Société

Livraison des repas au lieu de travail, une nécessité à Bujumbura

Alors qu’au cœur des villes, certains bureaux disposent d’un espace où les fonctionnaires peuvent accéder à pied à une offre diversifiée de repas, d’autres doivent parcourir plusieurs kilomètres pour accéder au restaurant le plus proche. Cependant, Aline Ndayisenga profite de cette absence des restaurants dans ce milieu pour leur proposer une livraison de repas au lieu de travail

Il est midi, je suis en bus depuis le marché de Bwiza vers le centre-ville au (quartier Rohero).  Au sortir du bus avec un œil curieux, je découvre un défilé presque inhabituel. De jeunes dames, petites casseroles dans un panier, livrent les repas çà et là dans les différents lieux de travail. La curiosité me pousse à savoir d’où elles apportent ces paniers qui contiennent de la nourriture. L’une d’entre elle me révèle qu’elle livre ses repas aux fonctionnaires qui œuvrent dans différents bureaux de la mairie de Bujumbura.

Elle s’appelle Aline Ndayisenga. Je l’ai vu dans un bus qui me transportait vers le centre-ville.  Elle me raconte que c’est à la 10ème avenue du quartier Bwiza de cette même zone que la jeune femme tient son restaurant. Cette Jeune femme a de particularité, celui de transporter les repas chauds à chacun de ses clients à leur lieu de travail. Elle a 34 ans.

La livraison des repas au lieu de travail sur commande, un moyen de supprimer les difficultés liées au déplacement au centre-ville de Bujumbura

Nous avons continué notre voyage Jusqu’à l’un des bureaux où elle sert ces repas, dans un petit entretien avec les clients et clientes de Mme Aline Ndayisenga.  Ces derniers ont fait savoir que les restaurants où ils préféraient aller prendre la nourriture se trouvent loin de leur lieu de travail. Et c’est pour cette raison qu’ils préfèrent faire une commande. Pour ces fonctionnaires, la livraison des repas au lieu de travail, notamment sur commande, peut constituer un moyen d’améliorer l’accès à la nourriture en supprimant les difficultés liées aux déplacements.  Ils précisent que c’est dans le but de maximiser le temps de travail durant cette petite pause. Ils profitent ce moment d’attente de la nourriture pour accueillir leurs clients et leurs lieux de travail restent fonctionnels tout le temps.

Dans ce contexte, la livraison des repas au lieu du travail est un mode de distribution en mesure d’aider ceux qui n’ont pas accès aux restaurants, plus particulièrement dans les espaces urbains.

Et enfin je gagne

Souriante, Aline Ndayisenga se félicite actuellement. Elle dit que ses deux enfants parviennent à aller à l’école sans difficulté. Elle a ajouté que n’eut été ce métier de restaurateur mobile dit traiteur, elle ne parviendrait pas à payer la location de sa maison. Elle utilise la petite salle de son restaurant pour préparer les commandes de ses clients. Cette livraison des repas au lieu du travail lui a permis de booster ses ventes sans pour autant surcharger sa petite maisonnette. Pour le moment elle a une clientèle d’environ 60 personnes par jour.  Elle commence à recevoir des commandes en provenance de ceux qui organisent de grands évènements, c’est-à-dire les associations qui regroupent plus de 100 personnes. Et d’ajouter que cela lui a permis de créer de l’emploi pour les livreurs.

Un sentiment de satisfaction se lit sur le visage d’Evelyne Manirakiza, un de ses clients. Assistante de direction dans une entreprise d’imprimerie au centre-ville de Bujumbura, elle révèle : « Ce service est très bénéfique pour moi, car il m’aide à optimiser mon temps de travail et, par-là, à accroître ma productivité ».

Les réseaux sociaux, une opportunité

L’Internet a souvent été considéré comme un moyen d’abolir les distances et de favoriser l’étalement de la production. Même si elle ne dispose pas de téléphone, elle soutient que c’est grâce aux réseaux sociaux qu’elle fait connaissance avec beaucoup de clients. Et les commandes se font souvent par coup de fil. Pour commander, une connexion internet ou un simple coup de téléphone suffit. Un clic ou un appel, une commande, et un livreur vous apporte votre produit là où vous êtes.  Ce que raconte un autre client d’Aline Ndayisenga.  Au lieu d’aller au restaurant ou dans une alimentation sous la chaleur du soleil accablant et dans des embouteillages, craignant voleurs ou accidents de roulage, la livraison des repas au lieu de travail s’offre comme une solution pour se nourrir sans stress. Signalons à toutes fins utiles qu’Aline Ndayisenga a commencé à exercer ce métier depuis 2017. Il lui faut plus de 4 heures pour préparer les commandes. Et ceux qui font des commandes le font à partir de 9h du matin pour que elles soient prêtes rapidement.

A propos de l'auteur

Ferdinand Mbonihankuye.

Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur.
La rédaction se réserve le droit de ne pas publier les commentaires enfreignant ces règles et les règles de bonne conduite.



éditorial

Sans transparence, pas de confiance

Sans transparence, pas de confiance

Dans une interview accordée au journal Burundi Eco, Albert G. Zeufack, directeur des opérations de la Banque Mondiale pour quatre pays africains, à savoir : la République Démocratique du Congo (RDC), l’Angola, le Burundi et São Tomé-et-Príncipe, en visite au Burundi à la mi-avril 2025, est revenu à plusieurs reprises sur un mot-clé : transparence. « Sans transparence, il ne peut pas y avoir de confiance », a-t-il affirmé. Selon lui, la transparence est essentielle à la mise en œuvre des visions claires formulées par le gouvernement pour conduire le pays vers un développement durable. Il rappelle d’ailleurs :« La transparence des données est fondamentale. »

    Abonnez-vous à notre bulletin

    Journal n° 657

    Dossiers Pédagogiques

    Facebook


  • éditorial

    Sans transparence, pas de confiance

    Sans transparence, pas de confiance

    Dans une interview accordée au journal Burundi Eco, Albert G. Zeufack, directeur des opérations de la Banque Mondiale pour quatre pays africains, à savoir : la République Démocratique du Congo (RDC), l’Angola, le Burundi et São Tomé-et-Príncipe, en visite au Burundi à la mi-avril 2025, est revenu à plusieurs reprises sur un mot-clé : transparence. « Sans transparence, il ne peut pas y avoir de confiance », a-t-il affirmé. Selon lui, la transparence est essentielle à la mise en œuvre des visions claires formulées par le gouvernement pour conduire le pays vers un développement durable. Il rappelle d’ailleurs :« La transparence des données est fondamentale. »
  • Journal n° 657

  • Dossiers Pédagogiques