Actualité Régionale

L’Est de la RDC face à l’inflation alimentaire

La ville d’Uvira vit une pire crise alimentaire. L’absence des commerçants Burundais, Tanzaniens et Zambiens dans différents marchés à Uvira est l’une des causes de la hausse exponentielle des prix des denrées alimentaires. Les importateurs évoquent les barrières non tarifaires et la surimposition des produits importés

Les informations recueillies auprès des commerçants du marché central d’Uvira et du marché transfrontalier de Maendeleo révèlent une inflation alimentaire sans précèdent.

   

Il s’observe ces derniers jours une hausse des  prix des denrées alimentaires dans différents marchés de la ville d’Uvira située à l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC). Les informations recueillies auprès des commerçants du marché central de cette ville et du marché transfrontalier de Maendeleo ce lundi 24 octobre 2022 révèlent une inflation alimentaire sans précèdent. 

Un sac de riz de 100 kg qui coûtait 58 USD en 2021  est actuellement vendu à 110 USD. Un sac de farine de maïs de 25 kg qui coûtait 13 USD revient actuellement à 20 USD. Et  le sac de riz de 25 kg coûte 30 USD au lieu de 20 à 25 USD l’an dernier.

Les vendeuses des denrées alimentaires indiquent qu’un sac de fretins secs qui coûtait 100 à 120 USD se négocie actuellement entre 350 et 400 USD alors que le prix d’un sac de poissons fumés « Mikebuka » varie entre 450 et 500 USD.

Les marchandises viennent à compte-gouttes

Ces informations ont été confirmées par Musobwa Muzama Norbert, préposé du marché Maendeleo. Selon lui, les pirogues motorisées en provenance de la Tanzanie et de la province voisine de Tanganyika ne sont plus visibles dans ce marché. Il ajoute que dans les années antérieures, la ville d’Uvira recevait 8 à 10 pirogues en provenance de la Tanzanie par mois. Ces derniers temps, deux à trois pirogues seulement y accostent.

Musobwa fait savoir que deux principales raisons sont à la base de la hausse des prix. Il parle de la crise mondiale causée par la guerre entre la Russie et l’Ukraine et de la multiplicité des taxes au port de Kalundu.

La diversité des taxes  plombe les affaires 

Pour lui, la présence de 13 à 15 services au port pénalise les importateurs. Ils préfèrent amener leurs marchandises à Baraka via le port de Mushimbakye, à Kalemie et en Zambie, mais aussi au Rwanda où le guichet unique facilite la circulation rapide des marchandises.

Sous couvert d’anonymat, un responsable d’une pirogue  précise que les tanzaniens sont taxés 270 à 300 USD à chaque départ par pirogue au port de Kalundu. Et cela après avoir payé 30 USD de permis au service maritime. A chaque accostage, les pirogues paient le service de renseignement, une taxe appelée « ouverture de la bâche » pour 20 USD puis au bureau  de l’armée, bureau mouvement, celui de la police des frontières, frais d’hygiène, etc.

Ce dernier souhaite que le gouvernement congolais instaure le système de guichet unique à l’instar de ses pays voisins.

Une conséquence de l’interdiction des exportations 

Une situation qui impacte le travail des détaillants dans le marché central d’Uvira. Alphonse Ngaira, préposé dans ce marché pense, quant à lui, que le changement climatique serait également l’une des causes de cette hausse des prix. Au marché central d’Uvira, les prix des denrées alimentaires ne cessent de galoper. La mesure de farine de maïs est vendue à 800 Fc au lieu de 500 Fc. 

Les petits commerçants dans la ville d’Uvira évoquent  les difficultés d’importer certains produits comme la farine de manioc, le riz, le charbon ou le  haricot à partir des pays voisins. C’est au niveau de la localité de Ruhagarika en province de Cibitoke que la police des frontières et les autorités burundaises bloquent l’exportation de ces produits vers la RDC. Suite à la pénurie criante des denrées alimentaires, le Burundi a interdit récemment l’exportation des denrées alimentaires pour protéger le marché intérieur.    

Pour rappel, le gouvernement de la province de Tanganyika a suspendu, il y a quelques semaines l’exportation et l’importation du maïs dans sa ville.

Mots-clés :
A propos de l'auteur

Journal Burundi Eco.

Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur.
La rédaction se réserve le droit de ne pas publier les commentaires enfreignant ces règles et les règles de bonne conduite.

éditorial

Faire respecter les prix : Une mission impossible

Faire respecter les prix : Une mission impossible

Au mois de décembre dernier, un ultimatum de 15 jours a été donné au ministère en charge du commerce par le Président de la République du Burundi pour faire face aux défis liés à la spéculation sur les prix. Cependant, les prix n’ont pas été fixés dans le délai imparti. Ce n’est que le 27 mars 2025, trois mois après, que la ministre en charge du commerce a signé une ordonnance fixant les prix minimums et maximums d’une trentaine de produits de première nécessité tels que le riz, les haricots, la viande, la farine de maïs, les pommes de terre, etc.

    Abonnez-vous à notre bulletin

    Journal n° 655

    Dossiers Pédagogiques

    Facebook

  • éditorial

    Faire respecter les prix : Une mission impossible

    Faire respecter les prix : Une mission impossible

    Au mois de décembre dernier, un ultimatum de 15 jours a été donné au ministère en charge du commerce par le Président de la République du Burundi pour faire face aux défis liés à la spéculation sur les prix. Cependant, les prix n’ont pas été fixés dans le délai imparti. Ce n’est que le 27 mars 2025, trois mois après, que la ministre en charge du commerce a signé une ordonnance fixant les prix minimums et maximums d’une trentaine de produits de première nécessité tels que le riz, les haricots, la viande, la farine de maïs, les pommes de terre, etc.
  • Journal n° 655

  • Dossiers Pédagogiques