#STOP INFOX

Les réseaux sociaux, un vecteur de Fakenews

Les rumeurs, la désinformation et les fakenews gagnent du terrain sur les plateformes digitales. Dans son programme d’éducation aux médias, la rédaction du journal Burundi Eco traque chaque semaine, les fausses informations et les rumeurs de mauvais goût qui déroutent les internautes qui consomment des informations contaminées

Avant de partager les informations, il est judicieux de se rassurer d’abord que ces informations proviennent d’une source sûre.

L’évolution technologique apporte des facilités pour partager les informations à travers l’échange des texto, des appels vidéo, des messages vocaux…. Cette façon de communiquer, de partager ses idées comme bon nous semble enfreint parfois la règlementation et montre souvent la volonté de nuire qui se cache souvent derrière l’intention de communiquer.

En septembre dernier, la toile a vibré au rythme des violences conjugales aux allures d’homicides à Rumonge. Les images choquantes d’un homme surpris en plein ébat sexuel ont fait le tour du monde. L’époux aurait planté une hache dans le crâne de la victime. Durant la même semaine, les internautes rapportent un cas d’une fille victime d’un arrêt cardiaque durant un rapport sexuel dans un hôtel à Rumonge. Après vérification, les autorités administratives ont révélé que les deux informations étaient fausses et ne visaient qu’à ternir l’image de ladite localité.

Les domaines de l’éducation et de l’emploi dans le viseur

Les vidéos générées par l’intelligence artificielle invitant les ressortissants burundais à postuler pour des postes à pourvoir en Australie, au Canada, en Belgique ou en Allemagne sont légion. Des programmes de bourses d’études ou d’immigration au Canada deviennent virales sur les réseaux sociaux. Il est difficile de distinguer le vrai du faux.

Les fausses informations et les rumeurs pullulent. Avant de partager les informations, il est judicieux de se rassurer d’abord que ces informations proviennent d’une source sûre. Un travail qui s’avère difficile d’autant plus que certains médias n’ont pas ces réflexes dans leurs pratiques quotidiennes.

Les internautes imprudents victimes d’arnaques

Sur la messagerie WhatsApp, les administrateurs infiltrent les groupes de discussion pour inviter les membres à intégrer leurs plateformes pour gagner des millions de FBu avec leur smartphone. Chacune des centaines de personnes n’hésitent pas à mettre la main dans la poche pour s’inscrire en envoyant un montant qui oscille autour de 18 000 et 20 000 FBu. Ainsi, les administrateurs expliquent que chaque utilisateur aura droit à un bonus de 85 000 FBu sur son compte Lumicash. Ils proposent également une série d’opérations à mener : visualiser des vidéos, partager des visuels publicitaires ou participer à des tombolas pour gagner plus d’argent.

A première vue, on dirait que c’est une pratiqué réelle, mais c’est purement et simplement de l’escroquerie, du vol organisé. Comme ce sont des plateformes détenues à 100% par les administrateurs, ces derniers ont le monopole de commenter, ils annoncent en boucle ceux qui ont décroché des prix sous forme de bonus qui ne sont pas malheureusement confirmées par les heureux gagnants. Certains indices portent à croire que ces escrocs qui inondent la toile avec de fausses promesses utilisent les logiciels de retouche des images pour faire croire qu’il y en a qui gagnent des bonus. Notre rédaction a pu déceler pas mal d’incohérences entre les noms d’utilisateurs, les heures de dépôt des frais ou de réception des bonus, etc. Dans contexte de pauvreté monétaire accrue, pas mal d’internautes tombent dans les mailles du filet des arnaqueurs. L’utilisation des réseaux sociaux impose des mesures prudentielles pour protéger ses données personnelles, sa vie privée et préserver sa dignité.

Les institutions publiques ne sont pas à l’abri

L’exploitation des réseaux sociaux devient de plus en plus complexe. Les comptes des institutions publiques sont parfois victimes d’usurpation par des personnes qui se font passer pour une telle ou telle autre autorité. Pire encore, des dérapages ont été constatés chez les gestionnaires de certains comptes des institutions publiques.

Les personnes mal intentionnées rédigent régulièrement des communiqués sur des ventes aux enchères supposées ou fictives. On peut lire dans les groupes de discussion des appels à inscription pour les acheteurs potentiels des engins roulants, des vélos, des matelas, des téléphones, des pagnes ou des postes téléviseurs saisis par le fisc. Les auteurs de ces messages précisent les canaux d’inscription et la personne à contacter.

Ce genre de message montre que les auteurs veulent extorquer des fonds aux internautes. Pour sa part, l’Office Burundais des Recettes OBR dément ces informations. « Ceux qui exploitent les réseaux sociaux avec des images de nos agents en uniforme de service ne veulent qu’escroquer la population sous prétexte qu’il y a une vente aux enchères programmée. Ne payer aucun sou, il n’y a pas de produits saisis en vente actuellement. Nous tenons à informer le public que tous les communiqués et annonces de l’OBR sont consultables sur le site : www.obr.bi », a réagi l’OBR en septembre dernier.

Une synergie des efforts pour barrer la route aux fausses informations

Les recherches montrent que plus de 30% des Burundais utilisent désormais les réseaux sociaux. « Le journalisme citoyen devient de plus en plus accessible à tous. Cela coïncide avec le fait que chacun a le droit d’exprimer ses opinions. Mais si les gens ne sont pas éduqués à parler correctement ou à respecter la dignité des autres, les expressions haineuses se manifestent », a souligné Spageon Ngabo lors d’une session de sensibilisation sur la lutte contre la désinformation, les discours de haine à l’Université de Ngozi (UNG).

A l’ère du numérique, les discours haineux et d’incitation à la violence s’amplifient. A l’approche des élections, chacun doit s’examiner et s’assurer que ses propos ou les informations partagées ne nuisent à personne. La propagation de fausses informations et des rumeurs peut déboucher sur des conflits voire des cas de violence dans le pire des cas.

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A propos de l'auteur

Benjamin Kuriyo.

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