Editorial

L’essentiel est-il de participer ?

Le pays se prépare à participer à un nouveau programme de traçabilité et de certification des cuirs concernant tous les pays membres du Marché Commun de l’Afrique Orientale et Australe (COMESA).

Mélance Maniragaba, rédacteur en chef adjoint.

Cela ressort d’une formation pilote pour l’instauration du système de traçabilité et d’éco-certification des cuirs et des peaux, organisée du 10 au 13 février 2025 par le ministère du Commerce, du Transport, de l’Industrie et du Tourisme, en partenariat avec l’Institut Africain du Cuir (Leather Products Institute). Le système combine les opérations d’estampillage des peaux produites dans les pays membres du COMESA afin d’identifier leur origine. Les peaux concernées dans le pays sont celles du gros et petit bétail.

Quand on évoque un nouveau programme, on pense directement à la manière d’y participer. Nul n’ignore que le secteur du cuir au Burundi reste sous-développé. Il en est encore au stade embryonnaire, malgré les efforts déployés dans ce secteur. L’approvisionnement en matières premières, notamment en peaux brutes, est un véritable casse-tête. Normalement, les peaux brutes ne se vendent pas sur les marchés traditionnels, et leur commerce n’est pas assuré par des commerçants spécialisés. Elles proviennent des abattoirs. Malheureusement, la production reste faible. Certains lient cette situation à la pratique de la stabulation permanente, qui a conduit à la baisse du cheptel. En effet, les éleveurs se retrouvent dans l’incapacité de maintenir un grand nombre de vaches chez eux. Ce qui complique la recherche de bétail à livrer sur le marché.

Par ailleurs, plusieurs facteurs viennent déstabiliser le secteur. Citons, par exemple, la fraude sur les peaux au niveau du commerce transfrontalier. De plus, les industries locales exportent des peaux semi-traitées (Wet Blue), que les pays importateurs transforment en produits finis. Ces derniers, après usage, exportent ces produits dans le pays d’origine sous forme de produits de seconde main. Il est donc déplorable d’acheter des articles tels que des chaussures ou des sacoches, fabriqués à partir de sa propre matière première, non pas dans leur structure originale, mais comme des produits d’occasion.

Ainsi, le nouveau programme n’est pas en soi mauvais. L’essentiel est-il de participer ? Non, il suffit que ceux qui sont intéressés par le projet s’y impliquent concrètement pour que, non seulement les citoyens, mais aussi le pays, en tirent profit.

Mots-clés :
A propos de l'auteur

Mélance Maniragaba.

Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur.
La rédaction se réserve le droit de ne pas publier les commentaires enfreignant ces règles et les règles de bonne conduite.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

éditorial

L’essentiel est-il de participer ?

L’essentiel est-il de participer ?

Le pays se prépare à participer à un nouveau programme de traçabilité et de certification des cuirs concernant tous les pays membres du Marché Commun de l’Afrique Orientale et Australe (COMESA). Cela ressort d’une formation pilote pour l’instauration du système de traçabilité et d’éco-certification des cuirs et des peaux, organisée du 10 au 13 février 2025 par le ministère du Commerce, du Transport, de l’Industrie et du Tourisme, en partenariat avec l’Institut Africain du Cuir (Leather Products Institute).
  • Journal n° 649

  • Dossiers Pédagogiques