. Les files d’attente s’observent au niveau des stations-services, dans les arrêts-bus, devant les alimentations, etc. Le sucre reste introuvable dans les boutiques. Sur les rayons des magasins, ce produit se raréfie. Le spectre d’une pénurie rampante de ce produit plane toujours.
  • Journal n° 614

  • Dossiers Pédagogiques